AMAZING SPIDER-MAN #1-18 (Dan Slott / Humberto Ramos)

Toutes les bonnes choses ont une fin. Celle du Spider-Man Supérieur se profile à l’horizon alors que Marvel Comics « fuite » la sortie en avril de « Amazing Spider-Man #1 » par Dan Slott et Humberto Ramos, juste à temps pour la sortie du film Amazing Spider-Man 2. Sans surprise, la couverture de Ramos présentée sur le catalogue des Previews semble annoncer en fanfare le retour du souriant Peter Parker sous le masque de l’araignée.
« Amazing Spider-Man #1 » paraitra deux semaines après la conclusion de l’évènement « Goblin Nation » (Superior Spider-Man #26-31).

Selon certaines rumeurs, un deuxième titre « Superior Spider-Man » sera relancé le mois suivant avec, aux manettes, Matt Fraction (qui vient juste de quitter « Inhuman ») et le dessinateur Salvador Larroca, duo à l’origine de la dernière série « Invincible Iron Man ».

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Le site de l’éditeur: marvel.com

J’ai hâte de voir ce que nous réserve Dan Slott sur ce « retour ». J’étais en mode lecture automatique sur Spider-Man avant son arrivée depuis un certain temps (voire un temps certain !) et il a su réveiller mon intérêt.

Moué, franchement personnellement, je suis déçu de lire ça. Je voyais avec Superior un vrai renouveau et le voir perdurer me donnait envie de me les prendre en TP, mais là… C’est peut-être le truc chiant dans les comics DC/Marvel : on finit toujours par revenir au point de départ…

aaaahhh Blacki une âme jeune au niveau des comics. Il fallait se douter que Peter reviendrais et encore plus à la sortie du film, il faut être reconnaissant à Slott du travail effectué. C’était pareil quand Cap se fait tirer dessus. Moi encore une fois c’est le comment qui m’intéresse plus que la révélation. Vu comment Slott à gérer l’arrivée de SSM, je me dis que ça ne peut être que bien.

Pour être tout à fait franc, une petite année de plus (soit 24 numéros) n’aurait pas été de trop. Cependant, il faut avouer que le concept même du Superior Spider-Man ne peut marcher qu’a court terme. Pourquoi ? Le Spider-Man Octopus plus efficace que Peter Parker ? De la part d’un scénariste comme Dan Slott ? Non, soyons sérieux, si les méthodes brutes du Superior Spider-Man fonctionnent, c’est uniquement dans l’instant, parce que les ennemis de l’araignée sont encore dans une dynamique différente avec leur « Friendly Neighbourhood » Némésis. On peut d’ailleurs logiquement imaginer l’arc « Goblin Nation » se conclure sur l’échec du Superior Spider-Man, dépassé par les évènements qu’il a lui-même mis en branle en estropiant, mutilant, tuant même, certains de ses ennemis. Ce ne serait que « justice », ironiquement.

[size=85]Alors que, d’un certain coté, Peter Parker ménageait ses vilains à coup de blague, pour détendre l’atmosphère dans leur compétition sans fin (et ce, même si parfois il leur arrivait de franchir la ligne). En ce sens, on peut rapprocher la galerie de vilains de Spider-Man à celle de Flash, des Super-truands un peu ratés sur les bords, très éloignés du zoo de psychopathes que se trainent Batman, Wolverine ou Captain America.[/size]

J’ai une pensée chaleureuse pour ces fans qui ont hurlé à mort sur la disparition de Peter. [size=50]Ils vont pouvoir maintenant râler sur la disparition du « Superior »[/size] :mrgreen:

Oulala, ça va défouirailler sévère … on va encore avoir droit au cortexrebootcifant ?

Perso, qu’il disparaisse ou pas, ça me pose zéro souci. :slight_smile:
En revanche, ce qui m’en posait, c’était le buzz chiantissime autour de la mort de Peter.
Des effets d’annonce comme ça, on en bouffe depuis trop longtemps. Ok pour Captain Marvel et Superman, mais par la suite, c’est devenu n’imp.
Quand tu en arrives à faire dire à des personnages (Green Lantern, je crois… ou un de ses potes) que la mort, c’est temporaire (je paraphrase), ça a beau être une boutade, ça résume bien un travers de l’époque.
La mort de Jean Grey m’a cueilli quand j’étais gosse. Comme celle de Marvel… parce que ça donnait une dimension tragique au récit.
La comparaison est discutable, mais c’est un peu comme les promesses en politique. Maintenant, on n’y croit plus. Le problème, c’est que la certitude de la mort possible du héros, une fois qu’elle saute, ça réduit la force de ses actes/son sacrifice. Puisque l’on sait « qu’il en reviendra ».
La mort de Peter ne m’a provoqué aucune émotion, parce que je n’entretenais aucun doute sur son retour. Ca, ça me fait râler.

