Ah, oui, je crois que j’ai un manga de tennis qu’il a fait (et je sais que j’ai également 100 m jumper, sur le saut à ski.
J’aurais bien mis des images, mais je suis sur mon téléphone, et c’est un peu galère… J’essaie d’en mettre quand j’arrive chez moi…
Parce que ça fait vraiment « Tsubasa fait du ski » et « Tsubasa fait du tennis ».
qui est un recueil de cinq histoires, dont la première donne son titre au tome (et la dernière est, je crois, le one-shot qui a précédé la série Captain Tsubasa) :
Ensuite, j’ai aussi le tome 3 (et dernier) de Shô no densetsu (« La légende de Shô »), série sur le tennis :
Ce qui est marrant, à mes yeux, c’est que son dessin, influencé par Tezuka et d’autres, m’évoque le style de l’autre Takahashi : Rumiko. Mais version pour garçons, quoi. C’est encore assez joli, les déformations passent bien. C’est très bizarre, l’évolution qu’il a suivie (et que je découvre grâce aux images que vous postez).
Oui, on peut le rapprocher également de Kurumada, que cite Blacki : on sent que ces auteurs ont des influences communes (j’y vois du Tezuka, bien sûr, un peu d’Ishinomori, évidemment, mais aussi un peu de Chiba).
Sur certains de ses titres, on voit bien une transition :
C’est un peu moins visible sur Ashita no Joe :
Et une page très récente :
Tetsuya Chiba, c’est intéressant, parce qu’il dessine toujours et qu’il a traversé les époques, et on voit bien l’évolution de son style (sa première œuvre publiée date de 1956, tout de même !)…
Ce que je trouve terrible dans ce que Takahashi raconte c’est que finalement s’il veut tenter vraiment sa chance pour les concours du Jump, il doit quitter son travail d’assistant qui prend trop de temps s’il veut rendre un oneshot complet et fini.
Pas choquant si on le compare à d’autres métiers mais le système donne l’impression d’être un broyeur de talent.
Et quand on voit les rythmes de parution et les pauses qui deviennent de plus en plus la norme, on se dit que l’épuisement n’est pas loin. Ou pire.
J’ai retrouvé le passage qui y fait référence (page 143) :
En mars 2018 fut publié un ouvrage intitulé Shônen Jump Ongô no Kisaki (Jump, l’âge d’or du manga en VF), rédigé par Hiroki Gotô, ancien rédacteur en chef du Jump. Selon lui, il n’y a que trois œuvres qui ont réussi à la fois à recevoir le prix des aspirants mangakas et à être publiées pendant une longue période dans le Jump. Parmi ces trois œuvres, on retrouve Kochikame d’Osamu Akimoto, Kinnikuman de Yude Tamago, et Captain Tsubasa. Je me sens particulièrement honoré de me retrouver mentionné au côté de ces œuvres majeures, et j’ai toujours un regain de motivation quand nous nous croisons dans les mêmes événements.
Alors pour info, Kinnikuman est connu en France sous le nom de Muscleman, et Yude Tamago est un pseudonyme cachant le tandem Takashi Shimada et Yoshinori Nakai (je n’ai aucun mérite, Takahashi précise à la page précédente).
Quant à la formulation de Takahashi (enfin, dans cette traduction), elle m’incite à la prudence. Quand il dit « publiées pendant une longue période », cela veut peut-être dire qu’il y a des lauréats du concours qui ont lancé une série dans la foulée de cet one-shot, de ce « pilot », laquelle n’aurait hélas pas rencontré son public.
Il dit très précisément que trois prix récompensant un aspirant mangaka ont donné naissance à des séries au long cours (ce qui me semble correspondre à la formulation de Newton999 que l’on trouvait tous mystérieuse).
Ce qui laisse penser que plein d’autres prix ont pu déboucher sur des séries qui se sont très vite plantées… ou carrément n’ont pas débouché sur une suite (les auteurs partant sur d’autres projets, peut-on imaginer).
Et ça exclut aussi les séries au long cours qui sont nées sans passer par la case concours.
En gros, il n’y aurait que trois séries qui auraient coché les deux cases : concours et succès durable de la série régulière.
C’est vrai qu’en lisant le bouquin j’avais eu un effet waouh sans réfléchir à l’option de Blacki.
Mais j’imagine que le prix aspirant mangaka est là pour trouver les talents humains, pas pour trouver l’idée qui va tenir 10 ans et rapporter un max en produits dérivés.
Bon, je viens de finir le bouquin. La dernière partie est assez décevante. Passé le moment où la série est lancée (et trouve son identité et son public à hauteur du quatrième chapitre), Takahashi ne s’attarde plus que sur l’impact de la série sur le public japonais puis international. Il évoque la fin de la première série, les suites, tout ça, mais il ne s’attarde pas sur les difficultés rencontrées quand, par exemple, il change de sujet, ou quand l’une des suites est annulée. Il ne fait que les survoler brièvement en précisant qu’il a mal vécu tout ça, mais il s’arrête là, sans détailler les circonstances, les tensions éditoriales qu’on imagine derrière, la construction de nouveaux projets, l’attente, bref les coulisses. A contrario, il s’attarde sur l’impact de sa série sur son public, sur ses rapports avec les clubs étrangers, ce genre de choses. C’est plus allusif que descriptif, et c’est assez désordonné en matière de chronologie. Et peu précis. J’ai eu l’impression de relire les mémoires de Druillet : foutraque, répétitif, flou.
Très dommage, parce que les deux premiers tiers du bouquin sont vraiment sympas.
En même temps, le titre du bouquin, c’est « Comment j’ai créé Captain Tsubasa »… Donc une fois la machine lancée, le livre aurait dû se terminer, non ? ~___^