REALISATEUR
Ivan Nagy
SCENARISTES
Wilton Schiller et Patricia Payne
DISTRIBUTION
Reb Brown, Connie Sellecca, Len Birman, Christopher Lee…
INFOS
Téléfilm américain
Genre : aventures
Titre original : Captain America II - Death too soon
Année de production : 1979
Je n’ai jamais été un grand lecteur des publications Arédit/Artima. Déjà à l’époque de mes premières lectures, je préférai les sommaires plus stables des éditions Lug. Mais j’ai tout de même des numéros épars dans ma collection, donnés dans ma jeunesse ou achetés à tout petit prix dans des brocantes. Et dans les numéros datant de 1980, on retrouve régulièrement des publicités en quatrième couverture annonçant la sortie de Captain America , “le film de vos vacances” (normal, puisque les comics Captain América étaient publiées par la maison d’édition basée à Tourcoing). Bon, les les jeunes fans de comics ont du trouver mieux à faire (ou à regarder) cet été-là (et d’ailleurs un certain Star Wars : L’Empire contre-attaque est sorti pendant l’été 1980) puisque le film n’a enregistré qu’un tout petit peu plus de 70.000 entrées.
Comme on le sait maintenant, Captain America n’était pas vraiment un film, mais un téléfilm. Une pratique qui n’était pas rare à l’époque puisque des épisodes des séries télévisées Spider-Man et L’Incroyable Hulk ont également fait l’objet d’une exploitation cinématographique dans certains pays d’Europe (sans que leur origine télévisuelle soit mentionnée, si je me base sur les articles sur L’Homme Araignée et sa suite publiés dans Strange). Mais étrangement, c’est le deuxième téléfilm consacré à Captain America qui a été préféré au premier, resté longtemps inédit chez nous (peut-être à cause de la présence au générique de Christopher Lee).
Les quelques lecteurs des aventures de Captain America qui se sont déplacés dans les salles (et ils n’ont donc pas du être très nombreux) ont du s’interroger devant les nombreuses libertés prises avec le matériel originel, notamment parce que les origines de cette version du héros patriotique ont été racontées dans le précédent téléfilm. Dans ces deux pilotes d’une potentielle série qui n’a finalement jamais vu le jour, Steve Rogers est un ex-marine vivant à l’époque moderne (celle des pattes d’eph et des boules à facettes) dont le père fut un agent du gouvernement dans les années 40 (et dont le patriotisme lui a valu le surnom de Captain America). Après un accident, Steve se voit injecter un sérum sur lequel travaillait feu son père, le F.L.A.G. (acronyme Full Latent Ability Gain…patriotique jusqu’au bout des doigts, le paternel), qui sauve sa vie et accroît sa force et ses réflexes.
Steve Rogers décide de se servir de ses pouvoirs (et quand il en fait la démonstration, on entend une drôle de petite illustration sonore qui fait penser à L’Homme qui valait 3 Milliards ) pour la bonne cause en travaillant pour la NSL (National Security Laboratories) qui lui fournit un costume ringard (au moins, dans le deuxième téléfilm, les motifs sont plus fidèles à celui de la bande dessinée…mais sa combinaison reste terriblement ridicule, avec son croquignolet casque à ailettes), une moto pleine de gadgets et un frisbee en plastique (ben oui, c’est cher le vibranium…ou alors tout le budget est passé dans la bécane).
Chaque scène d’action commence de la même façon : Steve monte dans son van en habit civil, soudain les portes arrières s’ouvrent et la moto surgit dans une explosion de fumée, Cap étant prêt à fondre sur le voyou qui oserait voler le chèque de pension d’une pauvre mémé.
Car c’est ainsi que débute Captain America II : Death too soon , avant d’embrayer sur l’intrigue principale : un terroriste fait chanter le gouvernement des Etats-Unis en menaçant de lâcher sur le pays un virus capable d’accélérer le processus de vieillissement si on ne lui remet pas un milliard de dollars. C’est le grand Christopher Lee qui incarne ce méchant au plan digne d’un sérial des années 30 et qui porte le nom inquiétant de…Miguel ?!?
Je suis et resterai toujours un grand fan de Christopher Lee…et ce, même dans certains de ses pires navets. Bon dans le cas présent, j’avoue qu’il a surtout l’air d’être pressé de toucher son chèque…ou de changer d’agent…ou les deux à la fois…
Comme les victimes du terrible Miguel (brrr, ça fait peur), j’ai failli mourir de vieillesse en regardant ce téléfilm. Le héros est fadasse (Reb Brown s’est ensuite commis dans des nanars plus amusants, comme Yor, le chasseur du futur ), les rebondissements sont anémiques (Steve poursuit les méchants, Steve peint un chat, Steve tabasse les méchants, Steve drague une fermière…) et les scènes d’action sont mollassonnes (la poursuite finale est interminable). Lent, laborieux, soporifique !