[quote=« sylvain cordurié »]
Quand tu en arrives à faire dire à des personnages (Green Lantern, je crois… ou un de ses potes) que la mort, c’est temporaire (je paraphrase), ça a beau être une boutade, ça résume bien un travers de l’époque.[/quote]

c’est pour ça que blackest night etait pas mal dans sa trame de commentaire interunivers. Ca donnait un sens à toutes ces resurections en même temps que ça sonnait possiblement un coup de sifflet.

[quote]c’est que la certitude de la mort possible du héros, une fois qu’elle saute, ça réduit la force de ses actes/son sacrifice. Puisque l’on sait « qu’il en reviendra ».
La mort de Peter ne m’a provoqué aucune émotion, parce que je n’entretenais aucun doute sur son retour. Ca, ça me fait râler.[/quote]

construire les histoires sur l’idée de l’échec ou de la mort possible du héros me semble un artifice assez vain aussi, même au second degré.

Il vaut mieux embrasser directement l’absence de suspens à ce niveau là pour pousser l’histoire dans d’autre direction.

[quote=« n.nemo »]construire les histoires sur l’idée de l’échec ou de la mort possible du héros me semble un artifice assez vain aussi, même au second degré.

Il vaut mieux embrasser directement l’absence de suspens à ce niveau là pour pousser l’histoire dans d’autre direction.[/quote]

Tu n’es pas le seul à le penser. C’est un point de vue que Manticore partage, je crois.

Mais un univers de fiction où la mort est une péripétie de l’histoire, c’est un univers qui repose sur l’inconséquence, car la plus grande sanction qu’un individu puisse connaître, c’est sa propre fin. Et l’absence de sanction autorise tout et n’importe quoi. Que vaut un univers où le sacrifice ultime du héros s’efface derrière la programmation de son retour ? Rien, à mes yeux.

Pour beaucoup, les univers de Marvel et DC proposent une mythologie moderne. Mais regardez de prés le contenu de la mythologie Nordique ou la Cosmogonie. Chaque acte a son prix. Et les erreurs se payent cash.

Tu parles de l’absence de suspens à se niveau-là, mais le problème est bien plus grave. Balourder les notions d’échecs et de mortalité, ça a une incidence sur la part tragique des récits. Ca réduit la caractère définitif d’un drame.
Bref, le récit se voit amputé par avance d’un large champ de possibilités.
Et il faudrait faire ça pourquoi ? Parce qu’une bande de comptables a décidé qu’il fallait produire du buzz pour vendre ?

La solution, ce n’est pas d’ignorer le problème ou de composer avec. La solution, c’est de botter le cul des glands qui n’ont qu’une science très relative de ce qui fait la force d’un récit ou d’un univers mythologique.

Pour ma part dire, des histoires de DC Comics ou de Marvel Comics (par exemple) qu’elles sont une nouvelle mythologie me paraît pour le moins un abus de langage, ou alors il faut définir au préalable ce qu’on entend par « mythologie ».
C’est devenu une sorte de réflexe conditionné, on y échappe rarement dés qu’il est question de super-héros.
Mais en quoi Spider-Man est-il un récit mythologique au 21ème siècle ?

Ensuite la mort d’un personnage résonne d’autant plus qu’il y a tout un contexte construit autour de lui, un milieu dans lequel il évolue, ce n’est pas seulement sa disparition qui compte mais la façon dont il disparaît, les conséquence sur son entourage.
La sanction est également là.
En outre dans le cas de cette série en particulier, ce n’est pas seulement la mort de Peter Parker qui est saisissante, mais ce qui vient ensuite et la façon dont c’est traité.

Il me semble aussi que l’investissement du lecteur, par le biais de la suspension volontaire d’incrédulité est primordial.
À tous les égards Peter Parker (par exemple ici) est un personnage de fiction : à partir du moment où on croit qu’il est capable de grimper au mur (sans jeu de mots) telle une araignée, en quoi croire à son retour est-il inconcevable ?
À partir du moment où on suit les aventures d’un personnage qui passe au travers de la mort depuis 50 ans, en quoi sa « résurrection » est-elle étonnante ?

