CINEMA, THEÂTRE & BLOCKBUSTERS (Discussion générale)

[quote=« Photonik »]
OK pour Fincher et Aronofsky, qui ne font pas que des blockbusters d’ailleurs (« Zodiac » c’est pas un blockbuster pour moi), mais je n’aime pas du tout le « Inception » de Nolan, qui comporte quelques bonnes idées mais aussi de grosses ficelles scénaristiques (des câbles même), des tics formels agaçants, et une énervante propension à faire du Dick ou du Kon pour les nuls. Du nivellement par le bas, donc.[/quote]

Zodiac au niveau casting fait blockbuster, mais n’en ai pas un. Je pensais à Benjamin Button pour le coup.

Je pense que Nolan fait de l’accessible à tout public. Certes il y a une de grosses ficelles, mais tous le monde ne connais pas Dick sur le bout des doigts et celà permet d’avoir un petit goût pour les non connaisseurs qui est accessible.

C’est peut-être lourd pour toi, mais ça ne l’est pas pour tous le monde. Pour ma part ce n’est pas lourd, c’est une avalanche de situation toute plus absurde et grotesque les unes que les autres. ca manque parfois de finesse, mais ça fonctionne. Chacun son humour. Moi le second degré c’est pas trop mon truc, par contre le premier et l’ironie oui beaucoup plus ou l’absurde.

C’est le cas pour certaines mais pour le Prince de bel air (aps sur) et pour friends (sur, mais je sais plus ou j’ai lu ça .Puis tintin pour le retrouver ça fait un moment en plus). Ils tournaient en une prise.

[quote=« artemus dada »]

Du Dick pour les nuls, carrément ?!
Du nivellement par le bas ?!

Ben tu n’es pas tendre avec ce film, pour ma part j’y ai vu tout le contraire : un excellent film d’action avec de belles idées de SF.[/quote]

Oui, j’admets que je suis sévère, mais c’est franchement mon opinion sur le film…
Je trouve Nolan non seulement vraiment pas doué pour les scènes d’action (c’est pire pour les « Batman » où ça en est illisible), mais je trouve qu’il a un imaginaire pauvre (beaucoup ont d’ailleurs relevé le côté « cheap » en termes d’inventivité du bunker enneigé façon James Bond période Roger Moore).
J’ai horreur de la vieille ruse de sioux scénaristique du « rookie » qui découvre un univers (ici c’est le perso d’Ellen Page) pour bien prendre le spectateur par la main, ça me rend la première demi-heure du film proprement insupportable (soit il fallait « shunter » cette lourdeur explicative, soit il ne fallait pas nus expliquer le dispositif du film lors de l’envahissante campagne de promotion : en l’état ça fait doublon).

Pour « Philip K. Dick pour les nuls », c’est une appréciation toute personnelle, je ne suis pas contre l’idée comme le dit Kab de rendre une oeuvre un peu « happy few » (encore que…) plus accessible à une audience plus large, mais en l’occurrence je trouve que le premier « Matrix » le fait mieux.

Reste de bonnes idées, c’est indéniable, dont le déroulement différentiel du temps suivant les niveaux de rêve, qui fournit une idée de génie à Hans Zimmer, le pourtant habituellement peu subtil compositeur du score du film : le thème du film est inspiré par une version ultra-ralentie de la ritournelle du film (la chanson d’Edith Piaf) ; ça je reconnais que j’ai été bluffé.

Ce qui m’énerve le plus dans ce film, c’est je crois qu’il est en partie le décalque d’un film bien plus beau et inspiré (une bombe pour tout dire), le « Paprika » de Satoshi Kon, dont Nolan a eu il faut lui concéder ça l’honnêteté de reconnaître qu’il s’en était largement inspiré.

Pour la définition du blockbuster, j’avais oublié de préciser que le budget (même hors promo) inflationniste est bien entendu comme le précise Lord un élément indispensable.
Et pour moi, 35 millions de dollars, ça commence à faire du budg’, hein. C’est plus sans tenir compte de l’inflation quand même, que « Apocalypse Now » (et ça fait réfléchir du coup).
Mais je veux bien admettre que dans le contexte actuel, on trouve même des séries B à 80 millions de dollars, alors les blockbusters…

Le blockbuster comme bombe, c’est le type de bombe qui rasait un quartier entier (un « block »), du lourd quoi. J’avais appris l’origine de l’expression dans l’excellente émission de Thoret et Bou « Pendant les travaux le cinéma reste ouvert », lors de l’émission « les blockbusters peuvent-ils penser ? » ou quelque chose comme ça…

[quote=« Lord-of-babylon »]

Et pourtant.

Déjà il faut faire un petit tour dans le passé. Même si le terme est ancien et pourrait s’appliquer à posteriori sur des films tel que Autant en emporte le vent ou Robin des Bois, le premier blockbuster communément admis c’est Les Dents de la mer. Il y a une autre donnée que vous n’avez pas pris en compte et qui en fondamentale à la définition c’est la période de sortie. Un blockbuster est un film estival. Du moins il sort (aux USA) pendant la période situé entre mai et septembre (de mémoire pour ce mois).

Le seigneur des anneaux par exemple n’est pas (si on veux enculer la mouche) un blockbuster.[/quote]

Non, là tu parles des summer blockbusters, ce qui est un cas particulier. Les gros studios américains ont l’habitude de sortir leurs plus grosses cartouches en juillet, mais pas que à cette période.

[quote=« Lord-of-babylon »] Il y a aussi une autres choses qui a défini les règles du blockbuster qui est la conséquence de ce qu’il se passa avec Le Parrain :

(merci wiki)

Un blockbuster se défini non pas par ce qu’ils rapportent mais par les moyens qu’il utilise pour le faire. Des moyens massifs, qui détruisent tout sur leurs passages et avec une stratégie commune et globalisé.[/quote]

Ca, ça va avec la définition. L’idée d’un blockbuster, c’est de rafler la mise en siphonnant un max de recette, quitte à atomiser la concurrence. Pour ça, on met le paquet : gros budget pour payer les effets spéciaux et des gros noms sur l’affiche, grosse mécanique qui ratisse large, distribution massive et campagne de promo intensive. Tout ça fait beaucoup d’argent injecté en entrée pour récupérer gros en sortie.

Je reviens un instant là-dessus pour signaler une découverte récente : je viens de trouver, en soldes, Les Nuits blanches du Grand-Guignol, d’Agnès Pierron, un bouquin publié en 2002 au Seuil. Je vais m’empresser de faire un sujet dans la catégorie « Essais », parce que je suis sûr que ça peut intéresser plein de monde…


Je ne l’ai pas encore lu, mais le simple feuilletage et la consultation de quelques légendes me laissent penser que c’est un bouquin intéressant, qui restranscrit bien comment l’établissement a utilisé le gore pour choquer, comment il a fait acte de militantisme, et comment il a essaimé à l’étranger (à Londres notamment).

Jim