ANNABELLE : LA TRILOGIE

Hier au soir, je me suis tapé un double programme horrifique comme la salle de cinéma chez moi en proposait à la pelle du temps de ma prime jeunesse. Et c’est comme ça que je me suis fait des combos à la « Braindead »/« Simetierre 2 », ce genre de choses… Bon de nos jours, le combo c’est « I Wish »/« Annabelle 2 » ; c’est dire que le niveau du cinéma horrifique a quand même globalement sacrément baissé. Un signe des temps, on dira…

Coïncidence : le réalisateur John Leonetti, qui signe « I Wish », avait signé l’abominable « Annabelle » premier du nom. Le bougre confirme que s’il sait être un chef-op’ inspiré à l’occasion (j’aime beaucoup le sous-estimé et giallesque « I Know Who Killed Me » qu’il a superbement éclairé pour Chris Sivertson), il est décidément mauvais comme un cochon quand il s’agit de passer à la mise en scène. Une preuve supplémentaire qu’un bon chef-op’ ne fait pas forcément un bon réal… « I Wish » est une blague, une purge indigne du genre dont il se réclame, accumulant les vannes oiseuses sans même se rendre compte du comique involontaire qu’il déploie par ailleurs (j’ai hurlé de rire, littéralement, lors du rebondissement final).

Quand à « Annabelle 2 - La Création du Mal » (en toute modestie, hein), je m’attendais tout simplement à pire. Et là… Surprise !!! La suite se révèle bien meilleure que le premier volet (comme « Ouija 2 » de l’excellent Mike Flanagan est paraît-il infiniment supérieur à son infâme prédécesseur…). Attention, hein : c’est quand même pas un bon film, faut pas pousser. Le scénario est nul (hormis le pitch, plutôt porteur), le climax beaucoup trop long pour son propre bien, certains rebondissements proprement loufoques dans leur absence totale de crédibilité (dans les réactions des persos, exemplairement).
Mais la mise en scène, par contre, est très impressionnante, vraiment : ce Sandberg est vraiment un excellent shooter (je vais regarder les courts que Louisv a posté plus haut, je crois).
La photo, par exemple, est magnifique (tout comme le travail des décorateurs) ; en ces temps du tout numérique, il est réconfortant de voir un film où on joue sur les reports de point, l’absence de profondeur de champ, les événements en arrière-plan, ce genre de trucs. On a même droit à quelques élégants mouvements d’appareils (un chouette plan-séquence pour découvrir le rez-de-chaussée de la baraque, par exemple) et même des plans « bis » en diable, dans le meilleur sens du terme : je pense à ce visage effrayant masqué par un contre-jour violent et aveuglant.

Pendant son exposition (la meilleure part du film), « Annabelle 2 » fait même illusion et on se dit qu’on tient là une potentielle réussite. C’est là que le film s’écroule lamentablement, la faute aux défauts susnommés, et une propension à trop en faire quand il s’agit de dévoiler le véritable antagoniste de l’affaire. Mais la mise en scène, elle, ne faiblit jamais vraiment, et propose de chouettes idées jusque vers la fin (un épouvantail vraiment flippant, par exemple, tant que Sandberg décide de ne pas trop l’exposer). La toute fin joue la carte de l’ultra-continuité avec l’opus précédent (le 2 est une préquelle, en fait, comme le titre l’indique), de manière à mon sens beaucoup trop marquée ; ceux qui n’ont pas vu le précédent vont rien piper, alors que jusque-là « Annabelle 2 » jouait plutôt la carte de l’indépendance totale vis-à-vis du modèle (idem pour la nonne en chef, qui apparaît plus âgée dans le premier volet, mais là ce n’est vraiment pas gênant de ne pas le savoir).

Un film dont la réalisation léchée évite l’atterrissage dans la case « purge sans nom » (ça claque sur grand écran, y’a pas à dire), mais bon, ça vole pas bien haut, la faute à une écriture très pauvre (pas sur le plan visuel, hein). On a hâte de voir Sandberg à l’oeuvre sur des projets mieux ficelés. A ce compte, pourquoi pas… « Shazam », son prochain film ? Je demande à voir.

Suite au succès des deux premiers volets (tournés pour respectivement 7 et 15 millions, les deux films ont récolté plus de 560 millions de dollars au box-office mondial), il y a aura bien entendu un Annabelle 3 en 2019. Et pour l’occasion, le scénariste Gary Dauberman fera ses débuts derrière la caméra.

