Oui, le livre m’a vraiment marqué. Pointu et efficace, simple d’accès en même temps. Je prévois une deuxième lecture pour digérer les informations, les faire miennes, frimer, [size=85]dire que c’est moi qui ai écrit le bouquin[/size], toussa !
Par contre, je ne suis pas tout à fait sûr d’adhérer à ta théorie sur le processus d’accélération des comics au cinéma. Je la comprend bien mais je bloque à la période qui a changé le monde des comics, notamment avec la publication de Watchmen. Or si on a déjà adapté Watchmen, ça ne veut pas dire qu’on a eu « l’effet Watchmen » (comprendre un film de super-héros qui pousse les limites du genre, autant sur le plan formel que dans l’intention*) car le film a été complétement vidé de son essence.
Reste qu’on commence tout juste à effleurer les limites du médium à mon avis, que ce soit du coté comique (Deadpool) ou dramatique (Captain America : Civil War). En ce sens, le véritable « Watchmen cinématographique » est peut être encore à venir.
[size=85]Pour beaucoup, j’imagine que The Dark Knight de Christopher Nolan pourrait prétendre au titre. [/size]
Re-cool.
Il me semble que tu n’as pas encore lu Super-héros : la puissance des masques (j’ai la flemme de vérifier dans la conversation si c’est bien le cas ou pas), mais n’hésite pas à t’y plonger, également.
Aucun souci.
Tu en feras tellement bien la pub que plein de gens vont l’acheter et me valoir plein de droits d’auteurs, donc tu as mon feu vert pour te vanter.
Allez, je vais être un peu de mauvaise foi et mauvaise langue, mais je dirais que ça tient également du regard et de la perception du public. J’ai beaucoup discuté de Watchmen avec des journalistes, notamment à l’antenne de grandes radios nationales, et j’ai cru comprendre qu’ils assimilaient la BD et le film (ce qui, déjà, témoigne d’une mauvaise lecture de ce dernier) et estimaient que l’impact était le même. L’impact, il est dans leur regard, mais ce n’est pas pour autant moins valide. Le film ne fait pas l’impasse sur quelques dimensions de la BD (le côté « super-héros dans le vrai monde », le côté étude de la sexualité, rapport à la violence, rapport à la frustration…). Et en cela, il arrive, au sein de la vague hollywoodienne actuelle, bien plus vite que son équivalent BD.
Peut-être bien.
Peut-être qu’Incassable lorgne vers ça. Mais c’est tellement caché, tellement masqué (si je peux me permettre), là où Watchmen montre clairement des costumes colorés et des masques…
Pas encore vu Deadpool, mais oui, je comprends.
Je crois que si un jour ça arrive, ça viendra d’une création propre au cinéma (comme Watchmen était un univers « nouveau »).
Là encore, c’est une affaire de perception du public, je crois. Dans ce sens, c’est clair, c’est un jalon, un tournant.
En termes de création formelle, je ne sais pas. Comme toi, je pense que ce n’est pas encore arrivé.
Comme je m’en étais douté en regardant le sommaire, c’est vraiment la 4ème partie qui m’a le plus intéressé, notamment parce que j’ai lu « Super-héros : la puissance des masques » (pour les retardataires, c’est aussi de Monsieur Lainé) et qu’il y a forcément des choses qui se répètent (ça, c’est normal, on ne va pas réinventer l’Histoire). Mais j’ai quand même l’impression que tu as fait des focus sur des points qui n’avaient pas été autant développé dans « Super-héros ». J’ai bien aimé notamment le fait que tu insistes sur l’image erronée que beaucoup peuvent se fait d’EC (je fais partie des « beaucoup »).
