Marko
(Marko)
Août 20, 2018, 3:15
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Un film précurseur à plus d’un titre effectivement.
« Ten years later, Marvel would be praised for elevating a lesser known property, Iron Man , into a fantastic, fantastically successful film. Seventeen years later, Marvel Studios chief would announce that its films would begin moving away from full-on origin stories in favor of the “in media res” type of storytelling on display in Blade . Eighteen years later, Fox would have a massive success with an R-rated superhero film, Deadpool . Twenty years later, Marvel would finally launch a new franchise, Black Panther , with a non-white central character. Blade is a pioneer in all of these developments, if not the comic book film craze as a whole. »
Par commodité et pour ceux qui préfèrent ne pas consulter des tonnes de topics pour savoir s’il y aurait sur le forum d’éventuelles discussions portant sur Blade , voici un florilège non-exhaustif de citations liées à ce film, tirées de différents threads :
Le dernier film connu de super-héros qui fut sorti avant Matrix c’était quand même Batman & Robin deux ans avant et ce film à fait plus office de fossoyeurs qu’autre chose. C’est d’ailleurs assez dingue de voir la différence entre ces deux films (et Blade, que je n’ai pas cité volontairement du fait de son caractère plus confidentiel, sorti en 98) alors qu’a peine deux ans les sépares.
Alors pour les esthètes que vous êtes, voici le téléfilm de la Justice League of America , datant de 1997.
Soit un an avant Blade , pour vous donner un ordre d’idée sur l’ampleur des dégâts !
Alors à ce sujet, je me faisais une réflexion différente il y a quelques temps (à l’occasion d’une conférence où j’avais parlé des adaptations filmées). En gros, je me disais que la vague actuelle de films de super-héros a fait en une décennie le parcours que le genre a fait en plus de cinquante ans (si l’on compte le début de la vague, grosso modo, à X-Men , dont l’adaptation est sortie en 2000).
Watchmen , c’est 2009. Kick-Ass , c’est 2010. Grosso modo, en moins de dix ans, le cinéma a rattrapé cinquante ou soixante-dix ans d’évolution papier, où l’on est passé par tous les stades (le réalisme d’O’Neil et Adams, le commentaire de Moore, la déconstruction de Millar…) tranquillement et naturellement, alors que ça s’est fait en accéléré dans les salles obscures.
Et en fait, l’approche “moderne” que l’on connaît depuis une ou deux décennies dans les comic books , et qui s’appuie sur d’autres décennies de héros “classiques” et d’intrigue plus “premier degré” (avec les milliards de guillemets de circonstance, je brosse le portrait à la louche, là…), est complètement inversée au cinéma : c’est en partie sur cette approche moderne faite de commentaire et de déconstruction que la vague cinéma s’appuie, y compris pour des versions classiques (l’ Avengers de Whedon est, dans cette perspective, “classique”).
Grosso modo, si l’on admet que les histoires de super-héros se diviseraient en “naïves” et “adultes”*, on pourrait dire que les versions “adultes” se sont appuyées sur les versions “naïves” dans les BD, et que les versions “naïves” s’appuient en partie sur les versions “adultes” au cinéma. La tendance est inversée.
Donc, grosso modo, pour un public qui ne connaît pas aussi bien que nous, vieux lecteurs, l’univers des super-héros, le cinéma propose très vite des versions commentaires ( Incassable , c’est 2000, hein, la même année que X-Men ) et refait le parcours en dix ans seulement.
C’est donc toute une nouvelle génération d’amateurs qui vient vers les super-héros, y compris ceux qui sont “classiques” ou “naïfs”, les “traditionnels”. Sans doute dans le même mouvement que celui lancé par le cinéma. Ils profitent des rééditions, de la présence en rayon, tout ça… Et ils arrivent avec un bagage différent, ils arrivent avec parmi leurs références déjà Blade , Watchmen , Kick-Ass , Defendor ou Super Hero Movie , autant de “perversions” du genre.
(Rajoutons à cela que la vague ciné des super-héros semble loin d’être terminée…)
Fatalement, ça change l’approche.
Jim
(Bon, après, la “sensualité” du zombie, si elle est présente au début, notamment chez Stoker, elle est héritée du mythe de la succube, et elle ressort cycliquement, notamment depuis Ann Rice… Et d’une certaine manière, cette “sensualité” enferme le genre, le coupe d’autres dimensions métaphoriques possibles, comme la découverte de soi, l’adolescence, la contamination… C’est pour ça que j’aime bien le cycle de Blade , ou Daybreakers , voire Underworld , malgré les faiblesses formelles de certains de ces films : ils tentent tous de redéfinir le vampire comme un prédateur parasite (dans Underworld , ou dans le second Blade , deux mafias en lutte qui pompe le sang de la société des humains), en renouant avec des métaphores sociales (le ghetto, la clandestinité…) ou biologiques (la contamination…).
Ça fait du bien, après une décennie passée dans l’ombre d’une bande de tafioles poudrées à jabot. Même si la bit-lit ne s’est pas encore débarrassée de cette approche-là.)
