ALITA : BATTLE ANGEL (Robert Rodriguez)

Plutôt passé un bon moment devant le film du très inégal Robert Rodriguez.
J’étais tellement curieux de ce que Cameron aurait fait du matériau d’origine (et ça fait tellement d’années que Cameron en parlait, aussi) que l’annonce du passage de relais entre lui et Rodriguez fut une sacrée douche froide. Mais, surprise, les premières images annonçaient finalement pour moi un projet beaucoup plus appétissant en fin de compte, avec une certaine ampleur visuelle et des choix audacieux et tranchés (genre : les yeux d’Alita, qui « assument » sa nature artificielle).

Je ne connais que très mal « Gunnm » version papier (j’ai lu les deux ou trois premiers tomes, sur 9 de mémoire, il y a foooooort longtemps maintenant), mais je pense pouvoir déduire deux choses de cette maigre connaissance : déjà, il est indéniable que le film, avec ses ambitions de blockbuster tous publics, a une tonalité sacrément édulcorée par rapport au manga. D’autre part, le récit narré par le film souffre d’une sorte de « confusion » dans l’écriture, où on voit bien que trop de matière scénaristique « déborde » du film, trop plein de ce point de vue-là. Sans compter que le film n’est qu’une entame (cf. le final), que le récit n’est pas bouclé…

Malgré tout, ces deux défauts ne m’ont pas paru rédhibitoires. Le trop-plein scénaristique, presque obligatoire en fin de compte au vu de la nature du projet, est finalement plutôt bien géré, sauf sur la dernière demi-heure du film qui trace vraiment trop pour son propre bien. Sur le reste du métrage, ça passe finalement assez bien, de façon plutôt fluide et articulée.
D’autre part, et c’est corrélé à l’écriture du film bien entendu, s’il est édulcoré, le film est tout de même extrêmement dynamique, et n’est pas exempt d’une certaine noirceur, forcément induite par ce type d’histoire (« Metropolis » version Cyberpunk, en gros). Le dynamisme se niche donc dans la narration, mais aussi dans la mise en scène, et c’est là que Rodriguez m’étonne dans le meilleur sens du terme : les scènes d’action, tant dans la gestion (lourde) des effets spéciaux que dans le découpage et le montage (incommensurablement plus lisibles que dans le tout-venant de la production du réalisateur texan), sont dignes d’éloge. La virtuosité technique de Rodriguez ne tourne pas à vide, pour une fois.

Au final, c’est typiquement le genre de projet dont les défauts, réels, sont facilement occultés par les qualités ; j’ai bien mordu, sans hurler au chef-d’oeuvre non plus, hein.

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Je partage ton avis. Je ne connais pas le matos de base, ne lisant pas de mangas, mais j’ai adhéré à la proposition, au monde développé et à la réalisation maîtrisée de Robert Rodriguez (ce qui n’est pas arrivé très souvent) alors que l’ensemble aurait pu tourner à la simple bouillie numérique. Certes, le film a les défauts que tu as soulignés mais l’histoire et le spectacle m’ont plu…

DWJ :

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Il faut vraiment ouvrir toutes les discussions pour trouver certaines pépites !

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Suis les guides.

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Conley :

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Langdon Foss :

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J’aime beaucoup !

Tori.

Derec Donovan

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