BD/Comics/Manga - L'enfer des formats / Définition

Juste qu’ils n’essaient pas de te prendre pour un con quand tu leur dis que c’est du comic-book et qu’ils finissent par l’accepter en te sortant « ouais, mais c’est un graphic novel ».

Comme je dis ce n’est pas si simple, pour avoir discuté avec pas mal d’auteurs, sur ce sujet, c’est loin d’être évident. Si le japonais te dit je fais un manga et si le français te dit je fais un comic book et si le ricain te dit je fais une franco belge, bah c’est loin d’être simple.

PS : je ne savais pas qu’il y avait débat sur les simpson ou « moi ce que j’aime »…

On peut parler de Maus, Blankets ou d’autres …

Dommage que le public soit souvent peu curieux de ce qui se passe hors des frontières du territoire qu’il connaît : en général, il faut ranger en FB / comics / manga, alors qu’on devrait pouvoir ranger plutôt en SF / fantastique / policier / romance / humour / etc.

Tori.

Arrête : tu vas nous lancer un débat sur la différence entre la SF et le fantastique.

C’est souvent que c’est un colonisé culturel.

C’est pas un débat : c’est aussi que plein de gens, et notamment des journalistes, ne savent pas que ce sont des comics. Pour mille raisons, la première étant qu’ils pensent que « comics », c’est un synonyme de « super-héros », sans savoir que c’est le terme pour « bande dessinée américaine ». Et ça, impossible de le leur faire rentrer dans le crâne.

Zactement.

Hélas.
Je veux bien te croire.

Jim

On a le même genre d’exemple dans le journalisme série/films où l’inculture arrive à nous faire passer des séries pour des mini-séries, des sitcoms pour des soap, des projets de films se transformant comme par magie en séries pensée comme telle depuis le début ou encore l’accaparation pour le grand réalisateur du boulot de scénariste, sans compter la non remise en question de propos de diffuseur tenant plus du marketing que de la réalité factuelle. Bref l’indépendance et la qualité c’est plus trop cela en se voulant avant tout un relais d’info. Faut pas se facher avec ceux qui te filent des clés de diffusion ou t’invite au projo de presse.

Pour avoir été à la conf de Maus, il n’a jamais été question par l’éditeur de parler d’autres choses de comic book, ce qui m’amène à poser la vraie question derrière tout ça. Aujourd’hui si on parle de définition il faudrait aller plus loin, et dire que Solo c’est une tebeo que Dylan Dogg c’est du fumetti etc. que tout le monde fasse une section mahnwa et manhua - @Tori il me semble qu’à une époque c’était clairement le cas non ? -

Le fond du débat est surtout, est ce qu’aujourd’hui il n’est pas question de format et non de définition ? J’ai déjà eu des discussions avec des éditeurs et auteur qui te parle du format comic book (qui correspondait grosso merdo au 170x260 à 120 pages)

Au final, le fond de l’affaire est surtout que les propos BD/Manga/Comics sont plus devenues des catégories très floues, plutot qu’autre chose.

Si ça ne tenait qu’à moi je ferai supprimer tout ça tout bêtement mais bon… après… Gilet jaune…

Je me rappelle des débats à l’époque sur les mangas français, à l’époque c’était la guerre avec ça, fallait pas dire manga mais manfra ou global manga etc. Aujourd’hui ça a l’air d’avoir complètement changé, je ne sais pas si c’est une impression @Tori ?

PS : oui j’ai créé un nouveau sujet pour parler pleinement de ce sujet, c’est plus sain

1 « J'aime »

Je vais m’insérer dans le débat car l’on a eu à plusieurs reprises cette discussion en interne et force est de reconnaître que le débat tourne assez souvent en rond entre les « puristes » et le commun des mortels.
Nous on a pris une décision assez simple au final et pourtant on se pose toujours la question mais ce qui nous importe c’est surtout le format.
Que ce soit du comics, franco-belge ou manga tout est question, à la base, d’appellation dans le pays d’origine. Sauf que de ces appellations découlent (découlaient surtout, maintenant les formats sont encore plus hétéroclites) des formats et des codes de création artistique.
Donc ce qui était assez simple et surtout plutôt rare est devenu de plus en plus fréquent.

L’exemple d’Usagi Yojimbo est très caractéristique car, je ne sais pas si @Tori et @Blackiruah s’en souviennent, mais le titre a fait l’aller/retour plusieurs fois dans les types comics et manga dans la base de données. Au tout début du site (2001), nous ne voulions d’ailleurs même pas l’intégrer car pour nous ce n’était pas du manga.
Bref ça c’est le côté classement base de données.

Puis nous avons eu toute une ribambelle d’auteurs qui se sont lancés dans l’aventure manga en faisant ce que l’on appelait à l’époque du manfra (humanos, Makma, Pika,…). Si certains utilisaient complètement les codes du manga (Dreamland, Dofus) d’autres au final n’étaient que du franco-belge déguisé dans un format manga en noir & blanc (tous les humanos de l’époque).
Aujourd’hui, l’époque a un peu évoluée et je mets n’importe qui au défi de dire à Reno Lemaire qu’il fait du Manfra et non pas du manga. Au final on en revient toujours à la même chose, le format et les codes.

