[quote=“sylvain cordurié”]
Alors peut-être que la production de Marvel Now Là Maintenant est meilleure. Elle propose des titres originaux dont on a parlé récemment. Mais même si l’articulation générale de l’univers Marvel suit un plan, difficile de s’y intéresser quand on ne peut pas se projeter dans les récits via les personnages. Ça neutralise toute dimension dramatique. C’est un vrai problème.[/quote]
Il y a beaucoup de scénaristes qui mettent leur thématique et leurs idées avant le reste. Je range Remender dans ce lot-là. C’est quelqu’un qui sait en gros raconter des histoires (même si ça se limite, depuis quelques temps, à des vilains qui pérorent et des héros qui courent dans les couloirs), mais il cherche surtout à déployer des thématiques. Certains ont beaucoup commenté son discours sur la responsabilité et la culpabilité, mais bon, ça l’emporte quand même pas mal sur la “vraie vie” des héros, sur la caractérisation. Les voix off lourdingues qui encombrent des scènes d’action encombrant elles-mêmes la vingtaine de pages mensuelle, ça n’aide pas à se sentir proche des personnages, ça devient un procédé.
Hickman, je n’en parlerai plus : ça fait un an ou deux que je ne le lis plus, et quand je le lisais, je voyais des silhouettes en carton, pas des personnages.
Fraction, lui, au contraire, fait vivre ses personnages. Quand Clint Barton se sent écrasé par la solitude, on le ressent aussi, nous les lecteurs. Lemire se débrouille également très bien.
L’une des constantes, d’ailleurs, est que certains scénaristes se débarrassent de la voix off (qui est usée jusqu’à la corde : c’est un procédé qui mérite qu’on le laisse reposer quelque temps, tout de même) et recourent davantage aux dialogues, à l’expression des personnages, à tous les sens du terme. Lemire me vient à l’esprit, bien entendu. Johns, aussi (j’aime pas Johns, mais le boulot m’amène à en lire beaucoup…). Ils font parler leurs personnages, pas “penser” (enfin, déblatérer de la philosophie de comptoir).
Rajoutons là-dessus le fait que l’éditorial ne laisse pas tellement les gens œuvrer dans leur coin, et ça donne une grosse majorité de la production nappée d’une sauce assez fade. Surnagent quelques auteurs, quelques séries agréables, mais c’est pas des masses. Et souvent, les trucs les plus enthousiasmants restent des petites exceptions de courte durée.
Jim