REALISATEUR
Don Siegel
SCENARISTES
Daniel Wainwright et Gerald Drayson Adams, d’après une histoire de Richard Wormser
DISTRIBUTION
Robert Mitchum, Jane Greer, William Bendix, Patric Knowles…
INFOS
Long métrage américain
Genre : thriller
Titre original : The Big Steal
Année de production : 1948
Après avoir débuté à la Warner en tant que superviseur du département montage et responsable des scènes d’action de longs métrages comme Sergent York et Passage pour Marseille, Don Siegel (L’Invasion des profanateurs de sépultures, L’Inspecteur Harry…) signe deux courts métrages récompensés aux Oscars qui lui serviront de tremplin pour sa carrière de réalisateur. Siegel passe d’un genre à l’autre (film noir, drame, western…) pour différents studios et en 1948, il se retrouve à la RKO, studio spécialisé dans la série B et récente acquisition du richissime Howard Hughes.
Howard Hughes a placé Robert Mitchum, alors sous contrat avec la RKO, en tête d’affiche de la production modeste The Big Steal (Ca commence à Vera Cruz en version française) pour capitaliser sur sa réputation de « bad boy » d’Hollywood qui permettait de remplir les salles (le mois de l’arrestation de Mitchum pour détention de marijuana, la RKO a sorti le western Rachel et l’étranger plus tôt que prévu, une stratégie couronnée de succès). Quand Don Siegel débute le tournage de son troisième film au Mexique, c’était sans sa star car Mitchum terminait alors sa peine de prison (et il a raconté que l’acteur est finalement arrivé complètement bourré après une cuite à la tequila).
Dans Ca commence à Vera Cruz, Robert Mitchum est Duke (devenu Doc en V.F.) Halliday, un lieutenant de l’armée américaine accusé à tort du vol d’une somme de 300.000 dollars dont il avait la garde. Il suit la trace de Jim Fiske, l’escroc qui lui a dérobé l’argent, jusqu’au Mexique tout en étant lui-même pourchassé par son supérieur, le capitaine Blake (joué par le prolifique second couteau William Bendix). Sur place, Halliday découvre qu’il n’est pas le seul à en vouloir à Fiske lorsqu’il fait la rencontre de Joan Graham, ex-fiancée et autre victime des machinations de Fiske…
Ca commence à Vera Cruz est souvent désigné comme un film noir, mais ce n’est pas vraiment le cas. L’ambiance est plus légère et le scénario se présente plus comme un mélange d’enquête, de film d’aventures et de screwball comedy. La dynamique du scénario repose principalement sur la relation entre les deux protagonistes incarnés par Robert Mitchum et Jane Greer, déjà à l’affiche de La Griffe du Passé de Jacques Tourneur deux ans plus tôt, et leurs dialogues pétillants.
Ca commence à Vera Cruz ne dépasse pas les 70 minutes, une durée resserrée propre aux quickies aux budgets limités de l’époque destinés aux doubles séances et dont Don Siegel tire bien parti, avec un rythme bien travaillé et des choix de montage efficaces. Le récit ne perd pas de temps en exposition (les explications sont données au fur et à mesure sans ralentir l’action) et prend rapidement la forme d’une course-poursuite sans temps morts qui réserve des rebondissements jusqu’au final de cette divertissante série B emmenée par une très bonne distribution.