Donc oui, on est parfois obligé de suivre parfois des classements éditeurs parce que cela fait sens et surtout cela permet au lectorat de s’y retrouver. Il ne me viendrait pas à l’idée de classer une autobiographie dans la section roman policier sous prétexte que c’est Harlan Coben qui l’a écrite. C’est un peu la même chose là.

J’ai pas trouvé le gel hydroalcoolique à l’entrée.

Tu es capable de définir un format pour le franco-belge ? Moi, pas.

Octofight par exemple navigue entre pas mal de chose.

Pour ma part c’est pas que des sites servant de base de données ou des papelards comportant une fiche technique se réfère à ce que peut faire un éditeur mais que ce suivisme sans remise en question, développement ou contestation se retrouve également dans une catégorie qu’on pourrait « prescriptrice » (journaliste, youtubeurs etc.) qui ne fait guère son boulot de défrichement et cela sans réelles raisons pertinentes. Et c’est problématique parce qu’a force de tout mélanger, de suivre le marketing ou de suivre bêtement le peloton on perpétue des erreurs auprès du public qui suit et on entretien des flous qui arrange bien (le cas Netflix quand il est arrivé en France et les années qui ont suivi est un bel exemple). C’est ce besoin essentiel d’être tatillon et montrer toutes les nuances qui portaient les fanzines ou revues spé dans les années 70/80/90 voire les forums de discussions du début des années 2000 et cela a permit de changer des choses dans le quotidien (sans pouvoir l’affirmer ça reste une grande supposition naïve mais je me dis que c’est parce que des casse-couilles dans le fanzine ou les boutiques d’import ont cassé les couilles que le manga en sens de lecture originale à pu s’imposer, qu’on a pu peu à peu passer à une programmation plus respectueuse de la série télévisée, qu’on sait faire la différence entre un sitcom et un soap etc.). Je suis persuadé qu’il y a encore plein de gens qui savent faire un pas de coté et ne pas être dans le suivisme mais j’ai l’impression qu’ils sont de moins en moins nombreux.

1 « J'aime »

Dreamland est vendu comme un manga pareil pour Radiant, d’ailleurs les deux sont très souvent dans les sections manga.

A partir du moment où les « journalistes » et « influenceurs » sont devenus les extensions du services de com des éditeurs c’est toujours compliqué de mordre la main qui te nourrit.
Quand je vois déjà à notre petit niveau le nombre de salades qu’on nous a balancé et le nombre de couleuvre qu’on a tenté de nous faire avaler je me dis que c’est normal que tu ne retrouves pas de contradiction ou de gens prêts à faire bouger les choses dans les médias.
Quand au final tout le monde te parle de NDA, quand on t’explique que la moindre communication en dehors des clous du service de com peut te faire rater un lancement et quand au final on ne parle plus de l’œuvre en elle-même mais uniquement en chiffres c’est normal de se retrouver avec la situation actuelle.
Mais ce postulat tu peux l’appliquer à tous les pans de la société.
D’ailleurs je me suis fait don’t look up hier soir. Je pensais me retrouver devant une énorme parodie mais en fait c’est tellement réaliste et c’est le reflet du monde dans lequel on vit, j’étais pas très en joie en terminant le film.

C’est quoi NDA ? Un nouveau parti politique ?

Non Disclosure Agreement

:rofl:

Je sens que je vais reposer ma question …

Excellent dessinateur de Télématique avec Kid Toussaint au scénario, mais je m’égare.

mouahahahahah.

C’est à dire ?

Touché un plus large public. Si j’avais mis certains titres comme East of West dans le comic ou même Scalped ou black Monday Murder, ils n’auraient pas eu les ventes qu’ils ont. Le public est parfois très con et réfractaire pour rien.

Je pense d’ailleurs à ce sujet changé ma signalétique comics en super-héros qui à mon sens serait plus approprié. Car le problème vient du fait qu’en France, comic = super-héros.

On dit un roman graphic et les gens qui me disent qu’ils veulent des romans graphique j’ai envie de les encastrer, souvent je répond, « ah vous vous voulez une BD en un tome en fait ». S’ils persistent je leur explique qu’aujourd’hui tout est roman graphique ou presque.

Moi c’est comme ça que je range à l’exception du manga pour des côté plus pratique qu’autres choses.

Pour l’éditeur oui. Le reste je suis pas bien sur.

Pour moi c’est pas le format Comic-book, le format c’est 22 pages.

Ta juste pas à être une extension en fait, être un journaliste tout connement. C’est pas compliqué en fait, ça exige juste quelque principe déontologique in fine. C’est sur que c’est moins confortable par contre. Donc ouais c’est ce que je disais plus haut (et j’imagine Jim aussi), c’est de l’incompétence. Qu’elle soit justifié ensuite par des prétexte plus ou moins compréhensible n’enlève rien à cela.

edit : et fondamentalement et à long terme (mais là je conçois qu’on arpente des durées inconnues pour la plupart), cette façon de suivre sans rien dire l’éditeur/diffuseur/distributeur etc. n’est jamais une bonne solution et le public qui suit les gus n’est pas aveugle indéfiniment à ce genre de politique éditorial sur laquelle se joue l’indépendance financière

Entièrement d’accord de bout en bout.

Jim