Porté par un duo artistique au sommet de ses possibilités, le titre multiplie les personnages secondaires plus riches les uns que les autres (parfois des créations, parfois des reprises des personnages de Stoker), au premier rang desquels le fameux “Daywalker” Blade (qui connaîtra 25 ans plus tard une adaptation cinématographique, fameuse).
Je pense aussi que Marvel et DC préfère faire vivre un back catalogue qu avoir un nouveau perso et des soucis avec un auteur.
Aprés je crois pas qu Authority ou Winter Soldier soient vraiment des créations qui durent…
Ils n ont pas de séries qui arrive a se maintenir… Sinon on aurait pu dire dans les 90’s que Darkhawk avait réussi
Pour l’instant on peut se poser la question pour les Guardians (qui sont en effet plus anciens).
Mais même le Punisher ou Deadpool ont connus des trous d air comme Lobo chez la distinguée concurrence.
Là aussi Harley Quinn pourrait ne pas durer.
Spawn c est un peu pareil… vu les ventes des 20 dernieres années, il ait un peu sorti du radar (c est pour ca que Capullo est revenu chez les big twos d ailleurs).
Ghost Rider a eu 2 séries dans les 90’s… il est pourtant pas resté.
Certes les films sont là et il reste un perso plus reconnaissable que d autres mais à ce moment là Blade aussi…
Il y a une autre dimension au genre super-héros (car oui, c’est bien un genre, évidemment). C’est qu’il est facilement hybridable avec d’autres genres. Il a déjà plus ou moins ingéré dans son identité cinématographique le film catastrophe (tout en assimilant l’ambiance post 11 septembre : le premier Avengers est à ce titre l’une des deux gestions possibles du traumatisme, avec l’approche Cloverfield ). Les séries Daredevil et Gotham commencent à greffer le polar. Les Gardiens de la Galaxie intègrent le space opera. Etc etc.
C’est ainsi que survivra le genre, en s’adaptant, parce qu’il est protéiforme par nature. Il s’est ancré dans le cinéma en se greffant notamment sur l’horreur vampirique (Blade). Et je pense que le léger renouveau du film catastrophe ne fera qu’entretenir un climat favorable à son développement. Et si le genre connaît un jour une période de creux, il s’adaptera, maintenant qu’il est bien installé. La disparition, les vaches maigres, c’est pas pour tout de suite. Un creux, c’est possible. Un arrêt, peu probable.
Je trouve toujours passionnant ces différences et ces écarts de tonalité ou de formes entre des oeuvres très proches dans le temps mais dont on peut ne pas se rendre compte les années passant.
Un exemple que je garde en tête c’est Batman & Robin et Blade qui sont sortis en l’espace d’un an alors qu’il peut sembler que les deux films soient de deux époques bien différentes et qu’ils ont un écart de temps bien plus important.
Moi je le cite souvent.
D’une part, c’est le film qui a excité la curiosité de tous les producteurs : personnage pas connu, licence sans doute pas cher, gros succès. C’est le film qui a remis en selle des tas de projets vaguement tombés dans l’enfer du développement.
Et puis, j’aime bien le citer, parce que c’est 1998. Et que Watchmen c’est 2009, et qu’il est facile de faire comprendre aux néophytes que le cinéma a fait en une grosse décennie le parcours que la BD avait suivi en presque cinquante ans. Et de là, de faire comprendre qu’il y a une accélération qui perturbe la perception qu’on a du genre. C’est assez parlant.
C’est toujours un bon exemple, Blade . Ça permet aussi d’expliquer que le genre super-héros a conquis le cinéma en rentrant par la petite porte. Ou qu’il est soluble dans des tas d’autres genres (l’horreur, en l’occurrence…).
Bref, super évocateur, Blade .
Jim
Enfin X-Men 1 est aussi mal écrit et mal branlé. Les films de super héros existait déjà. La vraie voie fut découverte par Blade, emprunté par X-Men, mais c’est le spidey de sam Raimy qui a ouvert au bulldozer.
Ça, je l’ai déjà lu et je n’adhère pas. À l’époque, peu nombreux étaient ceux qui faisaient vraiment le lien entre Blade et le genre super-héros.
De plus, ce n’est pas l’accueil de Blade, somme toute honnête, qui a permis la concrétisation d’X-Men qui était en cours d’écriture deux ans avant sa sortie. Et de l’avis même d’auteurs comme Waid ou d’Avi Arad (si on prête foi à DeSantos), sans le succès d’X-Men, pas de Spider-Man. Sony l’aurait peut-être produit à terme, mais refaire l’Histoire, ça peut nous amener à mille hypothèses.
Les producteurs l’ont fait. Blade , c’est le film qui a réveillé tous les projets qui dormaient dans les limbes hollywoodiennes.
Après, le premier X-Men , je ne l’ai jamais aimé. J’étais super content qu’il existe, j’étais ravi d’être en salle, le Wolverine m’a enchanté, mais j’en suis ressorti déçu : je trouvais les combats mous du gras, l’intrigue tordue sans utilité, la moitié des acteurs peu convaincants (purée, Rogue, quoi…), les effets spéciaux déjà bancals… Et à chaque fois que je le regarde à nouveau, je suis déçu. Je ne le regarde même plus quand il passe à la téloche.