Après, j’ai tiqué sur deux trucs :
je sais que que tu veux répéter des choses d’un grand chapitre à un autre, ça sert de remise de contexte, … bref, j’en ai déjà discuté avec toi ailleurs, c’est un méthode d’écriture pour ce genre de livre que je ne contexte pas (et quand bien même, ce n’est jamais un mal de répéter). Cependant, je ne sais pas si c’est dû à moins de relecture qu’à l’accoutumée, mais j’ai trouvé que tu te répétais fortement (limite mot à mot) d’un paragraphe à un autre qui se suivent, notamment dans le chapitre 3 il me semble. Et je trouve que ça alourdit fortement le texte.
le passage quasi-direct (tu évoques quelques « indé » tout de même) de la contre-culture à Vertigo. Et ça, ça m’a déçu. Car j’estime (à tort peut être ou ai-je mal compris ce que tu as écrit) que c’est réducteur. Quid des Peter Kuper, des Dave Sim, des Peter Bagge, des frères Hernandez, et j’en oublie … qui sont, pour moi, la suite au moins tout aussi logique qu’a pu l’être Vertigo, d’autant plus que l’arrivée des Anglais n’est peut être pas si contre-culturelle, mais plutôt britannico-culturelle. De plus, tu finis par parler uniquement des super-héros, et pour le lecteur lambda, il va forcément faire un amalgame entre comics/super-héros/contre-culture, alors que ce n’est pas que ça. Voilà, je trouve que l’héritage de la contre-culture manque de matière à mon goût (ou ne va pas dans le sens que j’espérais peut être, et peut être que je n’ai pas compris tout le sens du titre de ce livre)
Sinon, sur la forme, j’ai vu qu’avec le bouquin de Niko, ce petit éditeur a rectifié certains loupés à mon goût :
la taille des images (mais le nombre de signes pour celui d’Alex est nettement moins conséquent, et puis c’est un petit éditeur, donc cela aurait fortement augmenté la pagination).
les en-têtes/titres de sous-chapitre. Dans celui-ci, ça fait un peu « rapport de stage des années 90 » !
Après il y a quand un sacré boulot, notamment de recherche (j’ai adoré la partie spoutnik).
Et je dois avouer que cela reste bien écrit et très abordable et compréhensible. Je l’ai avalé en une journée.
Bref, il y a des détails qui font que je le trouve moins bien finit que tes autres bouquins, mais ça ne m’empêchera pas d’acheter d’autres de tes bouquins (j’attends avec une relative impatience le Eisner).
D’ailleurs, j’ai remarqué que j’avais oublié de te faire dédicacer celui-ci. Cependant, il a pris, je ne sais pas comment, du café ou du thé sur la couv’ …
Oui, c’est quelque chose dont j’ai pris conscience au fil de mes lectures, sur plusieurs années, mais en relisant la critique de ces dernières années / décennies, et à la lumière du fait que la critique ne s’intéresse qu’aux albums, j’en suis venu à me demander ce qu’il se serait passé si, par exemple, la collection Xanadu avait compilé des histoires de Hank Chapman, tu vois. Et j’en suis venu à la conclusion que s’il avait existé des albums compilant des histoires d’Atlas, la vision que la critique a des comics des années 1950 aurait changé. Par exemple, ok, ils ont édité les Thundra de Frazetta, mais s’ils avaient édité les Lorna Jungle Queen et autre Jane of the Jungle (de Werner Roth, Jay Scott Pike et autres), ça aurait pu fonctionner tout pareil.
Ma culture comics, je l’ai faite en achetant les albums disponibles (en neuf ou en occasions, d’ailleurs) et en lisant la critique (à l’époque, c’était beaucoup Scarce, pas mal Les Cahiers de la bande dessinée et un tout petit peu Bédésup). Ce qui fait que moi aussi, comme tout le monde, j’ai longtemps pensé que les EC Comics étaient le summum, une perle au milieu d’une production oubliable. Et puis il s’est produit deux choses : d’une part j’ai eu accès aux BD américaines dans les comic shops, et donc à des rééditions de trucs parfois obscurs, et d’autre part il y a eu internet, et les scannblogs. Les dix quinze dernières années, j’en ai écumé plein et j’ai donc pu lire des trucs étonnants, et relativiser. Le boulot d’historiens un peu fondus comme Craig Yoe facilite bien la tâche.
Cela dit, cette découverte en flux continu fait que chaque bouquin, s’il a la chance d’être un jour réédité, appelle des corrections en profondeur.
ça ne m’étonne pas.
C’est clairement un défaut de prof (j’ai été prof, et un mauvais prof selon moi, mais en plus j’en ai conservé plein de défauts : quel malheur !), le « bis repetita docent », pourrait-on dire. Je lutte contre ça, docteur, promis !