La première image promotionnelle du troisième film de la série, Annabelle comes home, dont la sortie française est prévue pour le 10 juillet :

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La première bande-annonce de Annabelle 3 - La Maison du Mal :

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Bon, le deuxième était quand même très efficace.

Mal écrit, mais très bien réalisé, ouais.

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Bon, j’ai vu le troisième film de la série Annabelle, premier spin-off de la saga Conjuring.
Conjuring qui, en fait, m’apparaît comme la seule véritable « concurrence » au MCU en matière d’univers partagé et de films dérivés. Au-delà du DCEU, au-delà du Dark Universe (haha) ou du Monsterverse, le Conjuringverse est une réussite commerciale qui ne cesse de se développer… même si tout n’est pas bon.

Le Conjuringverse, c’est quoi ? Le premier Conjuring de 2013 par James Wan, Annabelle en 2014 (la poupée Annabelle n’est pas la menace principale de Conjuring, mais elle a marqué dans l’introduction), Conjuring 2 en 2016, Annabelle 2 en 2017, La Nonne en 2018 (menace principale de Conjuring 2, dont on voit ici la « secret origin »), Annabelle 3 en 2019.
La Malédiction de la Dame Blanche devrait sortir en 2019 en France, alors que Conjuring 3 sort en 2020. La Nonne 2 est en production, comme le projet The Crooked Man.

Le Conjuringverse impressionne par son développement autour des « aventures » du couple Warren, qui existent « vraiment » même si tout est sous forme de fiction, ici. Il impressionne aussi pour son succès financier, faisant pleuvoir des dollars sur des productions à bas prix… et souvent de faible qualité, hélas.
En effet, si les deux Conjuring sont corrects et bien réalisés par James Wan (le premier est surtout très bon), Annabelle et La Nonne sont essentiellement nazes. Seul Annabelle 2 s’en sort, avec un scénario nul mais très bien réalisé ; hélas, Annabelle 3 ne suit pas son exemple.

Annabelle 3 achève la « saga » Annabelle : le 1er montre comment les Warren la repèrent, le 2e montre comment une poupée devient hantée… le 3e montre comment les Warren l’amènent chez eux, et comment leur fille (et sa baby-sitter et une amie) doivent l’affronter lors d’une soirée d’angoisse.
Et c’est assez naze.
Pas effrayant, un scénario rongé par des incohérences, des grosses facilités et un manque d’imagination dans les rebondissements (alors que, fait intéressant, Annabelle a le « pouvoir » de ranimer/rameuter les esprits vers elle, ce qui aurait permis pas mal de trucs sympas). Dommage, notamment parce que la jeune Mckenna Grace est bonne dans le rôle de la jeune Warren.

Un film d’horreur qui ne fait pas peur, c’est gênant.
J’espère que la saga Annabelle s’arrêtera là, et que Conjuring 3 relèvera le niveau !

Étonnant, mais assez pertinent, au final.

Je crois l’avoir vu et avoir trouvé ça moyen, mais avec quelques scènes sympas. Mais le souvenir que j’en ai gardé n’est pas suffisamment emballé pour que je revoie et vérifie.

Jim

Sur l’instant, je n’ai pas détesté.
Mais en y repensant, je me suis souvenu que je n’ai jamais eu peur, ou été surpris, ou été tendu.
Ce qui est gênant, pour un tel film.

Il est sorti en avril…

Et à ce propos…suite à l’abandon de tous les projets du Dark Universe, c’est chez la société Blumhouse (qui produit le Conjuringverse) que se tourne actuellement une nouvelle version de L’Homme Invisible. Leigh Whannell (les sagas Saw et Insidious) réalise et devant la caméra il y a notamment Elizabeth Moss (The Handmaid’s Tale) et Olivier Jackson-Cohen (The Haunting of Hill House).

Amusant.
Tiens, à ce propos : à lire fréquemment vos commentaires à tous, j’ai la vague impression que le monde du cinéma, c’est une sorte d’hécatombe perpétuelle, un milieu plus dur que jamais et où les échecs sont plus cuisants.
Ma première explication, c’est peut-être tout simplement que je fais un peu plus attention aux chiffres ces derniers temps. Mon autre explication, c’est que les budgets augmentent, donc que les ambitions des studios montent également, et que gros sous plus effets d’annonce, ça attire l’attention en cas d’échec.
Ou peut-être, tout simplement, que ce métier-là a toujours fait beaucoup de morts.
Un avis sur la question ?

Jim

Mince, je l’ai zappé !

Un film avec « moins » d’ambition me semble plus pertinent.

Dommage pour le Dark Universe