Un autre écueil apparaît aussi au travers de l’âge des lecteurs, de leur expérience.
Lire la mort d’un personnage lorsque l’on a 10 ans est différent que de le lire lorsqu’on à 40 ans, en plus d’avoir un bagage de lecteurs à l’avenant.
Lire des *comics *depuis plus de 30 ans, c’est comme avoir plus de quarante dans la vie, on a le cuir plus dur, l’étonnement est plus rare, l’enthousiasme moins vif.

Ensuite appliquer les schémas des récits mythologiques grecques (par exemple) sur le produit d’une culture capitaliste moderne est anachronique, de mon point de vue.
Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut plus le faire du tout, mais peut-être est-il possible d’envisager les choses autrement.

Ce qui ne veut pas dire non plus qu’il ne faut plus bâtir d’histoires sur l’échec ou la mort, selon le talent de l’auteur et la réceptivité des lecteurs, de leur croyance dans ce qui se passe au cœur de la fiction qu’ils lisent ; ça peut marcher.
Et ça marche pour certains.

Je voudrais revenir sur un point ou il y a me semble t’il une erreur.

Peter Parker n’est pas mort. Sa psychée est relayé au second plan et le corps est dominé par Octopus qui à transféré son esprit, mais en soit Parker n’est pas mort il est juste reléguer dans un niveau bien loin ou il ne peut rien faire.

Nous sommes d’accord

[quote]En revanche, ce qui m’en posait, c’était le buzz chiantissime autour de la mort de Peter.
Des effets d’annonce comme ça, on en bouffe depuis trop longtemps. Ok pour Captain Marvel et Superman, mais par la suite, c’est devenu n’imp.[/quote]

Il ne faut pas oublier que les comics sont une industrie et donc il faut vendre ! Après les moyens sont discutables.

Tout pareil… mais le temps passe et nous ne réagissons plus comme à 20 vingt ans.

[quote]La comparaison est discutable, mais c’est un peu comme les promesses en politique. Maintenant, on n’y croit plus. Le problème, c’est que la certitude de la mort possible du héros, une fois qu’elle saute, ça réduit la force de ses actes/son sacrifice. Puisque l’on sait « qu’il en reviendra ».
La mort de Peter ne m’a provoqué aucune émotion, parce que je n’entretenais aucun doute sur son retour. Ca, ça me fait râler.[/quote]

Compréhensible mais depuis le temps que je lis des comics [size=50](30 ans)[/size], j’arrête de râler sur des événements dont je n’ai aucune prise et je prend cela comme,une chance de lire « autre chose » pendant une période qui sera plus moins longue suivant les envies de nos chers éditeurs américain.

[quote=« sylvain cordurié »]

[quote=« n.nemo »]construire les histoires sur l’idée de l’échec ou de la mort possible du héros me semble un artifice assez vain aussi, même au second degré.

Il vaut mieux embrasser directement l’absence de suspens à ce niveau là pour pousser l’histoire dans d’autre direction.[/quote]

Tu n’es pas le seul à le penser. C’est un point de vue que Manticore partage, je crois.

Mais un univers de fiction où la mort est une péripétie de l’histoire, c’est un univers qui repose sur l’inconséquence, car la plus grande sanction qu’un individu puisse connaître, c’est sa propre fin. Et l’absence de sanction autorise tout et n’importe quoi. Que vaut un univers où le sacrifice ultime du héros s’efface derrière la programmation de son retour ? Rien, à mes yeux.[/quote]

Que la plus grande sanction que puisse connaitre un individu soit sa propre fin, voilà qui me semble hâtivement dit.

Et puisque tu parles après de mythologie, notamment grecque, alors je dirais même que c’est un peu faux.

La tragédie chez les grecs ne trouve pas son point culminant dans la mort mais dans la répétition d’un acte qui apporte le malheur à tous, d’un acte qu’on ne peut empêcher d’advenir.

De Paris à Œdipe, des devins ont prédit l’acte, et c’est en cherchant à l’éviter que chacun a participé à le produire. L’implacable du destin qui fait que l’acte est déjà produit alors qu’on pense encore y avoir échappé, comme dans Œdipe, est le vrai sujet de la tragédie grecque. L’horreur de la conséquence inéluctable de l’acte n’est pas la mort mais bien tous les actes à venir, qui en découlerons malgré les bonnes volonté de chacun : ce n’est pas la mort qui fait horreur dans la descendance d’Oedipe, mais le combat fratricide d’Etéocle et Polynice qui conduit à la décision de Créon de ne pas en enterrer un, qui conduit Antigone à se faire emmurer vivante…

De plus, et c’est une constante dans les mythologies, et notamment celle des grecs, la mort est un lieu où l’on peut assez facilement entrer vivant comme sortir. La mort est loin d’être une fin de l’histoire, mais bien une de ses péripéties.

