CINEMA, THEÂTRE & BLOCKBUSTERS (Discussion générale)

[quote=« Ben Wawe »]
A mon sens, le projet à long terme de Marvel est, comme d’habitude, de mettre en place un événement par année, et si possible de se rapprocher autant que possible des franchises cinéma, tout en laissant une petite liberté aux stars du moment (mais qui du coup ne sont jamais bridées, et ça donne des trucs qui n’auraient jamais pu sortir ainsi si ça n’avait pas été X ou Y aux manettes).[/quote]

En même temps, mise à part quelques cas isolés comme le « nouveau » Nick Fury, j’ai pas vraiment l’impression que les comics Marvel actuels sont vraiment des décalques des films.

Le costume de Hawkeye ? L’équipe « type » des Avengers ? Le costume de Captain America ?
Marvel suit l’ambiance de ses franchises cinéma, mais ce n’est pas nouveau. Mystique et le Crapaud s’étaient retrouvés avec les looks de X-Men 1 après la sortie (et le succès) du film.

[quote=« Ben Wawe »]Le costume de Hawkeye ? L’équipe « type » des Avengers ? Le costume de Captain America ?
Marvel suit l’ambiance de ses franchises cinéma, mais ce n’est pas nouveau. Mystique et le Crapaud s’étaient retrouvés avec les looks de X-Men 1 après la sortie (et le succès) du film.[/quote]

Oui enfin là tu me parles de changement cosmetiques qui, film ou pas film, aurait surement eu lieu. Moi par contre je te parle des scénarios que nous propose les auteurs en ce moment. Et, sauf erreur de ma part, j’ai pas l’impression que les vengeurs d’Hickman sont, mise à part le clin d’oeil du premier numéro, très ressemblant au film. Pareil pour la saga en cours de Captain America qui n’a de près ou loin aucun rapport avec ses films, ou encore pour les Xmen de Bendis.

Alors, il y’a, je te l’accorde des cas isolés comme le prochain arc de Thor mais ce sont comme je le disais des cas isolés.

Il y a quand même une dynamique qui amène la franchise Avengers vers la franchise cinéma, au-delà de l’apparence des personnages. La réintroduction de Thanos dans Avengers Assemble au moment de la sortie du film, un événement basé sur lui à quelques mois de la sortie de Guardians of the Galaxy alors que le personnage n’avait plus de rapports avec les Avengers… c’est lié, ça me semble évident, comme l’arrivée de Nick Fury Jr, de Coulson ou le retour du SHIELD dans une formation « classique », comme dans les films.
On peut aussi se rappeler le story-arc d’Amazing Spider-Man sur le Lézard durant la période de sortie du film éponyme.

En un sens, ça ne me dérange pas, ça donne autant de bons que de mauvais moments que les histoires « indépendantes » du cinéma, mais c’est devenu une constante et un objectif chez Marvel.

[quote=« Ben Wawe »]Il y a quand même une dynamique qui amène la franchise Avengers vers la franchise cinéma, au-delà de l’apparence des personnages. La réintroduction de Thanos dans Avengers Assemble au moment de la sortie du film, un événement basé sur lui à quelques mois de la sortie de Guardians of the Galaxy alors que le personnage n’avait plus de rapports avec les Avengers… c’est lié, ça me semble évident, comme l’arrivée de Nick Fury Jr, de Coulson ou le retour du SHIELD dans une formation « classique », comme dans les films.
On peut aussi se rappeler le story-arc d’Amazing Spider-Man sur le Lézard durant la période de sortie du film éponyme.

En un sens, ça ne me dérange pas, ça donne autant de bons que de mauvais moments que les histoires « indépendantes » du cinéma, mais c’est devenu une constante et un objectif chez Marvel.[/quote]

Non mais que des passerelles existent entre les différents médias, c’est pas nouveau, et quand bien même, si derrière cela peut amener de bonnes histoires, tant mieux. Après, de là à dire que le futur des comics Marvel se décide en fonction de l’actualité cinéma, faudrait pas exagérer.

Je pense, au contraire, que cette dynamique va s’intensifier au fil du temps. L’activité principale de Marvel n’est plus la publication de comics, mais la production de films ; l’activité comics va devenir une niche, une forme de « réserve » où puiser quelques idées pour les films.

les comics comme atelier recherche et développement. C’est peut être comme cela que des dir de com vendent ça à des financiers. Peut être même comme ça que les big boss à disney pensent l’organisation de marvel, mais est ce que cela va vraiment se concrétiser ainsi dans les faits, c’est pas dit.

