COMICS : SEXE, RÉVÉLATIONS ET TWITTOS

J’ai pas trouvé de topic adéquate, n’hésitez pas à le changer fusionnez ou autre.

Je viens de lire un article sur Warren Ellis et Cameron Stewart dans Comics Blog. J’admets être assez choqué surtout pour Ellis ou on aurait pu croire au vu de certains de ces titres qu’il ne pourrait pas faire ça.

oué c’est problématique ce genre de jeu de pouvoir glauque et c’est compliqué à condamner en plus…

Plutôt intéressant, cet article (je m’attendais à un truc plus court… C’est dense !).
Et ils ne doivent être que les deux arbres qui cachent une forêt luxuriante.

Tori.
PS : Cela dit, on pourrait parfois rapprocher ça des groupies des chanteurs…

Tiens, c’est étonnant que le spectre de Stan Lee soit convoqué tandis que celui de Julius Schwartz est laissé tranquille. Alors que ce dernier était l’objet de plaintes et de propos assez explicites de la part de plusieurs dessinatrices, déjà dans les années 1990 (et encore plus après son décès, où des langues se sont déliées).

Jim

Dès les première lignes, je tombe sur le terme « société patriarcale » et ça me casse déjà les couilles.

Sale porc chauviniste !
:wink:

Jim

Je viens de le parcourir en diagonale, l’article. Ils les ont baisé sans leur consentement ou pas les gonzesses ? Parce que le délit d’intention, ça n’existe pas.

Le problème se pose quand le consentement est biaisé (par personne ayant autorité ou influence sur l’autre).
Dans le cas d’une personnalité, la question se pose de l’influence de celle-ci sur l’autre personne.

Tori.

C’est compliqué de réagir, je trouve.
Déjà, parce que la présomption d’innocence demeure.
Ensuite, parce que les comportements mis en cause son insidieux et souvent cachés, étouffés sous des sceaux de pseudo bienveillance et de tutorat.

Le parallèle avec les groupies de musique est très juste.

Je m’avoue assez « touché », car Warren Ellis est mon scénariste préféré et j’ai adoré rencontrer Cameron Stewart, que j’ai vu très doux et gentil.
J’ai pu me tromper.

« Il faut se méfier de l’eau qui dort » …

Il a sûrement été très doux et gentil avec elles.
Je n’ai pas l’impression qu’on parle ici réellement d’agressions ou de viols, mais bien de séduction. Mais en se servant de son influence (et sur des femmes très jeunes).

Tori.

Oui, bien sûr. Mais je veux dire que je n’ai vu ou senti en lui un prédateur, même par ce biais là.
Maintenant, je crois les victimes par principe, mais je refuse de juger à chaud, sans tous les éléments et sans le retour des intéressés.

C’est toujours délicat de savoir où se situe la frontière entre le séducteur et le prédateur…

Il y a une question de ressenti, aussi… Peut-être se sentent-elles aujourd’hui victimes, alors qu’elles se sentaient pleinement consentantes au moment des faits.
Il y un effet de groupe, aussi : en voyant les témoignages des autres, elles peuvent se dire « oh, mais moi aussi », alors qu’elles ne se sentaient pas victimes jusque là.

Bref, ce genre d’histoire est toujours difficile à trancher (et d’ailleurs pas forcément tranchable : la vérité est entre les deux, souvent).

Tori.

ça veut dire quoi « consentement biaisé » ? Comment on détermine que la personne est sous influence ?
Pour moi, cet article ne repose sur rien de concret.
Par contre, ça salit la réputation des intéressés.
Et la question de la majorité sexuelle à 16 ans m’a toujours interloqué : comment on gère ça ? A 16 ans une gamine/un gamin peut avoir des rapports mais à condition que son partenaire soit mineur sinon il y a viol ? Donc à 17 ans, 11 mois et 29 jours ça passe ? Au 30e jour, faut lubrifier ? Et pour les années bissextiles on fait comment ?
Par contre, au 18e anniversaire, on peut coucher avec Jeanne Calmant si on a envie…

Super classe.
La majorité sexuelle, c’est vraiment une interrogation pour toi ? L’idée d’une limite d’âge en dessous de laquelle une relation avec un ou une mineure est illégale, car le mineur n’est pas en même capacité de déterminer les tenants et aboutissants d’une relation ?

Quant à l’article, il repose sur des témoignages nombreux et concordants de femmes qui évoquent des comportements de manipulation e de séduction prédatrice via l’aura donnée par la célébrité et le pouvoir dans le milieu
L’article repose sur les témoignages nombreux et concordants de victimes.

Je le répète, je crois en la présomption d’innocence et je souhaite bénéficier de tous les éléments, notamment le point de vue des intéressés.
Mais c’est terrible que, trop souvent encore, les victimes sont mises en cause quand elles parlent et doivent prouver, justifier leur bonne foi devant le tribunal populaire.

