REALISATEUR
James Signorelli
SCENARISTES
Sam Egan, John Paragon et Cassanda Peteson
DISTRIBUTION
Cassandra Peterson, W. Morgan Sheppard, Daniel Greene, Jeff Conaway…
INFOS
Long métrage américain
Titre original : Elvira, Mistress of the Dark
Genre : comédie fantastique
Année de production : 1988
De 1969 à 1974, Larry Vincent (une des inspirations pour le personnage de Peter Vincent dans Vampire, vous avez dit vampire ?) fut le présentateur de Fright Night, une émission consacrée aux films d’horreur et de science-fiction à petit budget. Sous son personnage de Sinistre Seymour, il introduisait le long métrage de la soirée, avec de temps en temps des petites interruptions pour les commenter avec un humour décalé. L’émission s’est arrêtée en 1974, juste avant le décès de Vincent du à un cancer foudroyant. Six ans plus tard, les producteurs ont voulu la relancer, cette fois-ci avec une présentatrice féminine.
Ils ont d’abord demandé à Maila Nurmi de travailler sur une nouvelle version du Vampira Show , l’émission qu’elle anima en 1954 avant d’apparaître dans plusieurs films dont le célèbre nanar d’Ed Wood, Plan 9 from outer space. Maila Nurmi voulait qu’une de ses protégées interprète Vampira, ce qui lui a été refusé. Elle abandonna le projet et la chaîne a alors choisi Cassandra Peterson qui a élaboré avec un de ses amis un look de punk/vampire sexy en insistant sur son décolleté plus que généreux. Ce qui n’a pas vraiment plu à Maila Nurmi pour qui Elvira n’était qu’une simple copie de Vampira (elle a même intenté un proçès qu’elle a perdu).
Fright Night est devenu Elvira’s Movie Macabre, diffusé avec succès de 1981 à 1986, années pendant laquelle Cassandra Peterson a capitalisé sur la popularité de son personnage en déclinant Elvira sur de nombreux supports. Il ne restait plus que le cinéma, qu’elle a préféré à une proposition de sitcom. Elvira, maîtresse des ténèbres débute par le final de It conquered the world, sympathique nanar des fifties signé Roger Corman. Elvira termine son émission avant de subir les lourdes avances du nouveau propriétaire du studio. Fatiguée de tout cela, Elvira claque la porte dans l’espoir de monter un spectacle à Las Vegas. Mais il lui faut 50.000 dollars pour aider à monter son show. C’est alors qu’on lui apprend qu’elle fait partie des héritières d’une grand-tante dont elle n’avait jamais entendu parler…
Elvira se rend à Fallwell, une petite ville du Massachussetts. Et à peine arrivée, son look excentrique détonne dans le paysage. Fallwell est une bourgade conservatrice tout droit sortie des années 50…et le club de défense de la moralité ne voit pas d’un bon oeil cette représentante de la décadence du show-biz. Le scénario joue dans un premier temps sur le décalage entre l’apparence d’Elvira et le côté prude des habitants de Fallwell (et hypocrite aussi puisque les hommes bavent tous devant la poitrine de l’ex-présentatrice).
L’humour ne fait pas vraiment dans la subtilité (oh que non) mais malgré quelques lourdeurs et clins d’oeil trop appuyés, les répliques d’Elvira, pleines de sarcasme et de sous-entendus, ne manquent pas de saveur tout au long de situations souvent divertissantes. Aussi superficielle qu’attachante, Elvira aura à ses côtés Algonquin, le chien de sa tante, gardien aux pouvoirs très utiles; les jeunes de Fallwell, ravis de l’irruption de cette tornade dans leur vie ennuyeuse; et le séduisant et musclé Bob, qui s’occupe du cinéma local (le bonhomme est joué par le très mauvais Daniel Greene, qui fut un sous-Terminator dans Atomic Cyborg, croustillant nanar italien).
D’abord suggérée, l’atmosphère fantastique passe au premier plan dans la deuxième moitié du métrage avec la révélation des origines d’Elvira et son appartenance à une famille de sorciers. Ce qui mène à un dernier acte délirant et mouvementé dans lequel l’héroïne affronte son maléfique grand-oncle (rôle que Cassandra Peterson avait proposé à son ami Vincent Price avant que celui-ci refuse à cause des éléments qu’il a jugés un peu trop « osés »).