Un peu déçu.
C’est bien, y a du souffle, des personnages sympas, mais l’intrigue est assez légère (un vote pour déterminer si Karlis sera accepté et une tentative d’agression sur Zahra). Qui plus est, si le propos tente de se faire féministe (la femme victime des désirs frustrés de l’homme, sa place politique au sens large), Zahra y est singulièrement repoussée à l’arrière-plan. C’est vraiment une affaire de mec, mais les dialogues n’en parlent pas, se concentrant surtout sur la notion d’héritage et de filiation.
Rajoutons le fait que l’alliance des deux dessinateurs conduit à, par exemple, ce que les décors soient davantage traités en couleurs, recouvrant l’encre, et s’il y une chose formidable dans le travail de Ronan Toulhoat, c’est bien son encrage. Du coup, à mes yeux en tout cas, ça y perd beaucoup : l’énergie du trait disparaît sous les couleurs, les herbes folles et les flancs de colline perdent de la fougue que l’on connaît. C’est un choix graphique, mais ça joue un peu au détriment des planches.
(Rajoutons un truc de lettrage que je n’aime pas du tout et emprunté aux mangas : la voix off du personnage absent de l’image est représentée par une bulle où la queue de bulle est rentrée, ce que je trouve du pire effet.)
Voilà, il fallait bien que ça arrive un jour : le premier album du tandem Brugeas / Toulhoat qui me déçoit. Faut dire qu’après La République du Crâne, qui avait tapé super fort, j’avais mis mes exigences de lecteur très haut.
J’attends Tête de Chien avec impatience, du coup. Et curiosité.
Jim