Newsletter de Warren Ellis

Hello. Please forgive the lateness of my appearance. I have been speaking to people, and listening carefully, for a few days.

Recent statements have been made about me that need to be addressed.

I have never considered myself famous or powerful, to the point where I’ve made a lot of bad jokes about it for twenty-odd years. It had never really occurred to me that other people didn’t see it the same way—that I was not engaging as an equal when gifted with attention, but acting from a position of power and privilege. I did not take that into account in a number of my personal interactions and this was a mistake and I own it.

While I’ve made many bad choices in my past, and I’ve said a lot of wrong things, let me be clear, I have never consciously coerced, manipulated, or abused anyone, nor have I ever assaulted anybody. But I was ignorant of where I was operating from at a time I should have been clear and for that I accept 100% responsibility.

I hurt people deeply. I am ashamed for these mistakes and I am profoundly sorry. I will not speak against other people’s personal truths, and I will not expose them to the toxicity of the current discourse. I should have been more aware, more present, and more respectful of people’s feelings and for that I apologise.

I have had friendships and relationships end, sometimes in bitterness, often due to my own failings, and I continue to regret and apologise for the pain I have caused.

I have always tried to aid and support women in their lives and careers, but I have hurt many people that I had no intention of hurting. I am culpable. I take responsibility for my mistakes. I will do better and for that, I apologise.

I apologise to my friends and collaborators for having created this situation, and I hope they will be treated kindly. Mistakes and poor choices in my personal life are not on them, but only on me.

We have a responsibility to one another, every day. And I have, in my past, let too many people down. I hope to one day become worthy of the trust and kindness that was placed in me by colleagues and friends.

I will continue to listen, learn, and strive to be a better human being. I have sought to make amends with people, as I have been made aware of my transgressions, and will continue to do so. I have apologised, I apologise, and will continue to apologise and take total responsibility for my actions without equivocation.

I am going to be quiet now, to listen more than I speak, for other voices matter far more than my own right now.

I will be closing this newsletter. Thank you for your past support. Look after yourselves.

Warren Ellis

Perso comme beaucoup de ces questions, je ne sais pas comment réagir.
J ai jamais pensé être une personne avec du pouvoir ou de la popularité mais je suis un homme blanc hétérosexuel…
Le politiquement correct me fais chier souvent et j aime l humour noir et crade…

Ceci dit quand on parlait sur des forums des dispositions sur les stades de foot pour les cris… j ai réfléchi un peu et j ai moi même des expressions … de merde.
Je reflechissais au comportement avec les femmes… et pareil dans ma vie il y a des moments où avec le recul et un peu d empathie, je suis pas fier de moi…

Il y a tellement de fois où les victimes ne parlent pas… que je trouve maintenant compliqué de rabaisser les paroles… On e sait pas comment certains comportement et mots peuvent heurter… et en position de force… c’est pire…
En même temps, il faut aussi ne pas accuser à tort et à travers… et là on est pas dans les cas de Berganza ou Gerard Jones…
Stewart, il y a quand même une forme de profil inquietant… Là où Ellis c est un comportement machiste que nombre d entre nous ont pu ou pourraient avoir (le statut en moins).
J ai quand même été pas mal déstabilisé par les mots de Coleen Doran… 1985?

Bref, je suis plus en mesure de pouvoir vraiment avoird avis trancher sur toutes les questions de pouvoir …
J ai toujours pensé plutôt être dans la classe des « opprimés » mais en même temps, j ai des privilèges d’homme blanc hétéro… que je ne remets pas en cause…
de 1991 à 1999, j ai eu les cheveux longs… et j ai jamais été autant controlé par la Police… jamais et jamais plus…
Il y a quand même bien des éléments physiques qui comptent

À sa manière brutale, Zaitchick pose une question qui me semble (peut-être à tort) fondamentale. Je n’ai en effet jamais compris pourquoi la majorité sexuelle ne correspondait pas à la majorité légale.

Je l’ai lu hier et déjà je ne m’en souviens plus bien, mais il me semble que n’y sont évoqués que des témoignages, pas des plaintes. Ce qui change la donne et place l’affaire sur un autre terrain, celui de la rumeur. Que ces affaires sont avérées ou pas, on n’est pas dans l’affaire Weinstein, ai-je l’impression.

