DERNIÈRES LECTURES COMICS

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Je ne sais pas quelle mouche m’a piqué (peut-être un effet secondaire de la courte discussion, dans un autre topic, à propos de l’Hercules d’Abnett ?), mais j’ai soudainement eu l’envie hier soir de reprendre ce volume dans ma bibliothèque et de me le relire une fois de plus. Et c’est toujours un plaisir.

S’il y en a ici qui, par malheur (et contre toute probabilité, je veux le croire) seraient passés à côté de ce petit bijou, qu’ils sachent donc que Thor: The Mighty Avenger est une mini-série de 2010 clairement orientée vers un public « de 7 à 77 ans » qui aurait souhaité découvrir le personnage à l’occasion de la sortie du film. Le scénario des deux entretiennent d’ailleurs plus d’un point commun. Malheureusement, les numéros à l’unité furent, du coup, généralement rangés à part en section « jeunesse » par les vendeurs, faisant passer à côté une partie du lectorat, et les ventes demeurant « décentes » mais « insuffisantes », la série, qui était prévue pour durer 12 numéros, fut arrêtée assez abruptement après le 8e. (Le 9e fut plus tard offert dans le cadre du Free Comic Book Day, il a été repris dans le TPB v.o., mais pas par Panini, et je n’ai jamais eu l’occasion de le lire.)

Jane Foster, dans cette version, a été ré-imaginée en conservateur [size=75](et non pas « curatrice », note au traducteur)[/size] de musée d’une petite ville de province, ce qui est… étrange, mais pas non plus énormément plus qu’astrophysicienne, après tout. Elle va y croiser la route (et plus si affinités) de Thor, exilé sur Midgard pour y apprendre l’humilité après une « discussion » qu’on devine houleuse avec son paternel… le problème étant que Thor est devenu amnésique au cours de l’opération. On comprendra en cours de route que cette amnésie a sans doute à voir avec l’intervention et les plans machiavéliques d’un mystérieux « Monsieur K. », mais son identité de même que le pourquoi ou le comment nous resterons à jamais un mystère, du fait de l’annulation précoce du titre.

Mais Thor: the Mighty Avenger est un exemple de ces histoires où, selon la formule, « la destination compte moins que le voyage », et, oh, boy, quel beau voyage c’est là. S’il reste regrettablement trop court, le fait de ne pas avoir le fin mot de « l’énigme » est finalement assez accessoire comparé aux autres nombreuses qualités du titre, même ainsi mutilé.

Très joliment servi au dessin par Chris Samnee (quand bien même celui-ci n’est pas encore au sommet de son art), le récit entremêle quête identitaire, romance, moult teams-up avec d’autres figures de l’univers Marvel, action et humour, le tout saupoudré de références allant du Magicien d’Oz au Sacré Graal des Monty Python. Le traitement de l’histoire avec Jane Foster est chou au possible, faisant fondre mon cœur de midinette (si si), tandis que l’épisode où les Warriors Three rendent visite à Thor et se retrouvent à Londres où ils se bastonnent puis se biturent avec Captain Britain m’éclate à chaque fois. Le titre demeure résolument « solaire » : Thor, à son habitude, est un nigaud qui a le réflexe de taper d’abord et de poser les questions après, mais il n’en reste pas moins chevaleresque et attachant, et ce n’est sans doute pas un hasard si les autres héros qu’il croise sont Ant-Man (Hank Pym) et la Guêpe, Namor, et Iron Man, présentés ici avec des costumes et des psychologies inspirés de leur incarnations des années 60, avant qu’ils n’aient en commun d’évoluer vers des versions plus sombres, discréditées et/ou ambigües, entre alcoolisme, violence conjugale et génocide.

Au final, un titre plein de bonnes idées, culte au sens plein de l’expression (ça fera plaisir à Artemus), et que je ne me lasse pas de reprendre de temps en temps.

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