Hercule après sa mort devient un Dieu, comme Bacchus, Orphée s’en va chercher Eurydice, Thésée comme Hercule y vont délivrer leur part, Protésilas, le premier grec à poser le pied sur le rivage de Troie et à en mourir comme annoncé par les devins, en sort pour mieux y revenir préférant les enfers à son mariage, la liste est longue…

Le modèle de la mort comme temps final et non comme lieu où l’on peut entrer et sortir me semble être plus en lien avec les monothéismes qu’avec les mythologies, la grecque en tout cas.

[quote]Tu parles de l’absence de suspens à se niveau-là, mais le problème est bien plus grave. Balourder les notions d’échecs et de mortalité, ça a une incidence sur la part tragique des récits. Ca réduit la caractère définitif d’un drame.
Bref, le récit se voit amputé par avance d’un large champ de possibilités.[/quote]

Que la mort soit traitée comme péripéties plutôt que comme une fin me semble au contraire ajouter au champ narratif plutôt que le diminuer.

Je n’arrête pas de penser au tom strong depuis le début de ce message, sans trouver de moyen de l’introduire. Il y a dans ce comics une richesse d’idée à chaque page qui n’est pas sans lien avec le fait que Moore ai su se détacher d’une écriture réaliste construite sur sa fin. Quelque part, assumer l’absence de fin, oblige l’auteur à produire de l’intérêt à la lecture non pas dans son moment final, mais à chaque case. Et il suffit de voir comment, lorsque Moore s’en va, le comics et les scénaristes remplaçant ont du mal à faire avec cette donnée.

Seul Moorcock s’en sort à mes yeux, quand les autres scénaristes replongent immédiatement dans un psychologisme dit réaliste et une décompression de l’histoire centrée poussivement sur sa révélation finale, ou alors dans dans simple détournement de genre.

Morrison dans son all star superman et dans ses action comics, sait aussi s’emparer de cette absence de fin pour proposer un univers extrêmement riche, tout comme il sait dans ses batman jouer tout de même avec la mort comme fin tragique pour damian.

Mais la mort de damian résonne aussi comme un « fini de jouer », elle s’accompagne d’un sentiment d’échec de n’avoir pas pu pousser plus longtemps batman vers autre chose que du réalisme.

[quote=« artemus dada »]Pour ma part dire, des histoires de DC Comics ou de Marvel Comics (par exemple) qu’elles sont une nouvelle mythologie me paraît pour le moins un abus de langage, ou alors il faut définir au préalable ce qu’on entend par « mythologie ».
C’est devenu une sorte de réflexe conditionné, on y échappe rarement dés qu’il est question de super-héros.[/quote]

En soit, c’est quand même pas tout à fait faux. En tout cas pour la première génération de personnages genre Superman, qui s’inscrivent d’une certaine manière dans les pas d’un Paul Bunyan, d’un Uncle Sam voire d’un Kit Carson.
Après, je pense que la comparaison avec les récits de chevalerie, le mythe de la Table Ronde ou la geste arthurienne est meilleure. D’une part parce que ce sont effectivement des chevaliers qui se réunissent pour combattre le mal et protéger le royaume, et d’autre part parce que les décennies d’existence et les déclinaisons parfois contradictoires (les films, les serials, les cartoons, mais aussi les « imaginary stories » et les « untold tales ») s’inscrivent dans le même schéma de développement : les héros sortent de la continuité pour rentrer dans le mythe, où même les contradictions font sens.

Et là, je poserais la question : pourquoi les scénaristes continuent-ils à recourir à cet expédient, alors que plus personne n’y croit ?
La réponse est un peu double : d’une part, parfois, le talent des auteurs permet de jouer sur cette complicité (il me semble que c’est le cas ici, où les lecteurs sont invités à penser que Peter va revenir, le sel du truc résidant dans le « comment »), et d’autre part, n’oublions pas que c’est le marketing qui joue, là, à grand renfort d’annonces de foire tonitruantes.

