REALISATEUR
Lamberto Bava
SCENARISTES
Lamberto Bava, Dario Argento, Franco Ferrini et Dardano Sacchetti
DISTRIBUTION
David Knight, Nancy Brilli, Coralina Cataldi-Tassoni, Bobby Rhodes…
INFOS
Long métrage italien
Genre : horreur
Titre original : Dèmoni 2… l’incubo ritorna
Année de production : 1986
Comme je l’ai précisé dans mon billet sur le premier opus, Démons 2 n’est pas une suite directe. Une décision guère étonnante vu la fin de Démons (et de toute façon, la cohérence n’était pas vraiment le point fort de ce délire gore) et le côté un peu plus « précipité » de la production. Dario Argento a en effet voulu capitaliser sur le succès de Démons en mettant en chantier un numéro 2 qui est sorti en Italie exactement un an après le 1. Toutes les équipes qui ont travaillées sur Démons ont été réunies et on retrouve même certains acteurs dans des rôles différents.
Démons 2 est donc une « variation sur le même thème », celui de la force démoniaque qui s’échappe d’un long métrage pour infecter tous ceux qui ont le malheur de se trouver sur son passage. Après le quasi huis-clos du premier, l’action a été déplacée dans un immeuble et le film passe cette fois-ci à la télévision. Ce n’est pas le même que celui qui a été projeté au cinéma Metropol, plutôt une sorte de remake avec quatre jeunes partis à la recherche de démons dans une ancienne cité désertée.
Il y a des choses intéressantes dans la première partie, comme cette façon de brouiller la frontière entre le film et le « film dans le film » et un chouette effet à la Videodrome quand l’horreur commence. Mais cette exposition se traîne tout de même un peu, les personnages sont des clichés ambulants et l’esthétique très eighties fortement marquée pique les yeux. Les scénaristes tentent d’aérer une nouvelle fois le récit en reprenant les passages des quatre jeunes en bagnole (comme dans le premier Démons) ce qui s’avère assez fainéant, scènes de remplissage qui ne servent ici absolument à rien.
Si Démons 2 est moins bon que l’original, le spectacle proposé reste divertissant et prenant dans sa deuxième moitié. Après une entame un peu pataude, Lamberto Bava imprime un rythme un peu plus enlevé, notamment pendant les affrontements chaotiques entre les habitants de l’immeuble et les démons. Sergio Stivaletti signe à nouveau les maquillages suintants dont il a le secret mais l’accent est ici moins mis sur le gore. Le film flirte tout de même de temps en temps avec le nanar, comme avec les apparitions du ridicule « gobelin » qui s’extirpe des entrailles d’un gamin possédé.
Niveau interprétation, ce n’est donc encore une fois pas très relevé. Seul le musclé Bobby Rhodes (qui jouait un mac dans le premier et un prof de sport dans ce second numéro) s’en sort le mieux, surtout comparé à David Knight, la fade tête d’affiche (dont c’était le premier film et qui a vite laissé tomber la carrière d’acteur après un second essai). Démons 2 a également marqué les débuts sur grand écran de Asia Argento, la fille de Dario alors âgée de 11 ans (bon, elle n’a pas franchement grand chose à faire).
Dario Argento avait planifié un troisième Démons qu’il a confié à Michele Soavi. Mais pour son deuxième long métrage après Bloody Bird, Soavi a préféré remanié le scénario pour se démarquer du diptyque de Lamberto Bava et ce potentiel Démons 3 est donc devenu Sanctuaire.