A contrario, nous sommes dans un monde de la parole, où tout le monde parle (la preuve : nous parlons…), et où ce flot de paroles perd de sa pertinente à mesure qu’il s’accroit. Sachant que la parole peut être destructrice aussi…

Je pense qu’elle fait allusion à ses relations difficiles avec Julius Schwartz. Elle fait partie des femmes (Avec Mary Jo Duffy ou Jill Thompson, je me demande si Mary Wilshire ne s’est pas manifestée aussi, mais je n’en trouve pas trace, j’ai dû rêver) dont la parole a été écoutée après le décès de ce dernier (en 2004, rappelons-le), mais qui s’était déjà exprimée du vivant de l’editor, et qui semble n’avoir pas été écoutée à ce moment-là (et là, c’est une affaire de pouvoir, clairement, et de silence corporatiste).
Dans le cas de Colleen Doran, c’est d’autant plus douloureux, j’imagine, que si elle est rencontré sur son chemin deux personnages comme ça, et qu’elle en parle sans que cela mène à quelque chose, les circonstances font que cela peut se retourner contre elle, qu’elle peut être pointée du doigt sous prétexte de paranoïa ou de mythomanie. Ça s’est déjà vu, et j’imagine sans mal que sa situation doit être inconfortable.

J’ai connu ça aussi, vers 1991-1992, je portais les cheveux longs et la barbe. L’été, avec le bronzage, je n’avais pas du tout une allure de Normand. Si bien que, à Paris, j’étais contrôlé tous les jours. Quand je me suis rasé et que j’ai coupé mes cheveux, j’ai cessé d’être contrôlé. C’est à cette période que j’ai sorti une boutade que j’aime à répéter : « Terroristes du monde entier, rasez-vous ».
Au-delà de la blague, je signale tout de même que j’en ai assez de la contrition (qui témoigne bien du règne de la parole, du fait que tout le monde veut faire son petit tour dans l’arène médiatique), de la rédemption, du « white privilege ». C’est sans doute un élan sincère (quoique mon mauvais esprit y voit beaucoup d’hypocrisie), mais ça va retomber comme tous les mouvements soi-disant solidaires, à l’image de « Je Suis Charlie ». Et les gens vont retourner dans leurs travers. Et parmi eux, les gens sincères auront été noyés dans la masse. Qui plus est, je n’ai pas à m’excuser de quelque chose qui dépend du hasard : que je sois un homme, un blanc, un Français, un catholique, c’est soit du hasard soit des choses qui ont été décidée pour moi à un âge où je ne savais même pas manger tout seul. Je trouve inepte cette culture de l’excuse. Que l’on fasse quelque chose de mal ou qu’on soit victimes des circonstances, on s’excuse.
Apprenons à agir, plutôt. Et à agir bien.

Jim

Encore une fois pour travailler dans le social, la plupart ne parlent pas… et quand elles parlent, elles en sont jamais écoutées et en cas de violence pas protégée…

C est evident que ce n est pas weinstein… ce st ce que je dis…
Pour moi il y a quand même avant de "rabaisser les faits) matière aussi à s interroger soit même… comme je le dis, j ai plutot pensé toute ma vie être dans la case de ceux qui subissaient… Mais avec les affaires sur le racisme, les violences faites au femmes (y compris verbales), ou des LGBTQ… on peut pas dire que je ne regrette pas certains mots, certains comportements … et aucuns n est un délit (encore moins un crime)…

C est ca l important…
s excuser et oublier…
On sait que tu as raison et qu on va changer le monde…
Apres c est pas une question de s excuser, à mon avis, plus de regarder aussi avec précision l etat des dominations…

Quand je dis que je pensais etre un dominé… je le pense toujours mais mon comportement face a plus dominés n a pas toujours été bon, parce que « on a toujours fait/dit cela », par connerie, par peur, par …
Pas une question de s excuser, une question de réflechir et d agir comme tu dis

je vais pas arréter non plus de lire Stewart ou Ellis…

Oui, pardon, j’aurais dû préciser : la parole médiatique (au sens large, où nous incluons les réseaux sociaux) est plus libérée que la vraie parole, celle dans la société, auprès des autorités ou des administrations.

Je faisais ici référence au (premier) titre de la discussion.

On a tous des moments de colère ou de ras-le-bol qui nous font dire ou faire des trucs malvenus. Pensons aussi à l’ensemble des comportements corrects (donc invisibles) qu’on a pu avoir. Pensons à ce qu’on fait de bien, ça donnera du baume au cœur à tout le monde.

Je pense qu’à très long terme (en gros, si on parvient à échapper au réchauffement climatique qui risque de nous emporter tous), la société va s’améliorer. Si on regarde à l’échelle du temps humain, on a souvent l’impression que ça empire (surtout en ce moment). Si l’on regarde à l’échelle du temps des civilisations, on peut sans doute penser le contraire. Que ce soit en termes de droit de l’homme, de respect de la condition animale, de protection de l’enfance, de défense de l’environnement, on avance : on crée des cadres légaux et moraux qui changent la perception du monde et, finalement, le change dans son ensemble. Sauf qu’à l’échelle d’une génération, ça paraît long, voire impossible.
Je pense que dans mille ans (si on a échappé à la guerre nucléaire, à la famine généralisée et à l’extinction des espèces), les gens verront notre époque comme une énième période de barbarie où l’on traitait mal les femmes / les autres religions / l’environnement. J’espère que ça sera le cas, parce que ça voudra dire qu’on progresse.

Jim