[quote=« artemus dada »]Un autre écueil apparaît aussi au travers de l’âge des lecteurs, de leur expérience.
Lire la mort d’un personnage lorsque l’on a 10 ans est différent que de le lire lorsqu’on à 40 ans, en plus d’avoir un bagage de lecteurs à l’avenant.
Lire des *comics *depuis plus de 30 ans, c’est comme avoir plus de quarante dans la vie, on a le cuir plus dur, l’étonnement est plus rare, l’enthousiasme moins vif.[/quote]

C’est clair : la mort de Captain Marvel et la mort de Phoenix m’ont bien marqué. Il faut dire qu’à l’époque, c’était plus rare, hein !

Jim

[quote=« Jim Lainé »]

En soit, c’est quand même pas tout à fait faux. En tout cas pour la première génération de personnages genre Superman, qui s’inscrivent d’une certaine manière dans les pas d’un Paul Bunyan, d’un Uncle Sam voire d’un Kit Carson.
Après, je pense que la comparaison avec les récits de chevalerie, le mythe de la Table Ronde ou la geste arthurienne est meilleure. D’une part parce que ce sont effectivement des chevaliers qui se réunissent pour combattre le mal et protéger le royaume, et d’autre part parce que les décennies d’existence et les déclinaisons parfois contradictoires (les films, les serials, les cartoons, mais aussi les « imaginary stories » et les « untold tales ») s’inscrivent dans le même schéma de développement : les héros sortent de la continuité pour rentrer dans le mythe, où même les contradictions font sens.[/quote]

Malgré les exemples je ne vois pas poindre une définition de la mythologie. En quoi **Superman ** s’inscrit-il déjà dans les pas de Paul Bunyan, **Uncle Sam **ou encore Kit Carson ?
En quoi ces personnages sont-ils mythologiques ?

*Ben * moi j’y crois !
À partir du moment où on ne « croit » plus à la fiction qu’on lit autant passer à autre chose.

[quote=« artemus dada »]…]

*Ben * moi j’y crois !
À partir du moment où on ne « croit » plus à la fiction qu’on lit autant passer à autre chose.[/quote]

Tiens, je viens juste de finir le numéro 17 de The Unwritten, cette histoire a une structure particulière en ce sens qu’elle est construite sur le modèle des histoires dont vous êtes le héros ; et j’étais captivé de bout en bout.
Je m’inquiétais pour les personnages, et pourtant Carey & Gross jouent avec la porosité de la fiction et de la réalité et du monde.
Certains rebondissements sont des clichés attendus (et qui font sens) et pourtant ça marche avec moi.
À partir du moment où j’ouvre les aventures de Tom/Tommy Tailor je suis à fond dedans et il ne me vient pas à l’idée de remettre en cause le pacte que je passe avec les auteurs.
Si tel était le cas je cesserais de lire ces aventures pour passer comme je l’ai dit à autre chose.

[quote=« artemus dada »]Pour ma part dire, des histoires de DC Comics ou de Marvel Comics (par exemple) qu’elles sont une nouvelle mythologie me paraît pour le moins un abus de langage, ou alors il faut définir au préalable ce qu’on entend par « mythologie ».
C’est devenu une sorte de réflexe conditionné, on y échappe rarement dés qu’il est question de super-héros.
Mais en quoi Spider-Man est-il un récit mythologique au 21ème siècle ?[/quote]

Au sens strict, en rien. Mais d’un point de vue imagé, on peut l’envisager. Du moins certains d’entre nous…

[quote=« artemus dada »]Ensuite la mort d’un personnage résonne d’autant plus qu’il y a tout un contexte construit autour de lui, un milieu dans lequel il évolue, ce n’est pas seulement sa disparition qui compte mais la façon dont il disparaît, les conséquence sur son entourage.
La sanction est également là.
En outre dans le cas de cette série en particulier, ce n’est pas seulement la mort de Peter Parker qui est saisissante, mais ce qui vient ensuite et la façon dont c’est traité.[/quote]

Là, d’accord. J’admets volontiers que pour le peu que j’en ai lu, le concept du Superior Spiderman a été développé de manière intéressante.
Mais dans ce cas précis, mon problème ne concerne pas la qualité du titre. J’ai trouvé l’épisode de la mort de Peter plutôt bien foutu. Ce qui m’a gonflé, c’est la manière dont Marvel l’a vendu et les travers de la comm qui spoilait à tour de bras. Ca m’a gâché l’événement.

