AVENGERS: ENDLESS WARTIME (Warren Ellis / Mike McKone)

J’ai trouvé ce récit à vil prix chez Album à Paris (vive les soldes : c’est pas tous les jours qu’on peut trouver des prix à ce point piétinés, jusqu’à 1 euro le TPB), et je l’ai lu hier soir.
Bon, c’est du Warren Ellis pur jus : des idées de SF intéressantes (mais rabâchées), des scènes d’introduction un peu longues (la présentation de Captain America, qui est « dans le futur », est pas mal…), beaucoup de bavardages pour présenter les enjeux, des dialogues qui cherchent davantage le bon mot et l’one-liner qui tape que la fine caractérisation, une action qui démarre un peu lentement, des bastons traitées sans onomatopées, et un sous-texte intéressant également mais pas plus novateur que le reste… L’ensemble donne franchement l’impression qu’Ellis est en mode minimaliste, fournissant ce qu’on attend de lui sans étincelle supplémentaire.

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Bref, une énième redite, et pas du tout une œuvre mémorable. On aurait pu croire que le format « OGN », affiché sur la couverture, aurait motivé le scénariste, mais c’est loin d’être le cas. Il nous ressort l’idée de l’hybridation entre le vivant et le mécanique, associé au thème des armes vivantes et de la créature mythologique qui pond des œufs sur l’un des mondes dans lesquels plongent les racines d’Yggdrasil. Si on a lu ses Stormwatch, son Authority / Planetary et ses Secret Avengers, cet Endless Wartime ne propose rien de neuf.
J’aurais même tendance à dire que sa caractérisation à l’emporte-pièce (Hawkeye traité comme un clodo irresponsable et Wolverine comme un tueur cynique, entre autres) donne la fâcheuse impression que le scénariste rate sa cible. Il s’en sort très bien avec le personnage de Banner, donnant au récit l’un de ses rares moments d’émotion, mais en même temps on sent bien que la scène est écrite en réponse au premier film Avengers, ce qui en diminue l’impact.

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Au milieu de ces idées photocopiées et d’une caractérisation aberrante, Mike McKone livre un boulot exemplaire, suivant un découpage classique qu’il parvient à sublimer. On peut reprocher à ses personnages une certaine froideur, mais rien dans le script ne l’incite à leur donner autre chose qu’un masque en guise d’expression. En revanche, son trait s’épure, le dirigeant dans les sphères fréquentées par un Derek Aucoin. C’est plutôt chouette, très joli à regarder et facile à suivre.