REALISATRICE
Fran Rubel Kuzui
SCENARISTE
Joss Whedon
DISTRIBUTION
Kristy Swanson, Luke Perry, Donald Sutherland, Rutger Hauer, Paul Reubens, Hilary Swank…
INFOS
Long métrage américain
Genre : action/comédie/fantastique
Titre original : Buffy the Vampire Slayer
Année de production : 1992
Au début des années 90, Joss Whedon (héritier d’une lignée d’auteurs pour la télévision) faisait partie de l’équipe des scénaristes des sitcoms Roseanne et Parenthood tout en officiant comme script doctor (tâche qui consiste à remanier un scénario sans être crédité) pour différentes productions hollywoodiennes. Ironiquement, celui qui a passé la première partie de sa carrière à retravailler dans l’ombre les histoires des autres a tellement été dégoûté par les changements apportés à son premier scénario pour le cinéma qu’il a fini par quitter le plateau pour ne jamais y revenir (ce qui n’est guère étonnant vu le résultat final).
Avec Buffy, Joss Whedon voulait détourner un cliché du cinéma d’horreur, celui de la jolie blonde qui s’aventure dans une allée sombre pour se faire massacrer…sauf que dans sa vision, la jolie blonde est l’héroïne et c’est elle qui met la pâtée au monstre. « Rhonda, la serveuse immortelle » (dans les premières ébauches) est devenue « Buffy, la Tueuse de Vampires », l’élue choisie par le destin pour combattre les vampires, les démons et les forces des ténèbres.
Le film présente donc les origines de Buffy et une partie des éléments (ceux provenant de la première version de Whedon) ont été conservés pour la série télévisée qui fonctionne comme une suite (l’adaptation du long métrage en comic-book qui a été faite plus tard par Dark Horse est vue comme un récit plus proche des intentions de Whedon). Il y a quelques bons points…pas beaucoup…dans Buffy, tueuse de vampires. Kristy Swanson (L’Amie Mortelle, Hot Shots!…) fait une Buffy assez convaincante dans son passage de lycéenne superficielle (très Cordelia Chase à ses débuts) à guerrière générationnelle investie d’une mission. Et Luke Perry, alors star du petit écran avec Beverly Hills, est un bon choix pour le premier rôle masculin.
Mais c’est à peu près tout. Les aspects les plus sombres ont été gommés, la réalisation est fade, les effets spéciaux inexistants, les maquillages des vampires sont ridicules et les noms les plus connus de la distribution sont en mode automatique : Donald Sutherland en mentor de Buffy et un Rutger Hauer (pourtant tellement charismatique dans tant d’autres rôles) poussif en Lothos, le chef des vampires. Autre erreur de casting : Paul « Pee Wee » Reubens en fait des caisses en second de Lothos (sa scène de mort improvisée est un grand moment de n’importe quoi).
Le film est sorti tardivement chez nous directement en DVD pour profiter de la popularité de la série TV. Mais s’il y a bien eu une V.F., celle-ci reprend étonnamment les dialogues de la version québécoise intitulée…Bichette la Terreur (à croire que le distributeur ne voulait pas payer une nouvelle traduction) ! Buffy est donc Bichette et son petit ami Pike devient Marcel…autre fantaisie de cette curiosité dans laquelle on retrouve une jeune Hilary Swank et un Ben Affleck alors inconnu qui apparait furtivement en joueur de basket.
Cinq ans après cet échec, Joss Whedon a eu l’opportunité de reprendre son concept et de le développer pour le petit écran. And the rest is history, comme disent les américains…