[quote=« artemus dada »]Il me semble aussi que l’investissement du lecteur, par le biais de la suspension volontaire d’incrédulité est primordial.
À tous les égards Peter Parker (par exemple ici) est un personnage de fiction : à partir du moment où on croit qu’il est capable de grimper au mur (sans jeu de mots) telle une araignée, en quoi croire à son retour est-il inconcevable ?
À partir du moment où on suit les aventures d’un personnage qui passe au travers de la mort depuis 50 ans, en quoi sa « résurrection » est-elle étonnante ?[/quote]

La suspension d’incrédulité, quand on est fan de mondes imaginaires, on y est sensible, tu sais.
La question n’est pas de savoir si Peter peut mourir et revenir. Techniquement, oui, tout est possible en fiction. Mais la question est de savoir quel sens ça prend en terme d’écriture. Et depuis quelques années, on flingue des héros juste pour créer un event. Pour les faire revenir 6 mois ou un an pus tard. L’intention n’est pas créative mais commerciale.
Il n’y a qu’à voir comment la mort de l’ultimate Peter Parker a été traitée médiatiquement pour s’en convaincre. On nous l’a vendu comme la mort de l’original. Juste pour le buzz. Et cette gestion imprime les logiques éditoriales.

[quote=« artemus dada »]
Un autre écueil apparaît aussi au travers de l’âge des lecteurs, de leur expérience.
Lire la mort d’un personnage lorsque l’on a 10 ans est différent que de le lire lorsqu’on à 40 ans, en plus d’avoir un bagage de lecteurs à l’avenant.
Lire des *comics *depuis plus de 30 ans, c’est comme avoir plus de quarante dans la vie, on a le cuir plus dur, l’étonnement est plus rare, l’enthousiasme moins vif.[/quote]

Oui et non.
Oui, l’étonnement est plus rare, mais quand la qualité est là, tu te la prends quand même dans la tronche.
À mon sens, on devient surtout plus exigeant avec l’âge (et quand on est soi-même scénariste, ça n’arrange rien). Mais ce n’est pas incompatible avec une certaine aptitude à l’émerveillement. Crois-moi, je jubile parfois comme un gosse. Plutôt devant des séries télé qu’à la lecture de comics, hélas.
Par exemple, devant Breaking Bad dont la qualité globale m’a bluffé. J’ai pris un pied énorme.

Parce que ça fait vendre, pardi ! :slight_smile:

[quote=« artemus dada »]*Ben * moi j’y crois !
À partir du moment où on ne « croit » plus à la fiction qu’on lit autant passer à autre chose.[/quote]

Ce n’est pas à la fiction que je ne crois plus, c’est à la cuisine du moment que je ne goûte pas. Celle de demain me conviendra peut-être.
De fait, je zappe.
Maintenant, je ne te trouve pas en suspension d’incrédulité, mais étonnamment crédule. :slight_smile:

[quote=« artemus dada »]

[quote=« Jim Lainé »]

En soit, c’est quand même pas tout à fait faux. En tout cas pour la première génération de personnages genre Superman, qui s’inscrivent d’une certaine manière dans les pas d’un Paul Bunyan, d’un Uncle Sam voire d’un Kit Carson.
Après, je pense que la comparaison avec les récits de chevalerie, le mythe de la Table Ronde ou la geste arthurienne est meilleure. D’une part parce que ce sont effectivement des chevaliers qui se réunissent pour combattre le mal et protéger le royaume, et d’autre part parce que les décennies d’existence et les déclinaisons parfois contradictoires (les films, les serials[/quote]

, les cartoons, mais aussi les « imaginary stories » et les « untold tales ») s’inscrivent dans le même schéma de développement : les héros sortent de la continuité pour rentrer dans le mythe, où même les contradictions font sens.

Malgré les exemples je ne vois pas poindre une définition de la mythologie. En quoi **Superman ** s’inscrit-il déjà dans les pas de Paul Bunyan, **Uncle Sam **ou encore Kit Carson ?
En quoi ces personnages sont-ils mythologiques ?[/quote]

Ce pays nouveau s’invente ses propres mythes, ses légendes, ses personnages imaginaires connectés à ce décor à explorer. Et ça se fait soit en créant des personnages nouveaux qui font figure d’archétype, soit en réécrivant des vies réelles en les tissant de légendes.
Superman me semble un peu dans la même mouvance, essayer de créer un héros qui corresponde à un univers à explorer (la ville, ici, à la place des grands espaces).

[quote=« artemus dada »]

*Ben * moi j’y crois !
À partir du moment où on ne « croit » plus à la fiction qu’on lit autant passer à autre chose.[/quote]

C’est un peu ce que fait pas mal de monde, j’ai l’impression.

Jim