REALISATEUR
Sergio Sollima
SCENARISTES
Sergio Sollima et Sergio Donati
DISTRIBUTION
Lee Van Cleef, Tomas Milian, Fernando Sancho…
INFOS
Long métrage italien/espagnol
Titre original : La Resa dei Conti
Genre : western
Année de production : 1966
Never, no never, they’ll never lock you in
Never, no never, no never let them win
Go ahead young man, face towards the sun
Run man while you can
Run man, run man, run
Impitoyable chasseur de primes, Jonathan « Colorado » Corbett a débarrassé le Texas de ses hors-la-loi quasiment à lui tout seul. Corbett réfléchit alors à l’idée de changer de vie et il pourrait bien se lancer dans une carrière politique…c’est en tout cas ce que lui suggère le riche propriétaire terrien Brockston. Mais un drame va le pousser à accepter une dernière chasse : une fillette de 12 ans a été violée et assassinée et tout accuse un bandit mexicain, Manuel « Cuchillo » Sanchez…
Premier des trois westerns réalisés par Sergio Sollima (avant Le Dernier face-à-face et Saludos Hombre), Colorado (La Resa di Conti en version originale, que l’on peut traduire par Le Règlement de comptes) joue sur une dynamique intéressante. La première partie laisse en effet penser que le héros du film est le chasseur de primes incarné par le toujours solide Lee Van Cleef, qui enchaînait alors les westerns spaghetti (il avait tourné Et pour quelques dollars de plus l’année précédente et sera ensuite à l’affiche du Bon, la Brute et le Truand, de La Mort était au Rendez-Vous et du Dernier Jour de la Colère, tout cela en trois ans). C’est « Colorado » Corbett qui mène dans un premier temps le jeu…ou du moins, c’est que qu’il croit…
Car un basculement assez jubilatoire se produit au fil de l’avancée de la mission de Corbett. Face à la domination, à la décadence et à l’hypocrisie des riches, le scénario signé Sergio Sollima et Sergio Donati prend en effet parti pour les paysans, pour le mexicain accusé du pire crime juste parce qu’il représente les « faibles » par rapport aux « puissants ». « Cuchillo » est un coupable désigné…mais c’est aussi le véritable protagoniste principal du film et ce sont ses actions qui vont faire douter « Colorado »…
En rebelle crasseux et bondissant, le charismatique Tomas Milian livre une irrésistible prestation qui l’avait vraiment fait découvrir au grand public. « Cuchillo » Sanchez amène une bonne partie de l’humour du long métrage sans que cela réduise la portée de son message. Ce sont tous ses aspects qui ont fait le succès du personnage et vu l’accueil positif au box-office, Sergio Sollima a fait revenir le lanceur de couteaux dans son dernier western, Saludos Hombre en 1968.
Dans sa version originale italienne, Colorado dure un peu moins d’1h50. Mais lors de sa sortie aux Etats-Unis et en France notamment, le montage a été réduit à 85/90 minutes. Certaines coupes sont un peu plus visibles que d’autres (il y a par exemple une grosse ellipse au début du métrage), mais dans l’ensemble l’efficacité n’a pas été perdue sur les chemins poussiéreux d’une traque pleine de rebondissements, très bien réalisée (j’aime beaucoup l’utilisation de l’espace, comme lors de l’affrontement final) et menée par un impeccable duo.