On voit bien que le marvel now en même temps qu’il se rapproche de l’univers ciné par certain détails s’en éloigne nettement sur bon nombre de série.

Donc je crois que les rapports entre ciné et comics ne sont pas encore fixés. Surtout que les reboots touchent maintenant le cinéma avec succès ce qui devrait calmer les tenants du : il faut tout uniformiser sinon les lecteurs spectateurs vont être perdu.

man of steel et spidey démontrent que non, star trek aussi.

Donc on pourrait finalement être surpris

[quote=« n.nemo »]les comics comme atelier recherche et développement. C’est peut être comme cela que des dir de com vendent ça à des financiers.
[/quote]

C’est comme cela que Paul Levitz vendait la soupe chez DC, c’est comme cela aussi qu’il « protégeait » Vertigo.
Cette approche permet de conserver à la bande dessinée sa position de pionnier (à défaut de leader), c’est-à-dire de structure qui montre la voix, qui défriche, qui cartographie.
Cependant, chez DC depuis le départ de Levitz, chez Marvel, ou ailleurs, il est légitime de se poser la question. Quand JMS a changé les pouvoirs de Spidey et s’est débarrassé des lance-toile, on y a vu, à juste titre je crois, l’influence de la version de Sam Raimi. Donc ouais, l’influence de l’audio-visuel sur le papier ne date pas d’aujourd’hui (les Wonder Twins, Reptil ou Harley Quinn sont des personnages venus des dessins animés, par exemple), mais il semblerait que ça s’accélère et que ça s’intensifie.
J’y vois pour ma part, à l’instar de ce que fait remarquer Ben Wawe, un indice clair du glissement d’activité, les enjeux principaux de Marvel se situant désormais sur grand (et petit) écran. D’une certaine manière, c’est ce qui se passe chez Disney, donc l’activité BD est quasiment inexistante aux États-Unis. Mais bon, traditionnellement, Disney ne vient pas de la BD. Ce n’est pas le cas de Marvel.
Après, dans ce mouvement, on peut remarquer (c’est ce dont parle Nemo, je crois) que certains créateurs cherchent des pistes « nouvelles », ou à tout le moins abandonnées depuis quelque temps. C’est Fraction avec ses Inhumains, c’est Lemire avec Frankenstein ou la Justice League Dark. Des auteurs qui exploitent des gisements un peu délaissés, afin de raviver des concepts endormis. C’est là que se trouve l’équilibre, je crois, entre la force de persuasion du cinéma et la capacité à entreprendre de la BD.

Jim

[quote=« Jim Lainé »]Donc ouais, l’influence de l’audio-visuel sur le papier ne date pas d’aujourd’hui (les Wonder Twins, Reptil ou Harley Quinn sont des personnages venus des dessins animés, par exemple), mais il semblerait que ça s’accélère et que ça s’intensifie.

Jim[/quote]

Je suppose que tu n’entends pas forcément que ce soit négatif à tous les coups : moi j’aurais tendance à penser, comme Victor le disait sur la page précédente, que s’il y a de bonnes choses à prendre faut pas se gêner. Je prends un exemple : Harley Queen, c’est une excellente idée lumineuse (le Robin du Joker, mais aussi plein d’autres choses qui pimentent le concept, comme la tension sexuelle) apparue dans une production brillantissime qui a fait beaucoup de bien au personnage de Batman. L’intégrer était une sage décision, je crois.

Quant au fait que le phénomène, c’est difficile à nier, mais il y a des contre-exemples intéressants qui montrent que ce n’est ^pas une fatalité et qu’on peut faire des choses dans son coin les mains libres : par exemple, le Batlman de Morrison s’est fait assez à l’écart des accents à la Nolan en plein phénomène « Dark Knight » (à une résurrection de Ra’s Al-Ghul près), et j’ai l’impression que Dan Slott se fout pas mal de ce que fait Marvel au cinéma vu ce qu’il écrit dans « Superior Spider-Man ». En tout cas, j’aime à penser que c’est possible…

[quote=« Photonik »]
Je suppose que tu n’entends pas forcément que ce soit négatif à tous les coups[/quote]

