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Ayant récupéré les numéros VF, je me suis plongé ce dimanche dans le cycle de Rick Remender sur le Punisher dont je connaissais le début d’une fameuse partie.

Comme le nom l’indique sur la couverture du 1er numéro, on est dans la période « Dark Reign » soit donc le moment où Norman Osborn profite de son nouveau statut de sauveur de l’humanité pour imposer sa loi. Ce qui n’est pas du gouts du Punisher. Cette nouvelle série a ceci de particulier (du moins c’est ainsi qu’elle fut vendu) qu’elle assume totalement son ancrage dans l’univers Marvel là où nombres de précédentes se déroulaient en parallèle et à coté malgré des apparitions de personnage ou autre.

Ici la série joue à fonds la carte univers Marvel. Le Punisher cherche à buter Norman Osborn et se fait poursuivre par Sentry, il use et abuse de différents gadgets et engins piqués chez les autres super-héros et vilains. Enfin fini la lutte contre les mafieux, place à un duel entre lui et la clique de Hood composée d’anciens super-vilains de bas-étages ressuscités.

Je suis resté un peu circonspect sur cette partie qui dure environ un an. On est sur une période que j’affectionne guère et j’aime bien l’idée d’un personnage qui vit sur le bas-coté des autres. Pour autant, ça fonctionne de mieux en mieux au fil des numéros. Il y a l’énergie du scénariste que j’aimais alors, cette sorte de course-poursuite qui ne cesse jamais et des actes audacieux mais totalement cohérent.

Et puis alors qu’il est bien à l’aise avec le personnage, Remender le brise et le reconstruit. Littéralement. S’ouvre alors la période Franken-Castle dans lequel ce nouveau monstre de Frankenstein va aider une nouvelle communauté. C’est audacieux, totalement différents, ça ne devrait pas fonctionner et pourtant ça marche. Déjà parce que Remender ne balance pas cette idée dès le départ et la prépare en amont en brisant mentalement le Punisher avant la découpe finale (la résurrection de sa famille qu’il stoppe au lance-flamme), ensuite parce que Tony Moore au dessin permet une nouvelle ambiance et apporte une nouvelle énergie, enfin parce que Remender rappelle un concept et une équipe, la légion des monstres, issu du passé. Et ça c’est le genre de truc que j’aime, aller chercher dans la continuité des personnages et idées pour nourrir son histoire.

Le Punisher devient donc pour un temps un protecteur d’une communauté de monstres traquée et tuée sans merci par une armée de tueurs à la solde d’un répurgateur fou (la encore un personnage issu du folklore de l’éditeur). Cette période est passionnante, forte, poignante, totalement frénétique et sans aucun doute la plus proche de son chef d’oeuvre, Fear Agent. Pour autant ce n’est pas une parenthèse dans son cycle. Castle en monstre, c’est exprimer frontalement ce qu’il pense être devenu. Et sans dire qu’il retrouvera une humanité perdue au sein de ces monstres, l’idée est là.

Mais une idée malheureusement avorté par les mauvais retours. Du coup on accélère le truc, on le fait combattre son assassin (avec Wolverine en prime) et on le fait redevenir « normal ». Tout ce retour fonctionne bien mais j’en garde quand même une certaine amertume, il y avait tant de chose à faire alors. Son cycle se termine sur une histoire plus classique qui voit le retour du Puzzle. Ça tient la route et démontre que Remender pouvait très bien écrire le Punisher de façon classique (mais il voulait pas, na !) et ça raccorde tous les wagons en traitant les rapports père/fils (le fils du Puzzle étant devenu le nouvel assistant du Punisher au début de la série).

Au final voila une période agréable à lire, celle à montrer comme preuve de ce qu’on peut faire quand on lâche la bride à un auteur.

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