REALISATEUR
Gerald Thomas
SCENARISTE
Talbot Rothwell
DISTRIBUTION
Kenneth Williams, Jim Dale, Harry H. Corbett, Charles Hawtrey, Jon Pertwee…
INFOS
Long métrage britannique
Genre : comédie/horreur
Année de production : 1966
Méconnue en France, la série des Carry on est une institution en Angleterre, une franchise comique composée de 31 films (entre 1958 et 1978 plus un court revival en 1992), quatre téléfilms de Noël, une série télévisée et trois pièces de théâtre. Les Carry On sont l’oeuvre du réalisateur Gerald Thomas et du producteur Peter Rogers, qui ont supervisé l’ensemble des longs métrages (en faisant appel à un ensemble d’acteurs récurrents), des petits budgets souvent méprisés par la critique mais très populaires auprès du public (plusieurs Carry on, dont celui dont il est question ici, ont fait partie des plus gros succès au box-office britannique l’année lors de leur sortie).
Les auteurs des Carry on se sont attaqués à de nombreux sujets : les métiers (Carry on sergeant, Carry on teacher…), les vacances (Carry on cruising), la monarchie (Carry on Henry), l’Empire Britannique (Carry on up the Khyber) ou encore les concours de beauté (Carry on girls). Le format se prêtait également bien aux pastiches, en passant à la moulinette des genres comme le film d’espionnage (Carrry on spying), le western (Carry on cow-boy) ou encore le film d’horreur avec Carry on screaming, une des meilleurs entrées de la série selon les connaisseurs…
Parodie des films de la Hammer (mais pas que puisqu’il y a aussi des références à La Famille Addams et à Abott & Costello), Carry on screaming suit les efforts désespérés de deux flics pas très dégourdis pour résoudre une affaire de disparition de jeunes femmes. Celles-ci sont enlevées par un savant fou qui les « vitrifient » pour ensuite les revendre comme mannequins aux magasins de vêtements. Le cinglé s’appelle le docteur Watt (ce qui est l’occasion idéale pour un chouette jeu de mot avec le Dr Who…et coïncidence, Jon Pertwee, qui incarnera le Docteur à partir de 1970, fait partie de la distribution) et il est entouré par sa soeur Valeria au décolleté avantageux et ses deux serviteurs difformes, Oddbod et Oddbod Jr.
Les moyens des Carry on n’étaient peut-être pas importants mais la production est de qualité, avec un soin particulier apporté à la photographie et aux décors. Celui du laboratoire souterrain où les méchants pratiquent leurs expériences n’aurait d’ailleurs pas été déplacé dans une production Hammer. La grande demeure du docteur Watt et de sa vamp de soeur est le lieu de gags rythmés et savoureux dans le frénétique dernier acte.
Dans Carry on screaming, les dialogues sont bourrés de sous-entendus plus ou moins légers et les acteurs n’ont vraiment pas peur de grimacer et d’en faire des tonnes, ce qui fait aussi le charme du film. Le genre d’humour qui ne peut pas plaire à tout le monde…mais pour ma part, j’ai passé un très bon moment devant ce divertissement jubilatoire !
- I am Doctor Watt.
- Docteur who ?
- Watt ! Who is my uncle or was, I haven’t seen him for years I don’t know what happened to him !