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Récemment, je suis tombé sur deux épisodes dessinés par un gars appelé John Ross. En cherchant un peu, je découvre qu’il a surtout œuvré dans le catalogue Valiant, période Shooter. Mais je vois qu’il a illustré une histoire consacrée à Ben Grimm, dans Marvel Comics Present #164, daté d’octobre 1994.

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« Rabbit Stu » est une histoire toute simple, écrite par Mariano Nicieza. Au cours d’un combat contre une créature gigantesque que les Fantastic Four tentent de contenir, Ben Grimm est propulsé à travers la ville. Après avoir percuté plusieurs buildings, il tombe dans une arrière-cour où un gamin de sept ans, Jeremy, joue avec son lapin domestique, Stu.

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Devant la chute de Ben, l’animal pris de panique s’enfuit, laissant le bambin désemparé. N’écoutant que son grand cœur, Ben se met en demeure de rattraper Stu (rappelons pour les non anglophones que « Stu », souvent diminutif de « Stewart », se prononce comme « stew », qui signifie ragoût ou, ici, civet, ce qui constitue une petite scène de complicité entre le héros et l’enfant).

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Décidant de ne pas rejoindre les autres, Ben poursuit le lapin dans le trafic routier puis dans le métro, et finit bien entendu par le récupérer et le ramener à son petit propriétaire.

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L’histoire est toute simple mais, comme souvent avec des sujets de ce genre (et Bill Mantlo, à son époque, s’était fait une spécialité de ce type de récits), elle mobilise la dimension émotionnelle du thème du héros. Un peu de pathos ne fait jamais de mal et se marie très bien avec la figure héroïque.

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Quant à John Ross, le dessinateur, il livre un travail tout à fait impeccable, avec une mise en scène plutôt réussie, des personnages équilibrés, bien posés. Il assure lui-même l’encrage et c’est limpide. Parfois, il évoque un Greg Capullo débutant (celui de Quasar, par exemple), ou peut-être un peu Rodolfo Damaggio, avec ici et là un zest de Paul Smith. C’est plutôt chouette. On remarque notamment qu’il sait créer du mouvement sans recourir à des traits de vitesse de manière systématique.
Encore un exemple de dessinateur prometteur, qui fait un passage discret dans le monde de la bande dessinée et qui, sans atteindre des sommets, livre un travail qui aurait pu le mener à une carrière plus spectaculaire. Au lieu de ça, il est sorti des radars et c’est assez étonnant de redécouvrir son travail, loin d’être déshonorant.

Jim