Il est beaucoup trop tard par rapport à l’heure à laquelle je voulais me coucher, mais je n’ai pu décrocher devant tous vos messages, dont certains que j’ai malheureusement survolés (plus de 200 d’ingurgités !). Merci pour ces échanges qui ne vont pas inciter mon cerveau à prendre du repos une fois couché !
Umberto Eco parle assez justement de ce paradoxe dans son essai Reconnaitre le fascisme :
« Les disciples doivent se sentir humiliés par la richesse ostentatoire et la force de l’ennemi. Quand j’étais enfant, on m’apprenait que les Anglais étaient « le peuple aux cinq repas ›› : ils mangeaient plus souvent que le pauvre mais sobre Italien. Les juifs sont riches et ils s’entraident grâce à un réseau secret d’assistance mutuelle. Cependant, les disciples doivent être convaincus de pouvoir vaincre leurs ennemis. Ainsi, par un continuel déplacement de registre rhétorique, les ennemis sont à la fois trop forts et trop faibles. Les fascismes sont condamnés à perdre leurs guerres, parce qu’ils sont dans l’incapacité constitutionnelle d’évaluer objectivement la force de l’ennemi. »
C’est en partie ce qui a mené Hitler a sous-évaluer les forces soviétiques : comme les Slaves sont inférieurs et sauvages par rapport aux Aryens, la victoire devait inévitablement revenir aux forces nazies (je simplifie un peu, mais vous saisissez l’idée je pense).
Bon, en revanche, je ne savais pas que les coiffures afro étaient si mal aimées par certains personnes noires (cela dit, comme d’habitude, il doit s’agir d’une minorité mais qui s’exprime majoritairement : on l’ouvre plus facilement pour critiquer que pour complimenter).
La pratique n’est pas nouvelle : Malcolm X se défrisait les cheveux dans sa jeunesse, avant de condamner cette pratique dans ses discours militants.
C’est marrant, moi, quand je parle de faire la fête, la fiesta, tout ça, ou pour décrire des gens qui feraient mieux de travailler au lieu de sa couler douce, j’emploie souvent l’expression « faire la bamboula ». C’est de l’argot hérité de la génération de mes grands-parents, pour faire court, je l’entendais chez les grands-oncles, tout ça. C’est une danse, à l’origine. Ça vient d’un mot déformé à partir de termes venus de Guinée et désignant des tambours. Bref.
Et toujours utilisée au Québec comme semble en témoigner cette chanson (qui a déjà dix ans) :
Si je dis pas de connerie (donc c’est certain que j’en dis), il semble que c’est sur le DVD de Starship Troopers qu’est apparu la mention « la position du réal ne reflète pas celle du studio », histoire de bien prendre sa distance vis à vis d’un film qui sentait le souffre à l’époque. L’ironie de la chose étant que dans les bonus et les commentaires audio, Paulo rappelait son histoire vis à vis du nazisme et expliquait très bien en quoi son film était une satyre et dénonçait justement le fascisme.
Je ne comprends toujours pas comment autant de critiques et de spectateurs ont vraiment pu penser que ce film était une ode au fascisme. Je l’ai lors de sa première diffusion sur TF1 quand j’avais 13 ans je pense (de mémoire j’étais en cinquième), et j’ai d’emblée compris qu’on se moquait plus qu’autre chose des idéologies et de la propagande (sans associer bien sûr directement ces mots sur mes pensées) avec la scène volontairement grossière du cours de dissection ou les flashs infos ouvertement outranciers et extravagants.