Non, je ne crois pas.
Mais disons que je me méfie un peu quand même.
Et que je trouve dommage que la BD ne soit pas le moteur que, à mon sens, elle devrait être.
(Je dois confesser un certain mépris, que j’ai un mal fou à dissimuler, pour le cinéma qui, pour riche en plaisirs qu’il soit pour moi et objet de joies et source de souvenirs, ne me semble qu’un art de l’imitation et de l’adaptation depuis ses origines… J’imagine sans mal que cette remarque va te faire bondir, ou au moins sursauter…)

Je lisais aujourd’hui même un texte qui expliquait que le visuel d’Alfred, le majordome de Batman, de petit et rondouillard, a été changé en grand mince à fine moustache pour se caler sur la silhouette de l’acteur William Austin, l’acteur qui l’interprète dans le premier serial des années 1940.
Donc voilà, c’est pas d’hier, cette affaire.

C’est certain, et tant mieux.
Et on voit bien aussi que les dessins animés se nourrissent à des idées fortes apportées par des scénaristes (que ce soit Brave and the Bold qui plonge dans les années 1950 de Dick Sprang, ou les longs métrages de Green Lantern qui empruntent à qui mieux mieux à Wolfman, Moore ou Johns). Y a pas à tortiller, c’est dans la BD que viennent les idées, au final, le reste est bien souvent (à part l’apparition de personnages précis) des modifications cosmétiques.

Jim

Tiens cela fait echo à certaine reflexion que je me faisais dernièrement mais dont j’ai pas décidé encore si elle était sérieuse.

Mais disons que je me demandais qu’elle était la part de rituel dans le cinéma. Grand écran, regard tous tournés vers l’image, son et lumière, pub !

Et si le cinéma comme art narratif avait incroyablement bénéficié d’une fascination pour l’image en mouvement qui s’entend sur le 20ème siecle et épouse la domination culturelle américaine.

Je ne veux pas dire que le cinéma est américain, loin de là, mais que la fascination pour l’image et la domination culturelle américaine relèverait d’un même phénomène. Mais chassez ce phénomène et un autre prendrait sa place peut être, ou peut être pas, pour le cinéma en tout cas dans sa forme actuelle.

Il y a du rituel dans le théatre aussi, mais peut être que le coté représentation est tellement présent, qu’il induit autre chose, ne joue pas sur la fascination qui est au coeur de tout rituel et permet de déboucher sur autre chose.

Peut être que la fascination pour l’image en mouvement a autant profité que nuit à cet art narratif.

Et si nous étions la première génération a connaitre le declin de cette fascination qui va avec l’appropriation et la déclinaison de l’image en mouvement sur plein d’autre support ?

Et si une fois délesté de la fascination pour l’image en mouvement, le cinéma se révélait être un art mineur, bien moins intéressant que la bd par exemple ? Sans compter que son coté art industriel ne lui aurait jamais vraiment permis de se liberer de certaine contrainte du divertissement.

Voilà j’ai pas creusé la question, voir c’est uniquement théorique comme question, mais comme dernièrement le cinéma connait chez moi la même désaffection que les romans il y a une dizaine d’année, tout me tombe des mains ou des yeux, je m’interrogeais sur une cause possible qui ne soit pas que personnelle.

Je vais répondre succinctement à JIM d’abord.

Le cinéma depuis ses origines ne fait qu’adapter ce que l’homme voit. Il n’y a pas de processus de création au sens propre du terme car il n’y a pas de suites.

Pendant très longtemps les suites et franchises n’existaient pas il était donc impossible de créer quelque chose au sens propre du terme en matière d’univers. Visuellement il faudra attendre les années 70 pour voir une évolution de narration avec l’insert de couleurs criardes, de visuels déjantés…

Au final de nos jours le cinéma ne fait que dans les franchises, mais qui sont souvent adaptés d’univers pré-existants (Harry Potter, les films Marvel, DC, James Bond…). Il existe bien quelques franchises crées qui fonctionnent (Riddick, Fast&furious) mais ils sont bien rare.

Pour ma part je vois plus le cinéma comme un instantané de la société que ce soit avec des films imaginaires ou réaliste.

Nemo quand tu parles d’image en mouvement tu parles uniquement du cinéma, mais tu en oublies la télévision qui est entrain de faire ce que le cinéma faisait il y a 20-30 ans. Ils sont novateurs, de nombreuses séries sont haletantes en terme de scénario, des essais de narration visuel sont testé comme de narration tout court. Lost pour le coup malgré ses nombreux problèmes avait été impressionnant au niveau de ses idées de narration.

