REALISATEURS
Burny Mattinson, Dave Michener, Ron Clements et John Musker
SCENARISTES
Collectif Disney, d’après les livres « Basil of Baker Street » de Eve Titus et Paul Galdone
DISTRIBUTION
Vincent Price, Barrie Ingham, Val Bettin, Candy Candido, Susanne Pollatschek…
INFOS
Long métrage américain
Titre original : The Great Mouse Detective
Genre : animation/aventures
Année de production : 1986
Basil of Baker Street est à l’origine une série de livres pour enfants écrits par l’américaine Eve Titus et illustrés par Paul Galdone. Les histoires sont centrées sur les enquêtes du détective Basil et de son biographe personnel le docteur Dawson qui résolvent des affaires dans Holmestead, une communauté qui se trouve dans le sous-sol du 221B Baker Street, l’adresse du célèbre détective créé par Sir Arthur Conan Doyle. 5 tomes sont parus entre 1958 et 1982.
Eve Titus a prénommé son personnage d’après le comédien britannique Basil Rathbone, l’un des plus célèbres interprètes de Sherlock Holmes qu’il a campé dans une longue série de films (14 !), ainsi que sur scène et à la radio. Par coïncidence, Sherlock Holmes avait également utilisé l’alias Basil dans l’une de ses aventures. Visuellement, Basil et Dawson ont aussi été basés sur les versions de Basil Rathbone et Nigel Bruce (qui personnifia le docteur Watson dans ces longs métrages), mais pas leur personnalité. Le Watson de Nigel Bruce était l’élément comique de ces enquêtes cinématographiques des années 30/40, mais ce n’était pas ce que voulaient les scénaristes Disney pour Dawson qui n’est pas un bouffon, mais un comparse attentionné et chaleureux (en tout cas, nettement plus généreux que Basil), notamment auprès de la jeune Olivia qui apporte l’affaire de l’enlèvement de son père au détective de Baker Street.
Pendant que Disney peinait sur la production problématique de Taram et le Chaudron Magique (qui se soldera par un redoutable échec au box-office), les deux animateurs Ron Clements et John Musker (futurs réalisateurs des succès La Petite Sirène et Aladdin) se sont désengagés du projet pour travailler sur l’adaptation de Basil of Baker Street. Ils durent faire face à une baisse de budget ordonnée par Michael Eisner, le nouveau boss du studio, qui sabra dans les dépenses (des 24 millions de dollars prévus au début, le film coutera finalement 14 millions). C’est la nouvelle direction qui décida également de changer le titre en The Great Mouse Detective, au grand dam des réalisateurs.
Basil, détective privé est également notable pour l’une des premières utilisations de l’ordinateur pour les décors et la scène de poursuite finale à l’intérieur de Big Ben. L’emploi des images de synthèse a réduit les délais de fabrication, ce qui fait que le film a pu sortir un an après Taram et le Chaudron Magique.
Après un Taram prometteur mais tout de même plombé par ses problèmes de production, Basil, détective privé se révèle plus enthousiasmant. L’aventure est menée sur un très bon rythme, avec une bonne montée en puissance, les péripéties sont nombreuses, les personnages sont attachants et les savoureuses références au grand détective de Arthur Conan Doyle abondent. Sherlock Holmes apparaît d’ailleurs en ombre chinoise lors d’une scène où les auteurs ont eu la bonne idée d’utiliser la voix de Basil Rathbone, tirée d’un enregistrement d’une lecture de La Ligue des Rouquins.
Les vilains sont également joliment travaillés…et ce n’est pas étonnant puisque Ratigan, le Moriarty du monde des souris, a la voix et les attitudes de l’immense Vincent Price, figure légendaire du cinéma horrifique. Ratigan devait initialement avoir un physique différent, mais les animateurs ont préféré le modeler d’après Vincent Price et les gestes qui accompagnaient sa prestation lors des séances d’enregistrement. Price a d’ailleurs révélé par la suite que Ratigan était l’un de ses rôles préférés.
Les sbires de Ratigan sont également croustillants : la chauve souris à la jambe de bois Fidget et l’énorme chatte Felicia.
Après le bide de Taram et le Chaudron Magique, Basil, détective privé eut de bons résultats au box-office et sa rentabilité fit que la nouvelle direction de Disney reconsidéra la viabilité de leur département animation.
Trois ans plus tard, le succès retentissant de La Petite Sirène signera les débuts de la Renaissance Disney…mais ceci est une autre histoire…