REALISATEUR
Sergio Martino
SCENARISTES
Sergio Martino, Ernesto Gastaldi, Elisa Briganti, John Crowther, Lewis E. Ciannelli et Saul Sasha (oui, il a fallu autant de monde pour pondre ce scénar’)
DISTRIBUTION
Daniel Greene, Janet Agren, George Eastman, John Saxon, Claudio Cassellini.
INFOS
Long métrage italien
Genre : action/science-fiction
Titre original : Vendetta dal futuro
Année de production : 1986
Après avoir été grièvement blessé, un soldat américain originaire d’Arizona est réanimé dans un futur dystopique (1997 !..mais où est donc Snake Plissken quand on a besoin de lui ?) et découvre que ce qui reste de son corps a été transformé en cyborg par le président d’une multinationale, Francis Turner (John Saxon dans sa période bis rital). Celui-ci l’envoie tuer un leader écologique aveugle dont le programme lui met des bâtons dans les roues. Mais le cyborg recule au dernier moment et se refuse à abattre le vieil homme. Pourchassé par le F.B.I. et les hommes de Turner, le cyborg prend alors la fuite…
Deathlok…euh non, Paco Queruak (ça fait vendeur de café colombien) trouve refuge dans un troquet servant de lieu de rencontre pour camionneurs champions de bras de fer. Là, Paco tombera amoureux de la jolie tenancière (Janet Agren, vue entre autres dans le Frayeurs de Lucio Fulci). Entre des camionneurs dégénérés et les tueurs envoyés à ses trousses, l’accalmie sera pourtant de courte durée…
Réalisé et co-écrit par Sergio Martino, l’un de ces nombreux artisans/tâcherons de la série B transalpine (La Montagne du Dieu Cannibale, Le Continent des Hommes Poissons, 2019 après la chute de New-York…tout un programme !), Atomic Cyborg rappelle bien entendu Terminator (notamment par une scène totalement pompée sur le film de James Cameron) tout en évoquant Over The Top et surtout la saga des Universal Soldier…alors que ces films n’avaient même pas encore été tournés ! Ils sont forts, ces italiens (ou alors, c’est qu’Universal Soldier est une copie éhontée de Atomic Cyborg…c’est sûr, je ne regarderais plus jamais le long métrage de Roland Emmerich de la même façon) !
Ajoutez à ça des bagarres de bar sorties d’une comédie avec Bud Spencer et Terence Hill et vous obtenez un sympathique nanar mal torché (c’est que c’est quand même très moche), joué avec les pieds (Daniel Greene, le cyborg en titre, est encore plus inexpressif que Steven Seagal et Dolph Lundgren réunis, c’est dire…on retrouve aussi « l’homme qui se mange lui-même », George Eastman, qui en fait des caisses en camionneur vindicatif), mal écrit (certains dialogues atteignent des sommets…les flics vont quand même jusqu’à demander à la victime aveugle le signalement de son tueur)…et en même temps sacrément divertissant.
Le dernier acte atteint ainsi une générosité dans le n’importe quoi qui fait vibrer l’amateur de Z : Paco broie des crânes à tout va, se frite avec une cyborg légèrement vêtue complètement déchaînée et John Saxon se trimballe avec un bazooka futuriste géant qui tire des rayons lasers.
Dans les années 80, le cinéma d’exploitation italien n’est plus que l’ombre de ce qu’il était. On est loin de l’âge d’or des années 60 et du début des années 70. L’époque est à la reprise des idées venant des succès américains et qui ont donné naissance à une palanquée d’ersatzs bâtards qui ont fait la joie des cinéphiles déviants qui ont biberonné à la VHS pendant leur adolescence.
Dans son genre, et malgré une V.F. horrible typique de son temps (on a l’impression qu’un seul doubleur prête sa voix à la moitié de la distribution), Atomic Cyborg est un spectacle croquignolet qui se laisse encore agréablement savourer…