Résumé
Dans la mythique cité de Kompiam cohabitent de nombreuses races intelligentes. Nuwan, un humain, est apprenti marmiton dans la demeure d’un grand magicien. Avec l’aide de la belle Lerëh, dont il est un peu amoureux, il apprend à lire. Mais ses incursions dans la bibliothèque vont le mettre aux prises avec un précieux grimoire, le Danthrakon. La magie de l’ouvrage s’insinue en lui alors que les pages blanchissent. Effrayé, Nuwan n’ose en parler à personne. Un terrible inquisiteur enquête sur l’effacement du grimoire, alors que Nuwan cache à tout le monde que de l’encre a remplacé son sang, ses larmes… et qu’il pisse noir. Terrorisé, il sait qu’il ne peut rien sans l’aide de Lerëh…
Scénario : Christophe Arleston
Dessin : Olivier Boiscommun
Couleur : Claude Guth
Volume 1/3 • Sortie septembre 2019
Source : www.drakoo.fr
INTERVIEW DE CHRISTOPHE ARLESTON :
Christophe Arleston
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Partager avec d’autres auteurs, les pousser à développer des univers. J’aime voir naître les choses. J’aime créer des lieux comme l’atelier Gottferdom, des endroits où les auteurs se retrouvent, comme Lanfeust Mag l’a été longtemps. Avec ce journal, j’ai amené une nouvelle génération à la BD et aujourd’hui, c’est au tour de Drakoo de faire éclore la génération suivante. C’est une aventure encore plus énorme, totalement passionnante.
En quoi consiste votre rôle de directeur éditorial ?
Je choisis les projets et je les suis de près. Il faut accompagner les auteurs et être là, quand on veut des bons bouquins. Je suis avant tout scénariste : j’apporte mon support et mon expérience techniques aux auteurs. Je décortique, je les embête, je suggère, je les fais recommencer 12 fois, je lis et je surveille tout, comme si c’étaient mes propres livres. Nous devons être au top sur la qualité des albums.
Quels genres seront traités ?
L’imaginaire au sens large. Je ne m’interdis aucun genre en particulier, tout est permis : fantasy, fantastique, science-fiction, steampunk, merveilleux, et tous les genres croisés que l’on connaît aujourd’hui. Mon choix sur les différentes histoires est très subjectif. Il m’est arrivé de refuser des projets qui étaient bons, mais qui ne me parlaient pas. Je veux des histoires avec des personnages attachants, des situations fortes et originales qui fassent réfléchir un peu et rêver beaucoup.
Les albums Drakoo s’adressent à quel public ?
À tout le monde ! Je ne me demande plus si une histoire est destinée à des enfants, à des adolescents ou à des adultes, je sais que ces distinctions sont factices. Avec Didier Tarquin, nous pensions avec Lanfeust nous adresser à des ados-adultes, et nous avons reçu le Prix 9-12 ans au festival d’Angoulême, une fois avec Lanfeust et deux fois avec Les Trolls. Au final, on a touché un public beaucoup plus vaste que ce que nous imaginions. Une bonne histoire intéresse tout le monde. Game of Thrones en est la preuve ! Les télés pensaient que c’était réservé à un public de geeks et ça a été un des plus gros succès mondiaux de la décennie. Chez Drakoo, il n’y aura donc aucune limitation d’âge ou de genre.
Pourquoi faire appel à des écrivains qui ne sont pas des spécialistes de bande dessinée ?
J’attache beaucoup d’importance aux histoires, et donc aux scénaristes. On a beaucoup de scénaristes formidables dans la bande dessinée, mais on les voit déjà dans toutes les maisons d’édition et il n’y aurait pas eu d’intérêt spécifique à ce qu’ils viennent collaborer chez Drakoo. Je voulais amener du sang nouveau, des idées inédites, des gens qui ont des univers très forts et très cohérents et qui, finalement, ont juste à apprendre la technique de la narration en bande dessinée. J’en ai parlé avec Olivier Gay, qui avait envie d’essayer la BD. Il m’a mis en contact avec Gabriel Katz, puis Pierre Pevel et Étienne Willem sont venus se greffer au groupe. J’ai ensuite contacté Aurélie Wellenstein, et ainsi de suite. Et ils apprennent vite… On est en train d’avoir des albums extraordinaires.
Ce seront des adaptations ou des aventures inédites ?
