Une excellente chanson et avec mon frangin, on a réussi à la passer en soirée sur une sono.
entre tous les prousts avec un texte qui tue :
Mets ton masque à gaz Sokolov
Que tes fermentations anaérobies
Fassent éclater les tubas de ta renommée
Et que les vents irrépressibles
Transforment abscisses et ordonnées
En de sublimes anamorphoses
ça doit être une soirée drôle avec une exhalaison de toutes les couleurs !
La Maison des feuilles (House of Leaves) de Mark Z. Danielewski est un roman fascinant et terrifiant, souvent qualifié d’ovni littéraire. Publié en 2000, c’est une œuvre complexe mêlant horreur psychologique, expérimentation littéraire et réflexion sur la narration elle-même.
Le récit principal suit Will Navidson, un photographe qui s’installe avec sa famille dans une maison en apparence ordinaire. Mais rapidement, ils découvrent que la maison est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec des couloirs et des espaces qui se modifient et s’étendent mystérieusement. L’exploration de cette maison impossible devient une descente aux enfers, où la peur de l’inconnu et les tensions familiales s’entremêlent.
En parallèle, le lecteur suit Johnny Truant, un jeune homme qui découvre un manuscrit détaillant l’histoire de la maison. Alors qu’il plonge dans ce texte, la réalité de Johnny s’effrite, et il sombre lui-même dans la folie.
Le livre se distingue par sa mise en page unique :
- Des passages de texte labyrinthiques qui reflètent la maison elle-même.
- Des annotations en spirale, des pages presque vides ou saturées de texte, obligeant le lecteur à manipuler le livre dans tous les sens.
- Plusieurs couches narratives entrelacées, avec des commentaires et notes de bas de page qui parfois s’étendent sur des pages entières.
Les thèmes de ce roman sont :
- La peur de l’inconnu et l’exploration de l’espace impossible.
- La fragilité des relations humaines et des perceptions.
- Une réflexion sur la narration et les limites du langage pour saisir l’inexplicable.
Un des aspects fascinants de La Maison des feuilles est l’utilisation de la typographie et des couleurs pour enrichir l’expérience de lecture et jouer avec les émotions du lecteur.
Certains termes clés apparaissent systématiquement dans des couleurs spécifiques tout au long du texte, ce qui leur confère une signification symbolique ou émotionnelle particulière. Par exemple :
- « House » (maison) est toujours imprimé en bleu, qu’il s’agisse du mot en anglais ou dans d’autres langues, reflétant peut-être le mystère et la froideur de cet espace.
- « Minotaur » (minotaure) apparaît en rouge, évoquant le danger, la violence ou la mythologie.
- Les noms de certains personnages ou concepts importants peuvent aussi être mis en avant de manière typographique.
- Le terme « Ash Tree Lane » (le nom de la rue où se trouve la maison) apparaît toujours en violet. Cela pourrait symboliser un mélange d’énigme et de danger, car c’est là que tout commence et que se déroule l’intrigue principale. Le choix du violet, couleur souvent associée à la spiritualité, au mystère et parfois à l’ambiguïté, pourrait refléter l’aura énigmatique de cette adresse.
Pourquoi ces couleurs ? - Ces choix ne sont pas expliqués de manière explicite, mais ils ajoutent une dimension visuelle et sensorielle au texte, forçant le lecteur à remarquer ces mots et à réfléchir à leur importance. Cela renforce aussi l’idée que le livre lui-même est une entité vivante, un labyrinthe que le lecteur explore avec ses propres outils d’interprétation. Comme pour le bleu de « House » et le rouge de « Minotaur », le violet semble inviter le lecteur à réfléchir sur la signification de « Ash Tree Lane » dans le contexte de l’histoire. La rue est à la fois le point d’origine des événements surnaturels et un symbole de l’incompréhensible.
Cette richesse typographique transforme la lecture en une expérience quasi-visuelle, où le lecteur est autant spectateur qu’interprète. La Maison des feuilles est véritablement un puzzle littéraire à explorer sous toutes ses facettes !
Ces variations, combinées aux mises en page non conventionnelles, font de La Maison des feuilles un livre qu’on ne se contente pas de lire : on le visite, un peu comme on explorerait la maison mystérieuse qu’il décrit.
La Maison des feuilles est un livre exigeant, mais fascinant pour les lecteurs prêts à s’y plonger. Il brouille les frontières entre réalité et fiction, et l’expérience de lecture devient presque physique. C’est une œuvre culte, souvent comparée à un puzzle littéraire.