Je m’en suis aperçu dans la réécriture du Stan Lee pour Huginn. Enfin, ça m’a été signalé par un relecteur, ce qui fait que ça m’a sauté aux yeux, et ça m’a fait regarder mon boulot en général sous un angle différent. Donc j’ai corrigé pour Stan Lee, mais que ce soit présent dans C&CC, ce n’est, hélas, pas surprenant.
Oui, tu as raison. C’est trop rapide. Détailler l’activité et le catalogue des différents indés (les frères Hernandez seraient un exemple parfait si l’on veut montrer le glissement d’une scène indépendante vers un circuit plus mainstream), ça aurait dû prendre plus de place. Entièrement d’accord.
Moi aussi, au moment de la conclusion du manuscrit, je trouvais certains passages un peu rapide (c’est lié aussi à mes centres d’intérêt, au fait que je me disais « bon, voilà, je suis arrivé à destination et mes lecteurs aussi », tout ça…), mais j’aurais dû prendre le temps de décrire la situation. Et ça me saute aux yeux depuis que je travaille sur la rééd du Lee.
Hélas (entre guillemets), le tirage est copieux (pour un petit éditeur) et on n’est pas près de rééditer (à moins que les lecteurs se précipitent en masse : allez, amis lecteurs, précipitez-vous en masse). Mais si on parvient à épuiser le tirage, on rééditera en complétant.
Oui, mais c’est comme tout : on fait, on apprend, on se trompe, on apprend. Mon bouquin a essuyé les plâtres, en quelque sorte.
Hahahahahaha
C’est ma partie préférée, je l’ai déjà dit plus haut !
Est-ce bon signe ?
Trêve de blague : merci.
On y travaille, mais il y a des choses à faire avant.
La question peut se poser, en effet. M’enfin, je me serais fait chier, et j’aurais trouver ça dure à lire (suivez mon regard sur un autre essai que j’ai mis un temps fou à lire), je ne l’aurais pas lu aussi rapidement ! C’est aussi parce qu’il y a des trucs que je connaissais que j’ai pu absorber les infos plus rapidement, je pense. A force de répéter …
Et je n’ai pas lu les trois premiers chapitres en diagonale !
Pour les gens de la région de Caen, je signale que la librairie Univers BD (située Rue Froide, pour ceusses qui connaissent) organise le samedi 17 septembre en matinée un « petit déjeuner » rencontre. J’ai le plaisir d’y avoir été invité, et donc je serai là-bas vers 10h (ça commence en réalité à 9h30).
Renseignez-vous auprès du libraire, et venez nombreux. J’y viendrais surtout pour parler de mes BD (42 : Agents intergalactiques, Grands Anciens, mais aussi les albums de Luca Blengino dont je fais les dialogues en français : Sarrazins ou Les Savants tome 1), mais ceux qui viennent avec mes essais, je me ferai un plaisir de les signer.
Le livre aura vécu une première vie en librairies. Pour les retardataires, je signale qu’il entame aujourd’hui une seconde existence dans les librairies Aaapoum-Bapoum de Paris, où les derniers exemplaires sont bradés à un prix réduit. Profitez-en.
Oui, j’aurais dû en prendre un deuxième pour l’offrir, à ce prix…
Il n’y en aura peut-être plus quand j’y repasserai (il en restait trois ou quatre, il me semble).
Je ne passe pas si souvent que ça à Paris.
Je ne suis pas certain d’y retourner avant mi-mars.
Cela dit, j’ai réussi à avoir chez eux, petit à petit, une série quasi-complète (il ne me reste plus qu’un tome à leur prendre) que j’avais repérée à l’été 2017… Je devais être le seul intéressé.
Et je n’ai pas pu le prendre : il n’était plus là… Je savais bien qu’il ne fallait pas que j’en parle !
Il s’agissait des omnibus d’Usagi Yojimbo : je les avais repérés à l’été 2017 et j’ai longtemps hésité avant de les commencer… J’en ai pris un à chacun de mes passages chez eux (une fois tous les deux ou trois mois, en gros), pas à cause du prix, mais plutôt du volume que ça prend.
Bon, j’ai déjà de la veine d’avoir réussi à en prendre autant.
Sinon, j’ai vu qu’il y avait une pile de ton bouquin (sept ou huit volumes), à 4€ également, dans l’autre boutique Aaapoum Bapoum (celle de la rue Dante).