Action/thriller
Long métrage américain
Réalisé par George P. Cosmatos
Scénarisé par Sylvester Stallone, d’après le roman de Paula Gosling
Avec Sylvester Stallone, Brigitte Nielsen, Reni Santoni, Brian Thompson…
Année de production : 1986
Le crime est un poison. Voici l’antidote.
Pendant quelques mois, Sylvester Stallone fut attaché au projet Le Flic de Beverly Hills. Il fut même étonné d’avoir reçu le scénario alors que l’histoire adoptait déjà un ton humoristique, ce pourquoi il n’était pas vraiment connu dans les années 80. Il a alors entrepris de réécrire le script en retirant tous les aspects comiques et en le transformant en un film d’action un peu plus idéal pour ses muscles. Stallone avait également renommé le personnage principal en Axel Cobretti. Des changements qui n’ont pas plu à la Paramount, les scènes d’action envisagées auraient fait grimper un peu trop le budget prévu. La collaboration avec Stallone s’est arrêtée là et Le Flic de Beverly Hills est redevenu une comédie policière avec l’arrivée de Eddy Murphy.
Dans les années 80, Stallone a souvent eu du mal à imposer des personnages autres que Rocky et Rambo. Des films comme Les Faucons de la Nuit, À nous la victoire et surtout Le Vainqueur n’ont pas vraiment déplacé les foules. Avec Cobra, tourné après les gros succès de Rambo II et Rocky IV, l’acteur pensait avoir trouvé un nouveau véhicule taillé sur mesure, son Dirty Harry à lui (Sly a même tenu à engager Reni Santoni et Andrew Robinson, au générique du premier Inspecteur Harry, pour appuyer la référence). Mais Marion « Cobra » Cobretti fait plus penser au Justicier dans la Ville période Cannon. D’ailleurs, la Cannon de Menahem Golan et Yoram Globus a co-produit le film avec la Warner.
Pour le scénario, Stallone a repris des éléments de son traitement sur Le Flic de Beverly Hills (et a pu recaser le nom Cobretti) et ajouté des idées empruntées au roman Fair Game de Paula Gosling (même si les liens ont l’air ténus vu le résumé trouvé sur le net…Fair Game a été adapté un peu plus fidèlement en 1995 dans un navet avec William Baldwin et Cindy Crawford). Son Cobra est un flic dur-à-cuire, aux méthodes expéditives, le chef de la « Brigade des Zombies » de Los Angeles, une unité qui s’occupe des cas les plus extrêmes comme le montre l’efficace scène d’ouverture dans laquelle Cobra est appelé pour arrêter un maniaque qui bute les clients d’un supermarché.
Si l’entame est percutante, elle pose aussi les caractéristiques de ce qui va suivre et les bases de la caractérisation très limitée de son héros, principalement composée de one-liners, de tentatives d’humour qui tombent à plat et d’avis péremptoires sur l’état du système pénal aux Etats-Unis. Cobra doit à la fois affronter un collègue qui déteste ses méthodes et les membres d’une secte adepte de l’ultra-violence qui prennent pour cible une mannequin (l’inexpressive Brigitte Nielsen, qui était alors Mme Stallone) que le super-flic va devoir protéger.
La première version de Cobra durait environ 2 heures et ne manquait pas de scènes sanglantes. Inquiet du potentiel commercial du film, Stallone et la Warner ont décidé de tailler dans le gras (cette première version a reçu un classement X), réduisant sa durée à 1h25 pour livrer une série B qui se contente du minimum syndical, animant des coquilles vides (les méchants menés par cette sacrée tronche de Brian Thompson sont juste très méchants) dans des morceaux d’action correctement emballés (à la fois par George P. Cosmatos et Stallone qui était le co-réalisateur non crédité) et des montages so eighties taillés à la serpe et rythmés par des tubes bien ringards (ah, le Feel the Heat de Jean Bauvoir)…