REALISATEURS ET SCENARISTES
Collectif Disney (William Cottrell , David Hand , Wilfred Jackson , Larry Morey , Perce Pearce , Ben Sharpsteen, Ted Sears…)
INFOS
Long métrage américain
Genre : animation/fantastique
Titre original : Snow White and the Seven Dwarfs
Année de production : 1937
Blanche-Neige et les Sept Nains, le premier classique de l’animation des Studios Disney, fête cette année ses 80 ans. C’est également le premier film d’animation parlant et en couleurs…mais pas le tout premier long métrage de son genre de l’histoire du cinéma : il a en effet été précédé par deux films argentins, dont l’un serait définitivement perdu, réalisés selon la technique du papier découpé (employée notamment par René Laloux pour La Planète Sauvage). Une adaptation italienne de Pinocchio était également en cours quelques années avant que Walt Disney ne livre sa propre version, mais cette production resta inachevée.
Annoncé en 1934, le projet Blanche-Neige et les Sept Nains ne reçut que dédain et moquerie et fut même taxé par la presse de l’époque, qui n’imaginait pas que le public puisse être intéressé par un dessin animé de plus de 8 à 9 mn, de « Folie de Disney ». Mais Disney, qui savait très bien que la viabilité économique des cartoons était limité, a tenu tête, prêt à révolutionner les techniques de l’époque pour mener à terme sa vision, qui lui a été inspirée par la première projection cinéma de sa jeunesse, le Blanche-Neige de J. Searle Dawley (Frankenstein).
Tout au long de la production, Disney utilise les cartoons de la série des Silly Symphonies comme un véritable laboratoire d’idées, lance des programmes de formation des animateurs et suit l’évolution des nouvelles techniques…la rotoscopie reproduit la gestuelle des acteurs engagés pour étudier les mouvements humains, une caméra multiplane améliore la profondeur de champ, chaque animateur se charge d’un personnage pour lui donner un style, une identité propre (les nains sont ainsi savoureusement individualisés)…
Blanche-Neige et les Sept Nains a la puissance évocatrice des grands contes. Le merveilleux côtoie le macabre : dès la première image, un livre s’ouvre et projette le spectateur dans un univers coloré qui a aussi sa part de ténèbres, un univers où la joie et l’amour sont célébrées mais où la mort est aussi présente. 80 ans après, le film est toujours une splendeur visuelle, regorgeant de trouvailles et de morceaux de bravoure.
Pour ma part, si j’apprécie les moments légers (la danse dans la chaumière des nains), les atmosphères un peu plus fantastiques, un peu plus sombres, ont ma préférence (la fuite de Blanche-Neige à travers la forêt, superbement réalisée; la transformation de la Reine; la traque de la sorcière par les nains dans le dernier acte…).
Bien sûr, Blanche-Neige et les Sept Nains a aussi les défauts des premiers films. Il y a quelques erreurs de continuité et l’animation du Prince est un peu trop figée (mais heureusement on le voit peu car il reste le personnage le moins intéressant du récit).
Si les chansons sont bien intégrées à la narration, elles n’ont pas toutes le même charme, certaines sont un peu « nunuches » à mon goût (« Je souhaite ») et d’autres très entraînantes (« Heigh Ho, Heigh Ho, on rentre du boulot… »).
Mais malgré ces légères réserves, la magie fonctionne toujours. Walt Disney a réussi son pari, Blanche-Neige et les Sept Nains fut un énorme succès critique et financier…and the rest is history comme disent les américains…