Je vous présente un peu quand même cet artiste à part. Son humour unique reste intemporel et continue de captiver de nouvelles générations (enfin, je l’espère !).
Raymond Devos est un humoriste, comédien et écrivain français né en 1922 et décédé en 2006, reconnu pour son talent exceptionnel à jouer avec la langue et les mots. Il est l’un des plus grands maîtres du jeu de mots et de la logique absurde, et son humour se distingue par une combinaison rare de finesse intellectuelle et de poésie.
Devos commence sa carrière dans les années 1940 en tant qu’acteur, mais c’est dans les années 1950 qu’il trouve sa véritable voie dans l’humour, en se produisant sur scène dans des sketchs originaux et souvent insolites. Son talent pour l’absurde et le non-sens lui permet de se faire connaître à la télévision et à la radio. Ses sketches sont remplis de jeu de mots, de calembours, d’inversions logiques et de détournements de la langue française, qu’il utilise comme un terrain de jeu.
Il devient un véritable poète du quotidien, transformant les petites absurdités de la vie en réflexions profondes, souvent teintées de mélancolie. À la fois drôle et mystérieux, son style unique capturait l’attention et suscitait à la fois le rire et la réflexion.
Ce qui distingue Devos des autres humoristes, c’est sa capacité à jongler avec les mots d’une manière qui leur confère plusieurs niveaux de sens. Il savait manier les paradoxes et les contradictions avec une telle virtuosité qu’il en faisait des pièces d’art, souvent à la frontière de la poésie.
- Exemple de son génie : dans l’un de ses sketchs célèbres, il raconte la difficulté de dire « je suis perdu », car « perdu » peut avoir plusieurs sens, et Devos, à sa manière, les explore tous de façon hilarante.
- Il détournait également les clichés, les expressions populaires et les proverbes en leur donnant un nouveau sens, comme dans ses célèbres « Vous avez du génie, mais vous ne l’avez pas » ou « Je parle de ce que je ne sais pas, mais je sais que je parle de ce que je ne sais pas ».
Les sketchs de Raymond Devos n’étaient pas simplement des blagues ou des jeux verbaux ; ils avaient souvent une dimension poétique qui les rendait émouvants. Derrière les rires se cachaient parfois une réflexion sur l’existence, la condition humaine et le sens de la vie. Devos savait rendre poétiques des situations apparemment triviales.
Aujourd’hui encore, Raymond Devos est considéré comme un monstre sacré de l’humour français. Sa manière d’explorer les mots et de jouer avec le sens a marqué des générations d’humoristes. Son œuvre reste une référence en matière de comique intelligent, subtil et poétique. Ses sketches continuent de faire rire, non seulement par leur absurdité, mais aussi par leur profondeur.
Son génie, c’était de faire rire en donnant à chaque mot un poids et un sens nouveaux, tout en faisant danser les idées et les images d’une manière inédite et ludique. Sa capacité à dénouer la logique pour y introduire un désordre salutaire, tout en conservant une grande poésie, a fait de lui un maître du genre.
(J’ai abusé la graisseur, mais avec Raymond, il est important de souligner ! )
Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !
C’est une compilation de chroniques de François Morel, issues de ses interventions radiophoniques sur France Inter, où il allie avec brio humour, causticité et émotion.
Dans « Je veux être futile à la France », François Morel nous offre une nouvelle série de chroniques délectables, où il jongle avec l’actualité et les travers de notre société, tout en y apportant sa touche personnelle : un mélange d’humour caustique, de poésie et de tendresse. Dans ses textes, il parvient à faire réfléchir tout en faisant sourire, un exercice de style qu’il maîtrise parfaitement grâce à son admiration pour Raymond Devos, dont l’influence se ressent dans ses jeux de mots et son goût pour l’absurde. Devos, maître du non-sens et des éclats de rire qui cachent une profonde vérité, est une figure qui inspire Morel dans son approche des petites futilités de la vie quotidienne, qu’il transforme en matière à réflexion.
Chaque chronique est une invitation à prendre du recul face aux préoccupations du monde moderne, tout en y ajoutant une touche de légèreté et de dérision. Loin d’être une simple distraction, ses textes offrent une perspective unique sur la société, où la futilité devient un moyen d’évasion et un antidote à la morosité ambiante.
