BATTLE BEYOND THE SUN (Francis Ford Coppola, Karzukhov, Kozyr)

REALISATEURS

Francis Ford Coppola, Kharzukhov et Kozyr (scènes de Nebo Zovyot)

SCENARISTE

Francis Ford Coppola

DISTRIBUTION

Edd Perry, Linda Barrett, Frederick Farley…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1962

Comme Voyage on the Planet of Prehistoric Planet, Battle beyond the sun fait partie de ce que les spécialistes ont appelé les « cut-and-paste » (couper-coller) de Roger Corman : une série de productions à moindre frais dérivées de matériel venant le plus souvent d’Union Soviétique.
La firme American International Pictures avait l’habitude d’acheter les droits de films de science-fiction russes, mais en procédant à quelques changements avant de les distribuer (Guerre Froide oblige), créant ainsi l’équivalent d’un remake, mais avec les mêmes acteurs et une grande partie de la pelloche originale.

Dans le cas de Nebo Zovyot, sorti 3 ans auparavant, Corman a confié le travail à l’un de ses poulains, un certain Francis Ford Coppola, alors jeune assistant réalisateur. Le futur réalisateur du Parrain (qui utilise ici le pseudo de Thomas Colchart) a donc imaginé de nouvelles répliques, supervisé le doublage (assez laborieux, la synchronisation labiale n’étant pas des plus réussies) et le montage, qui se débarrassent ainsi de toutes les allusions propagandistes.

Nebo Zovyot relatait les efforts des nations russes et américaines dans la course vers Mars, insistant sur l’échec des astronautes yankees qui seront sauvés par leurs compétiteurs.
Coppola imagine donc une histoire dépourvue de message idéologique et plante l’action après une guerre nucléaire, en 1997 (!). Le monde est maintenant partagé entre deux toutes puissances : l’hémisphère Nord et l’Hémisphère Sud, ce qui permet de garder l’idée de compétition à la base du film original. Les marquages russes des vaisseaux sont alors camouflés par des patchs optiques. Malgré tout, des étoiles rouges sont toujours visibles dans certaines séquences…

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Par la magie du nouveau doublage, les russes (les noms des acteurs sont d’ailleurs remplacés au générique par ceux de leurs voix U.S.) deviennent les « gentils » (l’hémisphère Sud) et les américains incompétents sont maintenant les arrogants représentants de l’hémisphère Nord. Coppola peut ainsi garder la progression dramatique, mais pour une bisserie U.S., il manque une chose importante : des monstres !

Dans la version de l’U.R.S.S., les cosmonautes atterrissent sur un satellite proche de Mars en attendant la fusée de ravitaillement. Cette péripétie sobre et contemplative est ici agrémentée par un affrontement au sommet entre deux créatures caoutchouteuses ressemblant à s’y méprendre à des organes génitaux !

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Nom de Zeus, un vagin avec des dents !

Battle beyond the sun est donc une drôle d’expérience, surtout après avoir récemment vu Nebo Zovyot : visuellement, c’est le même film, avec quasiment la même histoire, mais celui-ci est complètement charcuté et dépourvu de son propos pour au final ressembler à une série B de drive-in lambda, bourrée de faux raccords (plusieurs plans identiques sont par exemple réutilisés afin de faciliter…sans vraiment y réussir…certaines transitions) mais assez divertissante dans l’ensemble, aussi mal fagotée soit-elle.
La roublardise de Roger Corman dans toute sa splendeur !

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L’attaque de la gonade géante !

À noter que l’on retrouve aussi des plans de Nebo Zovyot dans deux autres patchworks de Corman : Voyage to the Prehistoric Planet et Voyage to the Planet of Prehistoric Women.