PS le film à couter 150 millions hors promo et en a rapporter 224,816,283 millions.
Je pense que le film se rembourse, au vu des seuils de rentabilité actuel, du casting, et avec un tel budget on peut considérer ça comme un échec et selon moi comme un blockbuster.
Je pense que la définition variera, mais j’ai utilisé ce terme comme un équivalent pour film à grand spectacle, à vocation de divertissement populaire, généralement avec effets spéciaux et action ; Thor : Ragnarok est un blockbuster.
Or, Blade Runner : 2049 ne l’est pas, et j’ai eu l’impression qu’il a bénéficié du même type de promotion que Thor : Ragnarok, en affichage et dans les médias.
Il ne l’est pas dans le traitement du film, de par sa narration, qui prend son temps, mais l’est complètement sur tous les autres critères à mon humble avis.
Et quand bien même, même si le film est connu (et encore plus dans notre « sphère », je me demande s’il y a tant de fans et curieux que ça !
Je prends un exemple qui n’est sûrement pas représentatif, mais que je pense pas si isolé que ça : ma femme n’avait jamais vu le premier film (bon, déjà, j’étais surpris). Et l’autre fois, j’ai profité de la diffusion sur Arte pour qu’elle le regarde … bah ça ne l’a pas du tout passionnée (là, j’étais navré )
Si j’en crois ce que certains ont expliqué ici plusieurs fois au fil des ans, c’est un film à grand spectacle et à visée grand public, dont la promotion/communication est titanesque. C’est un rouleau-compresseur à la fois en terme d’image et de promo. Enfin, si j’ai bien compris. De même, Les Dents de la Mer sont souvent citées, dans les discussions ou articles que je lis, comme un des premiers sinon le premier blockbuster, dans le sens défini plus haut.
Moui, je ne suis pas d’accord.
Si ce Blade Runner 2049 est en effet un rouleau-compresseur en termes d’image et de promo, son contenu, son ton, son ambition dénotent clairement des blockbusters, qui ont très souvent un phénomène de « simplification ». Là, ce n’est pas le cas, et cela explique à mon sens l’échec qui se profile (échec comme blockbuster, dont il ne répond pas entièrement à ma définition).
En effet, belle réplique contre laquelle je ne peux rien dire.
Je dirais que Nolan est l’exception, mais ce serait facile ; je ne saurais le définir, mais la Hard-SF de Blade Runner 2049 ne me semble pas « grand-public ». Bien sûr, la Hard-Science d’Interstellar non plus, mais ce dernier a eu la chance de pouvoir bénéficier d’une aura de mystère, d’être un « one-shot » (là où Blade Runner 2049 affichait une filiation avec un « vieux » film que tout le monde n’a pas vu), et surtout d’être le nouveau film du réalisateur de l’ultra-populaire trilogie Dark Knight…
De mon côté, je dirais que Nolan fait bel et bien de la « simplification blockbuster-style » avec « Interstellar » et surtout « Inception » ; ce n’est pas du tout péjoratif dans mon esprit, même si je ne suis pas fan de ces films (ce qui est une autre question, différente). C’est de la bonne vulgarisation d’idées SF assez complexes et souvent traitées auparavant à l’aune de cette complexité (c’est-à-dire pas forcément de façon abordable).
C’est différent chez Villeneuve avec ce « Blade Runner 2049 » (sur lequel je reviendrai plus longuement ; mon avis est mitigé), qui ne brosse pas vraiment le spectateur dans le sens du poil, avec son rythme alangui et son ordre d’exposition parfois inversé des éléments de l’intrigue (on se demande ce que fout un perso, et on capte que 20 bonnes minutes après). Plutôt que de blockbuster, j’aurais volontiers parlé de « film d’auteur à très gros budget » dans ce cas-là… s’il ne manquait précisément au film la vision d’auteur de Villeneuve.
Je l’ai finalement vu dans la semaine (j’ai un peu attendu avant de le regarder car j’ai toujours été partagé sur l’intérêt d’une suite à Blade Runner et ce dès l’annonce du projet). Eh bien, comme les avis exprimés plus hauts, j’ai aussi été soufflé par cette claque visuelle. La photographie de Roger Deakins est somptueuse, avec ces différentes teintes qui permettent de donner vie à ce monde qui prolonge assez efficacement la vision de l’oeuvre de Ridley Scott. Les références au premier Blade Runner sont d’ailleurs bien dosées, bien amenées, avec des parallèles bien vus…ça reste assez subtil, tout en permettant à Villeneuve d’amener sa touche personnelle je pense, avec pas mal de bonnes idées.
Le rythme est en effet assez lent, mais ça ne m’a pas vraiment gêné. Je me suis laissé happé par l’atmosphère et par le parcours de ces êtres qui ont perdu leurs repères.
Il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce film…mais son intrigue, l’enquête en elle-même reste très classique, tout comme la quête d’identité de Joe qui ne réserve pas vraiment pas de grosses surprises. J’ai tout de même bien aimé la fin, calme, apaisée, touchante, après l’une des deux ou trois grosses scènes d’action sous une pluie battante, presque comme une ambiance de fin du monde.
Il y a aussi de beaux personnages, tous très bien interprétés (Niander Wallace, Joi, Sapper Morton avec un étonnant Dave Bautista)…mais ça manque quand même d’un Roy Batty (inoubliable et charismatique Rutger Hauer)…
Il m’a étonné dans ce « Blade Runner 2049 », mais l’immense majorité du temps il joue vraiment comme un cochon. Même dans « Bushwick », où il a un rôle super intéressant, sa performance plombe un peu le film, excellent par ailleurs…
Bautista a d’ailleurs raconté que Denis Villeneuve ne voulait pas de lui au début, qu’il a du s’imposer au fil des essais pour décrocher sa participation.
Et plus tard, c’est Villeneuve qui l’a appelé pour lui confier le rôle de Rabban la Bête dans Dune…
Tiens, je me rends compte que je n’avais pas commenté ce fil. J’ai pourtant souvenir d’avoir vu le film l’après-midi même de cette sortie, et d’en être ressorti tout à fait enthousiaste. Je l’ai revu depuis une fois en DVD sans que ça altère mon sentiment positif. Donc oui je joins ma voix pour le côté très très très recommandable de la chose.