Ce recueil, préfacé par Jean Rochefort, incarne cette vision du monde à la fois lucide et pleine de légèreté, fidèle à l’esprit de Devos, qui savait faire du rien un tout, du futile un essentiel.
C’est un panégyrique de la futilité, mais aussi un hommage indirect à l’humour profond et poétique de Raymond Devos, qui trouvait dans l’absurde des vérités plus précieuses que tout discours sérieux.
Ce conte poétique et philosophique, publié en 1943, est l’un des livres les plus traduits au monde. À travers les aventures d’un petit prince venu d’une autre planète, il nous invite à voir le monde avec les yeux d’un enfant, à redécouvrir les valeurs essentielles comme l’amitié, l’amour, et la beauté des choses simples.
Antoine de Saint-Exupéry, dans ce livre, fait preuve d’une grande sagesse en nous montrant combien les adultes perdent souvent de vue l’essentiel en se concentrant sur des choses futiles. Le Petit Prince, avec sa naïveté charmante, nous rappelle que ce qui est important ne se voit pas avec les yeux, mais se perçoit avec le cœur. Et à travers ses rencontres avec des personnages comme le renard, il nous enseigne des leçons sur l’engagement, la responsabilité et la quête de sens dans nos vies.
C’est donc un chef-d’œuvre intemporel, qui combine poésie, philosophie et une profonde humanité. Un livre qui ne cesse d’émerveiller et de faire réfléchir à tout âge.
Tu nous fais les 24 jours aujourd’hui ?
non je dois en mettre 10 en tout. Mais je fais une pause, de plus je ne sais pas quoi proposer, en ce moment…
Je n’ai pas l’impression hélas
Dommage qu’il soit aujourd’hui injustement un peu oublié…
Un très bon bouquin, ça se lit hyper vite.
Pour quel tarif du coup ? Parce qu’il trainait à 99€ quand même !
A ton avis ?
La moitié j’espère x) .
C’est moins !
Bravo !
Celui-là, je l’ai chassé tel un félin, prenant mon temps, attendant le bon moment et bim …
(j’ai même trouvé une place de parking juste au niveau du rdv !)
Relecture des vacances dernières. Je me disais que j’en avais besoin après mettre fadé les deux films poucrave.
Super-Héros de la troisième division de Charles Yu, auteur également connu pour le brillant Guide de survie pour le voyageur du temps amateur, est un recueil de nouvelles qui revisite la science-fiction avec humour, finesse et une profondeur inattendue. Traduit en France avec un titre qui interpelle les amateurs de récits geeks, ce livre rassemble onze histoires où la science-fiction devient un prisme pour explorer les absurdités et les désillusions de la condition humaine.
Derrière l’apparente légèreté de ces récits se cache une critique mordante et mélancolique de notre monde moderne, où la solitude, les problèmes de communication et la perte de sens dominent. Charles Yu construit une unité thématique dans ce recueil, une « ritournelle » de motifs récurrents : les relations humaines complexes, les choix de vie étriqués par les conventions, et l’écrasante médiocrité du quotidien. Ces thèmes sont déclinés à travers des récits aussi inventifs qu’exigeants, qui rappellent parfois l’ambiance dystopique de Black Mirror.
La première nouvelle, qui donne son titre au recueil, illustre parfaitement le ton de l’ensemble. Elle suit un super-héros raté qui peine à trouver sa place dans un monde où les superpouvoirs sont la norme. Plutôt que d’exploiter l’émerveillement habituel du genre, Yu opte pour un traitement réaliste et grinçant, nous plongeant dans l’intimité d’un personnage désespérément humain. D’autres textes brillent par leur originalité formelle, comme « Problème sur l’étude de soi-même », construit sous la forme d’une équation mathématique, ou encore « Mes derniers jours en tant que moi », où un acteur de sitcom voit les frontières entre sa vie et son rôle s’effacer.
Malgré des approches narratives variées, certaines nouvelles se détachent par leur force émotionnelle et stylistique : « Matière autobiographique pure qui ne saurait être exploitée pour créer une fiction » ou « 32,05864991 % » se révèlent de véritables joyaux littéraires. Yu y mêle une vision acerbe de la condition humaine à une prose magistrale.
À travers ce recueil, Charles Yu confirme son talent singulier : un mélange d’humour subtil, de critique sociale et de réflexion existentielle qui, loin d’être pessimiste, s’attache à sonder avec tendresse et intelligence les limites de l’humain.