Le Théâtre n’est pour moi que la version non filmé du cinéma, la « pré-histoire » dit de manière grossière.

Je ne pense pas non plus qu’il y ait un déclin par rapport l’image en mouvement ou ses déclinaisons. Le cinéma vit un déclin c’est certain, mais c’est dû à une perte d’idée en terme de scénario, et d’innovation en matière de narration. Mais je pense que c’est aussi dû à son format.
La télévision par exemple n’est pas du tout en déclin loin de là.

[quote=« KabFC »]Le Théâtre n’est pour moi que la version non filmé du cinéma, la « pré-histoire » dit de manière grossière.

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je viens de mourrir. C’est comme si j’avais lu que la fusée apollo n’etait que l’ancetre des jouets transformers.

[quote=« KabFC »]
Je ne pense pas non plus qu’il y ait un déclin par rapport l’image en mouvement ou ses déclinaisons. Le cinéma vit un déclin c’est certain, mais c’est dû à une perte d’idée en terme de scénario, et d’innovation en matière de narration. Mais je pense que c’est aussi dû à son format.
La télévision par exemple n’est pas du tout en déclin loin de là.[/quote]

je parle bien de declin de la fasination pour l’image en mouvement et non de declin de son utilisation, declin de la facsination qui d’ailleurs irait prècisément avec la multiplication des supports (tele, jeux video, internet, tel) sur lequel on retrouve l’image en mouvement.

Moins elle est sacrée plus tout le monde peut l’utiliser.

je viens de mourrir. C’est comme si j’avais lu que la fusée apollo n’etait que l’ancetre des jouets transformers.[/quote]

Ahahaha.

Le but d’un jouet transformers et d’une fusée apollo n’est pas le même alors que celui du théâtre et du cinéma, l’est.

[quote=« n.nemo »]je parle bien de declin de la fasination pour l’image en mouvement et non de declin de son utilisation, declin de la facsination qui d’ailleurs irait prècisément avec la multiplication des supports (tele, jeux video, internet, tel) sur lequel on retrouve l’image en mouvement.

Moins elle est sacrée plus tout le monde peut l’utiliser.[/quote]

L’image en mouvement en tant que tel (non appliqué au cinéma ou autre) dans cet optique oui la fascination est finit, mais cela fait bien 20 ans que c’est le cas.

Par contre je ne miserais pas ça sur la vulgarisation et la multiplicité des supports. Mais juste sur le fait que notre société à changer et que celà fait maintenant partit de notre culture dès notre plus jeune age. A partir du moment ou la tv est entrée dans les foyers et que les première générations d’enfants nés avec se sont passé la fascination pour le système d’image en mouvement est mort.

Il en va de même pour les téléphones portables qui fascinait il y a un moment, maintenant ça ne fascine plus vraiment.

je viens de mourrir. C’est comme si j’avais lu que la fusée apollo n’etait que l’ancetre des jouets transformers.
Ahahaha.

Le but d’un jouet transformers et d’une fusée apollo n’est pas le même alors que celui du théâtre et du cinéma, l’est.
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Pour moi, non !

[quote=« soyouz »]

Pour moi, non ![/quote]

du fait qu’ils ne produisent absolument pas les memes effets je ne dirais pas non plus qu’ils partagent vraiment le même but.

C’est pas le même travail en plus !

Ah bon ils ne partagent pas le même but ? Eh bien là je suis surpris. Pour moi le cinéma comme le théâtre sont des endroits ou vont les gens pour se divertir et/ou s’instruire en voyant des comédiens interprété des rôles pour eux. Les seules différences ce sont premièrement les moyens. Au théâtre tout se joue en face de soit. La triple unité est de moins en moins respectés et tout peut fonctionner, mais on peut-être moins transporter que quand on est dans une salle obscure face à Star Wars par exemple.
Deux la spontanéité. au théâtre tout se fait donc en live il ne doit pas y avoir de fausses notes. Au cinéma on peut refaire et refaire une scène.

Pas le même travail je suis là encore surpris surtout quand on sait que certaines séries comique (le Prince de Bel-Air, Big Bang theory ou Friends par exemple) sont joués en direct devant un publique. Les épisodes sont répétés pendant 4 ou 5 jours puis le dernier jour c’est un enregistrement live.

L’effet pour le spectateur n’est pas du tout le même. Enfin pour moi.