BEGINNING OF THE END (Bert I. Gordon)

REALISATEUR

Bert I. Gordon

SCENARISTES

Fred Freiberger et Lester Gorn

DISTRIBUTION

Peter Graves, Peggie Castle, Morris Ankrum…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Année de production : 1957

Beginning of the End est le second long métrage du réalisateur Bert I. Gordon, après un King Dinosaur déjà évoqué dans ces colonnes, et le premier qui inaugure vraiment la tendance qui le rendra célèbre auprès des amateurs de séries B et qui lui vaudra le surnom de Mister B.I.G. : les créatures géantes en tout genre, créées le plus souvent grâce à un coup de pouce de l’atome (dans King Dinosaur, les monstres étaient d’origine extra-terrestre).

Après Beginning of the End, Bert I. Gordon filmera pêle-mêle un cyclope géant (The Cyclops), un Homme-Colosse (Le Fantastique Homme-Colosse et Le Retour de l’Homme-Colosse), une très grosse araignée (Earth vs the Spider), un dragon (L’Epée enchantée), des fourmis géantes (dans L’Empire des fourmis géantes) et tout plein de vers, guêpes, poulets (!) et autres rats de tailles imposantes dans Soudain les Monstres.

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Dans Beginning of the End, l’une des nombreuses productions qui ont surfé sur le succès des Monstres attaquent la ville (1954), le danger prend la forme de sauterelles devenues gigantesques suite à des expérimentations scientifiques menées dans une ferme expérimentale. Après avoir détruit toutes les petites villes sur leur chemin (ce qu’on ne verra quasiment jamais à l’écran, à part sous la forme d’un court montage d’image d’archives), les insectes sauteurs se dirigent inexorablement vers Chicago…

Les films de Bert I. Gordon étaient le plus souvent des longs métrage à petits budgets, et malgré les sujets abordés, les moyens accordés aux effets spéciaux étaient en général limités. Pas d’animations image par image à la Ray Harryhausen donc (parce que trop cher)…Mister B.I.G. avait recours à diverses techniques artisanales comme la rétroprojection, la surimpression et des constructions pratiques sur le tournage pour des résultats pas toujours très concluants : un lézard sur lequel on a collé des petites cornes ressemblera toujours plus à un lézard maquillé qu’à un dinosaure.

Sans surprise, les sauterelles de Beginning of the End peinent à se montrer véritablement menacantes et malgré tous les efforts du réalisateur/spécialiste des effets spéciaux, l’interaction avec les acteurs est loin d’être convaincante. Mister B.I.G. triche aussi un peu en incrustant à plusieurs endroits les mêmes plans et le comble du cheap est atteint quand les bébêtes atteignent Chicago : lorsque les sauterelles géantes grimpent aux immeubles, elles sont en fait filmées déambulant sur une simple photo…effet qui ne fait bien entendu illusion à aucun moment.

Aussi classique soit-il, le métrage commence tout de même plutôt bien, avec une bonne mise en place et une interprétation solide. Le récit se distingue aussi par son personnage féminin principal, une reporter tenace à la Lois Lane, qui échappe un temps aux clichés usuels dans ce type de série B…
…mais seulement un temps (dommage, l’intention était louable).
Elle finira par s’effacer dans la seconde moitié de l’histoire, centrée sur les efforts du sémillant scientifique interprété par Peter « votre mission, Jim, si vous l’acceptez… » Graves et de l’armée pour éradiquer la menace. Dernier acte qui manque terriblement de tension et qui s’éternise tellement qu’il finit par provoquer un ennui poli.

Dans le rôle du général, on retrouve le prolifique Morris Ankrum, une figure bien connue des fondus de cinéma bis des 50s et des 60s. Il porta soit la blouse, soit l’uniforme dans des films aux titres aussi évocateurs que Les envahisseurs de la Planète Rouge, Les Soucoupes volantes attaquent, The Giant Claw, Kronos, le conquérant de l’univers, Giant from the Unknown et L’horrible cas du Dr X.
Joe Dante lui rendit hommage dans l’excellent Panic sur Florida Beach : Kevin McCarthy incarne le général Ankrum dans Mant!, le film dans le film.