Et personnellement, mon grand kiff, ça a été le Spider-Man de Raimi.
Mais il est clair que l’essai de Blade transformé par X-Men , ça a tout déclenché. C’est en tant que pionniers du genre dans le cinoche que j’aime X-Men . Pas en tant que film.
Au scénario de Jouets démoniaques , on retrouve un nom bien connu des lecteurs de comics, David S. Goyer, futur co-scénariste de bandes dessinées comme JSA et de longs métrages comme la trilogie Blade , les Batman de Christopher Nolan et le Man of Steel de Zack Snyder.
L’année 1998 marqua donc (avec Nick Fury ) la fin de la période des adaptations live low-cost des comics Marvel et le début de la nouvelle ère, inaugurée par le premier volet des exploits de Blade, le chasseur de vampires , avant X-Men de Bryan Singer en 2000 et Spider-Man de Sam Raimi en 2002.
***Cage ***aurait pu être (encore ! c’est décidément la série des occasions manquée), je crois, un “ Blade ” du petit écran (c’est-à-dire l’adaptation d’un personnage mineur qui fait des étincelles), ce premier épisode qui en est l’incipit (c’est-à-dire un concentré d’idées qui seront développées au fil des épisodes) augure (à l’aune de mes goûts et de mes attentes) une série parmi d’autres, et le drame aujourd’hui (toutes choses égales par ailleurs) c’est que des séries il y en a un pacson, et que Cage ne fait pas partie des meilleurs selon mes critères (bien entendu), loin s’en faut.
Mais un comics Xmen vendu à 50 000 ex ne fait pas de la pub a des films vu par des millions rien qu aux USA même quand ils se plantent.
Si pub doit etre faites… c est les films qui en font. On est pas à la meme echelle. Si un film ne faisait que 50 000 spectateurs… catwoman a fait 100 fois plus… c est pas un echec c est meme pire qu un desastre industriel…
Blade, Men In Black ont été des succes sans comics publiés
Le scénario a tout de même ses faiblesses et tourne un peu en rond après un excellent premier acte. Un peu comme le Blade de Stephen Norrington (sorti d’ailleurs la même année), Vampires a comme désavantage de griller ses meilleures cartouches dans la première demi-heure (l’attaque du repaire des vampires, le massacre du motel…) avant de connaître un ventre mou et de mieux rebondir par la suite, juste à temps pour le règlement de compte final.
Oui, mais Blade est aussi rattaché au genre horrifique, ce qui est moins “rassembleur” qu’un Black Panther de mon point de vue. Et puis j’avoue que pour moi, le personnage s’éloigne d’un modèle super-héroïque…
Un internaute (qui a peut-être voulu troller son monde) a aussi écrit que les fans de Black Panther avaient peut-être oublié trop vite Catwoman comme précédent en matière de “film de super-héros black”. Ce à quoi l’un des scénaristes du naveton de Pitof a répondu que c’est tout à fait normal puisque Catwoman est un 'film de merde"…
Tout le monde oublie que Blade est le véritable lancement de la vogue super-héros. Sans doute pour la raison très bien expliquée par le Doc, à savoir qu’il est profondément enraciné dans le genre horrifique. Et qu’il n’en faut pas plus pour que les journalistes, qui ne fouillent jamais, se fassent berner.
Jim
Avec le recul je pense que ce film annonce déjà la gestion catastrophique de l’univers cinématographique de DC.
La même année sortent Thor , Captain America (qui confirmeront le modèle que met en place Marvel Studio), X-Men First-Class ¹ (qui relance une franchise dont le troisième opus avait servi de fossoyeur) et l’année suivante verra se conclure la trilogie Batman de Christopher Nolan .
Mine de rien on est dans une année de transition entre deux grandes périodes (celle qui commence avec Blade et que je nommerais grossièrement la période “auteurs” et celle des studios qu’on pourrais faire débuter avec Iron Man mais qui me semble prendre véritablement son envol avec The Avengers ) et le film Green Lantern va payer les indécisions d’un studio qui a vu trop tard le vent tourner et qui tentera de modifier un film (alors en cours de production et de réalisation) construit sur la base d’un modèle devenant d’une part obsolète mais également peu convaincant compte tenu des autres exemples du même type ( Daredevil , Elektra , Catwoman et les deux Fantastic Four notamment)
Avec le recul (bis) il est aussi rigolo de voir que Warner est toujours présent dans la queue de comète d’une époque concernant le cinéma super-héroïque². Superman IV signe le déclin d’une période tout comme Batman & Robin enterre une autre (et quand je pense qu’il y a à peine un an d’écart entre ce film et Blade )
Ah, quelle année pour les CBM, 1997… Batman & Robin , Spawn (aïe), Steel (ouch)…il n’y a guère que Men in Black qui s’en est assez bien sorti, mais à l’époque quasiment personne ne savait que c’était une adaptation de comics.