Oui, c’est ici :
Jim
Oui, c’est ici :
Jim
Merci,Big Jim.
De rien, de rien.
Jim
Yves Schlirf sur son compte Twitter le 21 juin 2023 :
Ce sera la couverture du Luxe de Huit heures à Berlin ! Tout au crayon !
!
Jim
Blake et Mortimer par Laurent Zimny :
Jim
Bon, moi, ça va commencer à m’agacer sévère. Pas envers Antoine Ozanam. Surtout envers ceux qu’il cite :
Le dernier Blake & Mortimer de Bocquet, Fromental et Floc’h est apparemment une espèce de punching ball !
Depuis sa sortie il y a peu, des tonneaux de merde se déversent ici et là pour expliquer que Floc’h est le pire de tous les auteurs vivants. Bizarrement, même le nouveau Marsault a le droit au silence, voir au respect.
Quand ça vient des lecteurs, c’est du déjà vu… Mais là, libraire(s), et auteurs se permettent d’y aller à la truelle. Et aujourd’hui, ce sont les « amis de la bd » (parmi eux, il y a pas mal de membres de l’association du festival d’Angoulême) qui insultent tranquilou un auteur (d’ailleurs, je tiens à préciser que non, pour un homme on ne dit pas « gigolo » quand on désire seulement insulter mais bien « pute »).
Alors, voilà… Moi, ça me fait mal au cœur. Pas que je sois pote avec les trois auteurs, pas que je voue une passion pour Floc’h… Mais parce que cette violence verbale est de plus en plus courante. Jusqu’à maintenant, c’était un truc à la marge. Hier, c’était un lecteur pas content d’une dédicace qui insultait (soutien à Thierry Martin, d’ailleurs), aujourd’hui, même les plus gentils d’entre nous arrivent à céder le pas à cette odieuse façon de faire.
Je sais, je suis très Miss France dans ce début de texte… Je sais aussi que j’ai pu être très méchant sur l’œuvre d’une personne par le passé… Mais en petit commité. Entre potes. Pas comme ça. Pas comme un lynchage aux yeux de tous… Et sans doute de l’intéressé.
Que cela viennent de gens qui se disent amoureux de notre art, ça explique pourquoi j’ai de plus en plus de mal à participer aux discussions, tables rondes et autres festivals.
Mais que reproche-t-on vraiment à Floc’h? Apparemment, il aurait vieilli ! Son dessin serait moins bon. Et aussi, mon dieu, il aurait fait une reprise. Cette reprise serait donc moins bonne que les albums originaux… ça serait son moins bon album tout court.
Alors, oui, généralement, les reprises… Bah c’est moins bien. Mais ça peut être différent aussi. ça se base sur autre chose. Que des fans de Blake et Mortimer soient déroutés par le nombre de cases par planches ou par l’humour au fil de l’histoire, ça se conçoit… Ce que je m’explique pas c’est que l’on puisse connaitre les bouquins de Floc’h et lui reprocher de faire ce qu’il a toujours fait !
Quant à la vieillesse… Faudrait-il que tout artiste meurt jeune pour qu’on soit débarrassé une bonne fois pour toute de cette critique? Oui, quand on est vieux, le dessin est moins bon. Oui, on chante moins bien. Oui, on est moins musclé. Oui, on bande plus mou. So what? Notre art est rempli de gens qui nous ont fait rêver enfant et qui, par conséquent, sont devenus vieux. Hermann, Dany, Waterlain… Ces demi-dieux du dessin n’arrivent plus à être aussi fort qu’avant. Mais il y a encore d’eux à chaque page. Et rien que ça, moi, ça me donne envie.
Il y a peu, un chroniqueur de France Inter expliquait bien mieux que je puisse le faire là ce que je pense. Il parlait de Renaud. Il expliquait qu’il avait été choqué des insultes et des moqueries dont le chanteur était victime après visionnage de ses concerts. Il expliquait que pour lui, Renaud offrait à son public quelque chose de bien plus riche que sa voix d’antan… Il offrait une communion. Un dernier tour. Un adieu digne. Il se montrait vieux et affaibli… Comme peuvent l’être tous nos parents avant de partir. Lors de ces concerts, les fans de Renaud pouvaient dire merci au chanteur. Chacun repartait donc avec un souvenir fort et un cœur rempli.
Bref, Floc’h mérite bien plus de considération que tout ce qu’on lui a balancé en pleine tête.
Il me tarde de lire son B&M… Mais, étant dans une petite ville, je n’ai pas encore trouvé la version « biblio » que je cherche.
Par ailleurs, et pour compléter, je revendique de faire des livres moins bons. Voir mauvais. Si j’étais sûr de ne faire que du bon, je m’arrêterais par peur de décevoir. Après tout, ce n’est qu’un bouquin.
Et enfin, petit message personnel aux Amis de la BD : Je suis un peu déçu d’être scénariste car je n’aurai jamais l’honneur de vous envoyer bouler lors d’une invitation à manger avec vous… Il est vrai qu’étant des amis de ce noble art, vous n’invitez jamais les scénaristes…
J’aime bien la dernière pique !