L’idée de départ avec les scénaristes écrivains est de leur faire faire des histoires complètement inédites : créer des récits pour le format de la bande dessinée. Un roman et une BD ne fonctionnent pas au même rythme. Il faut deux à quatre albums pour retranscrire l’arc narratif d’un roman, et il est rare qu’un texte puisse être divisé en parties équilibrées. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, adapter une œuvre romanesque demande beaucoup plus de travail que d’écrire un scénario original. Seule adaptation, Le Paris des merveilles de Pierre Pevel, en soutien des Artilleuses, l’histoire inédite que Pierre développe pour nous dans le même univers. Ce qui intéresse avant tout ces romanciers est de se confronter à un support nouveau et d’écrire spécifiquement pour la bande dessinée.
Il y a beaucoup de femmes scénaristes ou dessinatrices au sein de la collection. Est-ce une volonté affirmée ?
Il se trouve qu’il y a de plus en plus de femmes qui font de la bande dessinée, c’est juste un fait. Je n’aime pas qu’on parle d’une BD féminine ou d’un dessin féminin. Pour moi les auteurs et autrices ont tous des choses à apporter, diverses sensibilités dans tous les genres, et en vérité je ne porte aucune attention au genre des personnes avec qui je travaille, je ne regarde que l’histoire ou le dessin et les qualités professionnelles.
À la lecture des différents projets, on constate qu’il y a de l’humour dans beaucoup de titres. Est-ce une ligne éditoriale assumée ?
Il y a de l’humour dans les albums que j’écris, car je ne peux pas m’en empêcher. Il y en a également chez d’autres auteurs que j’ai choisis, mais ce n’est pas une ligne obligatoire. La Pierre du chaos de Gabriel Katz et Stéphane Créty par exemple n’est pas une histoire très rigolote, on est plutôt dans la fantasy réaliste. Mais oui, ma sensibilité me pousse davantage vers l’humour : j’aime cette petite distance qui permet au fond de dire plein de choses sans que les lecteurs ne s’en rendent forcément compte.
Avez-vous planifié un rythme de sorties par an ?
Oui : autant de bons bouquins qu’on en aura de prêts ! Ni plus, ni moins ! Le but n’est pas de publier pour publier, mais d’avoir des albums dont on soit fiers. Pour le moment on a trois albums en 2019, 6-7 pour le début de l’année 2020, et autant pour la fin en comptant les tomes 2. La plupart de nos projets sont traités en deux ou trois tomes, éventuellement renouvelables, mais c’est la qualité des histoires qui prime et qui détermine le rythme des sorties.
Source : www.drakoo.fr
Ah, les premières annonces de Drakoo, la collection née de la collaboration entre Bamboo et Arleston, arrivent. Cool !
Jim
C’est une couv’ d’Arleston ?
Arleston étant scénariste et pas dessinateur, je ne pense pas…
Jim
Oui, je me doute, mais ça fait tellement Lanfeust …
(second degré, toussa …)
Tu demandes beaucoup de notre part, quand même…
Jim
Ouais, ou alors c’est moi qui estime beaucoup de ma part … (émetteur, récepteur, toussa …)
C’est le coloriste de Lanfeust et de Trolls de Troy… Je pense que c’est de là que provient ton impression : c’est la même ambiance chromatique.
Tori.
Oui … le mec quand même, c’est très Lanfeust.
Heureusement que cette C’ian a plus l’allure d’une Emma Frost habillée …
Extrait :
C’est clair.
Jim
En même temps c’est Arleston.
C’est déjà ce que je dis juste avant.
Il y a une interview intéressante et qui me semble assez franche, d’Arleston à propos de Drakoo dans le dernier Zoo.
Et en somme, j’ai retenu un truc : amis scénaristes de tout bord, si vous avez des idées de SF, pointez-vous chez Drakoo, la porte est ouverte (mais pas aveugle)
Si c’est celle à laquelle je songe, je l’avais trouvée un peu en mode « je vends ma soupe », tout de même.
Jim
C’est ton côté scénariste qui parle. Moi, en tant que lecteur, j’ai trouvé ça honnête qu’il dise qu’il reste dans sa zone de confort pour Danthrakon.
Après, l’originalité, ça fait bien longtemps que je préfère me fier à mes références à moi (qui ne sont pas forcément originales, vu que je suis loin de connaître beaucoup de choses …)
Et puis vu le nombre d’interview qu’on a pu lire concernant les auteurs/dessinateurs/éditeurs de comic book, j’ai lu bien plus vendeur de soupe que ça ! Je t’avoue que je trouve ça presque normal qu’il dise ça. Tu t’attendais à quoi, en fait ?