LA RIPOSTE DE L'HOMME ARAIGNÉE (Ron Satlof)

REALISATEUR

Ron Satlof

SCENARISTE

Robert Janes, d’après les personnages créés par Stan Lee et Steve Ditko

DISTRIBUTION

Nicholas Hammond, Robert F. Simon, Chip Fields, JoAnna Cameron, Michael Pataki, Robert Alda…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/aventures
Titre original : Spider-Man strikes back
Année de production : 1978

À l’occasion de la vente en VHS chez l’éditeur américain Prism Home Video, les épisodes de la série télévisée The Amazing Spider-Man (13 épisodes diffusés sur CBS entre 1977 et 1979) étaient fréquemment couplés pour former des téléfilms de 90 mn et cela sans véritable souci de cohérence et de continuité (par exemple, l’épisode 4 de la saison 1 a été remonté avec le 3ème épisode de la saison 2 avec une scène supplémentaire tournée avec Nicholas Hammond et Chip Fields pour rajouter un lien entre deux intrigues qui n’avaient rien à voir l’une avec l’autre…même les coiffures des héros n’étaient paraient-ils pas raccord…et il faut rappeler que les cheveux de Nicholas Hammond étaient quasiment un personnage de la série).

Seul l’épisode inaugural de la saison 2 n’a pas eu droit à ce traitement et reste l’un des moins connus et rediffusé aux Etats-Unis (cette déclinaison étant je le rappelle toujours inédite en France, à part les deux « films » sortis en 1978 et 1979).
Comme cela arrivait assez souvent à l’époque, plusieurs de ces montages furent exploités dans les salles européennes. Il y eut d’abord le pilote de 90 mn qui sortit en France sous le titre de L’Homme Araignée. Et suite au succès de ce long métrage (plus de 700 000 entrées), Columbia distribua Spider-Man strikes back (qui regroupe les deux premiers épisodes de la saison 1, une aventure en deux parties intitulée The Deadly Dust) en le renommant La Riposte de L’Homme Araignée.


Trois étudiants de l’ESU, en désaccord avec leur professeur sur la présence de plutonium dans les murs de l’école, volent la substance radio-active et décide de créer une bombe pour prouver que le danger est bien réel (sont cons, ces jeunes). Un milliardaire et marchand d’armes, Mr Blanc (il a des cheveux blancs, il est habillé en blanc, il aime les filles en bikini blanc, ect…), retrouve leur trace, met la main sur la bombe et menace de la faire exploser contre rançon. Mais prends garde, Mr Blanc, car l’Araignée est là…pendant ce temps, Peter Parker doit faire équipe malgré lui avec Gayle Hoffman, une journaliste qui lui met des batons dans les roues et qui est bien décidée à obtenir un entretien exclusif avec l’Homme Araignée…


Autant le dire tout de suite, les choses n’ont guère évoluées depuis le pilote. Les cheveux de Nicholas Hammond sont toujours aussi improbables, l’Araignée se déplace toujours sur les buildings avec le même air pataud quand il ne passe pas son temps à courir dans les mêmes sempiternelles ruelles (mais bon, la seule tentative de le faire évoluer dans les airs donne un résultat aussi ridicule que les mythiques transparences foireuses de L’Homme Puma), les combats sont mal chorégraphiés et les lenteurs abondent. Bref, en tant qu’épisode de série télé des seventies, c’est déjà le bas de gamme. Alors en tant que film, ça ne fonctionne (encore une fois) quasiment à aucun moment (l’impact sur grand écran devait franchement être minimal).

Après David White dans le pilote, le rôle de J. Jonah Jameson a été redistribué et confié à Robert F. Simon, sans perdre ce côté « vieil oncle bougon » aux faux airs de Pierre Bellemare (sauf que cette fois, ce pauvre J.J.J se retrouve avec une calvitie). Jameson sera également l’atout comique de l’escapade hollywoodienne (ce qui sera au final l’occasion de deux ou trois gags plutôt amusants).
Mais les choix des auteurs restent quand même curieux et font très peu confiance au matériel original. L’assistante de Jameson est le portrait craché de Glory Grant…alors pourquoi appeler le personnage Rita Conway ?
Pourquoi ne pas utiliser l’un des flics de la BD (comme le Capitaine Stacy) au lieu de créer un Capitaine Barbera qui disparaîtra de la saison suivante ?
Et surtout, dans ces deux épisodes, Robert Janes instaure une dynamique à la Clark Kent et Loïs Lane avec le duo Peter Parker/Gale Hoffman. Mais Spider-Man n’a bien évidemment rien à voir avec Superman et cela provoque un décalage avec la vision du personnage véhiculée par la bande dessinée.
Malgré de rares moments divertissants (et presque de façon involontaire) et un échange assez intéressant sur le pouvoir et les responsabilités, La Riposte de l’Homme Araignée est globalement très mal écrit…on finit d’ailleurs par se demander comment Peter peut garder son secret en étant aussi maladroit sur sa double identité. Ou alors c’est que Gale Hoffman est moins bonne journaliste qu’elle ne le prétend…

Pour la petite histoire, le show reprend tout de même quelques éléments du comics, comme les lance-toiles (même si ce qu’ils projettent ressemble plus à une corde qu’ à de la toile) et les traceurs. La transposition à l’écran du sens d’araignée est modifiée par rapport au pilote et on a droit à un effet très kitsch et complètement raté : les yeux de Peter clignotent et il est assailli de visions prémonitoires.

La Riposte de l’Homme Araignée fera un bide et ne totalisera qu’environ 200 000 entrées au box-office français. Ce qui explique que le troisième film, Spider-Man défie le dragon, en fait le final de la saison 2, restera inédit par chez nous (il sera tout de même exploité en Belgique).

Voici la promo d’époque (avec coquille dans le titre) publiée dans Strange 112 :

Une des rares photos attestant de la (courte) apparition de Ted Danson (Cheers, The Good Place) dans Spider-Man défie le Dragon (1979) :

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