Il y a une autre dimension au genre super-héros (car oui, c’est bien un genre, évidemment). C’est qu’il est facilement hybridable avec d’autres genres. Il a déjà plus ou moins ingéré dans son identité cinématographique le film catastrophe (tout en assimilant l’ambiance post 11 septembre : le premier Avengers est à ce titre l’une des deux gestions possibles du traumatisme, avec l’approche Cloverfield). Les séries Daredevil et Gotham commencent à greffer le polar. Les Gardiens de la Galaxie intègrent le space opera. Etc etc.
C’est ainsi que survivra le genre, en s’adaptant, parce qu’il est protéiforme par nature. Il s’est ancré dans le cinéma en se greffant notamment sur l’horreur vampirique (Blade). Et je pense que le léger renouveau du film catastrophe ne fera qu’entretenir un climat favorable à son développement. Et si le genre connaît un jour une période de creux, il s’adaptera, maintenant qu’il est bien installé. La disparition, les vaches maigres, c’est pas pour tout de suite. Un creux, c’est possible. Un arrêt, peu probable.
Après, pour ce qui est de Spielberg, ma foi, je crois qu’on a tous le fantasme qu’un gars de cette trempe fasse un film de super-héros. De même qu’une véritable adaptation de Dark Knight Returns de Miller par Eastwood restera sans doute un fantasme, mais il est présent dans nos petits cœurs de fans. Comme un film de super-héros par Cameron. Ou par McTiernan. Tous ces grands fortiches avec les films desquels on a tous grandi, et qui sont eux-mêmes nourris de culture pop et d’imaginaire super-héroïque, on rêverait de les voir faire un « vrai » film de super-héros. De cette mouvance, en soi, il n’y a que Raimi qui y soit parvenu. Et pour quel résultat épatant !
Jim