Cela dit, n’ayant pas connaissance des propos en question, je n’ai pas la mesure de ce qui a été dit (ni comment), mais il est clair que cet album est mal reçu (ce qui ne présage en rien de son succès potentiel, au demeurant, et je souhaite aux auteurs de s’en mettre plein les fouilles afin de trinquer grassement à la santé de tous leurs détracteurs).
Je soupçonne en revanche, pour qu’Ozanam s’épanche ainsi, que ça relève de l’invective, du jugement de valeur. Parce que je n’ai rien contre les tombereaux de critiques, même si ça fait mal, mais j’ai bien sûr quelque chose contre les tombereaux d’insultes.
Surtout venant de professionnels, qu’ils soient auteurs ou libraires ou critiques. Ces gens sont censés savoir qu’un auteur, chevronné ou pas, bon ou moins bon, vieux ou jeune, passe du temps sur son bouquin, et qu’il y met ce qu’il pense nécessaire d’énergie, de temps, de fatigue… Rien que ça, ça mérite qu’on évite l’insulte.
Mais bon, visiblement, il y a quelque chose dans l’air qui fait que les gens se lâchent, bien planqués derrière leur écran et, bien souvent, leur pseudonyme. Il y a clairement une ambiance à l’agressivité qui n’est pas pour rassurer.
Jim
Tu dois deviner le niveau, s’il leur explique la différence entre « gigolo » et « pute ».
Eh eh eh
Oui, ça donne une indication…
Jim
Tu as subtilement masqué ses prénom et nom, mais je crois tout de même deviner de qui il s’agit…
À part ça, je n’ai rien à ajouter à ce que Jim a dit.
Tori.
Ah ouais ! Désolé, je corrige, et merci !
Laurent Zimny
Je confirme, c’est bien du Zimny !
Jim
Pris dans mon élan…
Hihihi…
Jim
Christian Cailleaux
Ah tiens, je viens de trouver les deux tomes des Trente deniers, en coffret, pour sept euros. Je vais me lire ça bientôt, j’aime bien les albums de la période récente, en tout cas ceux que j’en ai lus.
Jim
Donc, je suis en train de lire le diptyque La Malédiction des trente deniers, et c’est bien efficace.
L’intrigue globale emprunte largement au mythe d’Indiana Jones : un artefact biblique, une ambition nazie démesurée, un ennemi ancestral et acharné, des voyages et des dangers. Van Hamme n’en est pas dupe du tout, puisqu’il évoque au détour d’un dialogue l’Arche d’alliance et le Saint Graal.
Les péripéties sont rondement menées, l’écriture, dense comme il se doit, reste très fluide, et l’album se lit très bien. Le scénario alterne les moments légers (la pantoufle de Mortimer) et les instants graves (l’exécution de l’homme de main). Il sépare le tandem afin de leur faire vivre des enquêtes parallèles, et c’est plutôt bien vu. Et la construction laisse de la place à quelques pages plus décompressées, aux cases plus grandes (imaginez : la dernière page n’a que… trois cases).
Cette décompression est sans doute liée à la tragédie qui s’est produite durant la réalisation de l’album : le décès de René Sterne, le dessinateur. Le tome a été fini par sa compagne, Chantal De Spiegeleer, ce qui explique peut-être les découpages inhabituels et somme toute assez aérés de ce tome. Le trait, d’ailleurs, semble parfois rapprocher cet univers davantage du style hergéen que de la grammaire jacobsienne, et c’est plutôt pas mal, ça permet de revisiter ce petit monde, à la fois familier et réinterprété : de ceux que j’ai lus, c’est peut-être celui qui s’éloigne du canon, et c’est rafraîchissant, malgré des évidentes raideurs dans le traitement des protagonistes.
Jim
Le deuxième volet de « La Malédiction des trente deniers » continue sur la lancée du premier : références à un certain archéologue cinématographique, trahison, chassés-croisés, explosion, etc… C’est sympa, assez rapide (même si bavard), fluide, avec des récitatifs assez amusants (on pourrait croire que les deux héros passent leur vie à table…). Respectueux, sans être dupe.
Graphiquement, c’est cette fois Antoine Aubin qui dessine l’album, prenant le relais du regretté René Stern. C’est à la fois moins style, plus jacobsien et plus souple. Les personnages sont agréables (et comme il y a pas mal de protagonistes féminins, c’est plutôt chouette) et, d’une certaine manière, on est davantage dans le canon : moins de grandes cases, des compositions plus classiques. Il réalisera un autre tome, L’Onde Septimus, sur scénario de Jean Dufaux, un récit que je n’ai pas encore lu.
Si les personnages centraux sont très fidèles à la version de Jacobs, pour certaines scènes d’action, l’encrage d’Aubin, parfois gras et rond, lorgne du côté d’un Ted Benoît d’avant Blake et Mortimer, voir d’un Jean-Claude Denis tendance Luc Leroi. Il réserve de belles compositions agréables à l’œil (la lumière de l’hydravion dans la nuit, jolie case) et son trait se prête assez bien à cette aventure réaliste (voire rationnelle) dans laquelle surgit le surnaturel.
Jim
Couverture du coffret :
Jim