J adhere à tout ce qui est dit sur Steve Gerber.
Aux 4 titres cités, je mettrais aussi Son Of Satan qui est pas mal aussi dans le sous texte et la bizarrerie qui a un sens. (j en profite puisqu un TP sort bientôt pour les retardataires).
Enfin… il a aussi un court run sur Captain America… que j aime beaucoup… son idée d’origine me paraissait vraiment bonne (une erreur de date qui ne genera plus personne quand truth fera la même) l’invalidant et semblant le pousser vers la sortie …
Ah oui, « Son Of Satan » faudrait que je jette un oeil là-dessus ; le perso fait d’ailleurs une petite apparition durant le run de Gerber sur « Defenders », puis deviendra un pilier de l’équipe bien plus tard…
Un truc qui me tente pas mal aussi, mais je ne sais pas du tout ce que ça vaut, ce sont les « Tales of the Zombie », grosso modo à la même époque…
J aime moins mais ca reste sympa.
Y a pas mal de Gerber, McGregor, Moench dans l’ensemble des mags noir et blanc Marvel.
Perso je prefere quand même Vampire Tales et Deadly Hands of Kung Fu et même Howard The Duck (c est certes Mantlo mais Colan est au top et y a du Golden aussi)
Si le noir et blanc te gene pas … Marvel solderait ses essentials aux comics shops… y a donc moyen de les avoir pour pas grand chose.
c est souvent pas cher chez Cheap Comics… par contre les FDP étant à 15€… il faut commander pas mal…
(et ces Captain America sont en essentials au T6)
Merci pour les infos.
S’il y a bien un perso Marvel dont je connais mal le titre consacré, c’est bien Cap’… Je lirais bien les épisodes signés Gerber, donc merci du tuyau.
C est pas le meilleur de Cap mais il y a de vrais bonnes idées (ou alors c est parceque c est le 1er run que j ai lu…) mais il est pas resté suffisamment longtemps.
Apres en Cap, le meilleur c est Steranko-Englehart-dematteis pour moi… puis Stern/Byrne, Lee/Kirby, Brubaker … alors on arrive à Gerber, McKenzie, Gruenwald (lui par contre la longueur… presque 150 numeros fait que le meilleur cotoie le pire)… (je schematise)
Ça me trottait dans la tête depuis que j’avais lu ton article mais pas moyen de mettre le doigt dessus, et puis ça m’ait revenu.
Steve Gerber et quelques autres auteurs de la même période, ces années 1970 où une large place était laissée à l’invention et à l’exploration même chez les Big Two, font partie de scénaristes dits « *ground level *» c’est-à-dire qu’ils tentaient de concilier un esprit provocateur et relevant au sein d’une production grand public.
C’est dit-on Mike Friedrich, qui a le premier utilisé (et certainement inventé) cette expression « *ground level * », pour décrire la manière dont les genres mainstream étaient explorés avec une sensibilité underground.
Il y a de ça chez les Défenseurs de Gerber et pratiquement toute sa production.
Je ne connaissais pas l’expression « ground level », mais j’y souscris totalement ; c’est tout à fait le feeling qui se dégage de ces travaux en tout cas.
Il ne faut pas oublier non, en ce qui concerne l’inclusion des thématiques sociales/sociétales, que la plupart des auteurs de comic-books de l’époque vivaient plutôt chichement et ne résidaient pas spécialement dans les beaux quartiers de New-York. Quand Gerber décrit Hell’s Kitchen comme une sorte d’enfer urbain (dans « Omega The Unknown » notamment), c’est aussi parce qu’il vivait dans ce type d’environnement. Il lui suffisait de regarder par la fenêtre.
Tout ça confère en tout cas une résonance énorme aux travaux de l’époque.
4ème partie : Doctor Strange vol.2 10-13 par Steve Englehart et Gene Colan (1975/76)
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Lorsque Frank Brunner fait la connaissance de Steve Englehart, ils ne tardent pas à sympathiser par le biais de leurs centres d’intérêts communs, allant de l’astrologie à la consommation de stupéfiants, et le dessinateur se dit alors qu’il a devant lui un potentiel collaborateur à sa mesure, partageant qui plus est son intérêt pour Lovecraft et Castaneda (deux influences parmi d’autres qui infusent leur production de l’époque).
Brunner n’était pas spécialement satisfait du style d’écriture de Gardner Fox sur le titre, avec sa formule « freak of the week », au point de préférer se tourner vers d’autres séries avant que Roy Thomas ne lui demande expressément de revenir. Sans se faire prier, il n’a donc pas tardé à contacter le créateur de Mantis pour le convaincre de reprendre avec lui la série Marvel Premiere.
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Avec la bande de potes qu’ils ont intégré, composée de Starlin, Weiss et Milgrom, il forment une groupe de créatifs à la marge, plus à l’aise sur des séries secondaires où ils bénéficient d’une plus grande liberté créative, à l’instar de Gerber et McGregor (Starlin ira même jusqu’à refuser la reprise du titre Fantastic Four).
Durant cette période, il n’est pas rare qu’il dégottent de nouvelles idées lors de leurs excursions nocturnes, propice à la consommation de LSD. D’après la légende, c’est suite à une projection d’Alice au pays des merveilles qu’ils ont eu l’idée d’utiliser une chenille fumeuse, que l’on retrouve dans le premier arc de la seconde série régulière, un roller-coaster halluciné et dantesque (correspondant au recueil A Separate Reality).
Leurs échanges ont abouti à pas mal d’éléments pour le moins iconoclastes et ambitieux, retranscrits dans les fameux « cosmic comics » (avec notamment le point d’orgue que constituent les travaux de Starlin sur les titres respectifs de Mar-Vell et Adam Warlock) de ces jeunes créatifs décidément bien loin des « premiers de la classe » (Conway, Thomas, Wein, Wolfman) désignés pour prendre la suite des titres historiques, ceux dont Lee s’était occupé le plus longtemps.
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De gauche à droite: Tom Orzechowski, Jim Starlin, Heather Devitt et Steve Englehart à une soirée costumée
L’air du temps évolue et les références glissées dans les publications ne sont plus les mêmes. Quand Englehart reprend les Vengeurs, il place un bouquin de Castaneda dans les mains du Fauve, et n’hésite pas pour incorporer une private joke, lorsque il tourne en dérision le style prolixe de son camarade Don McGregor par le biais d’un caméo de Black Panther, qui décline longuement l’offre de retour dans l’équipe. Englehart et Brunner se lâchent au niveau des concepts et de l’aspect visuel, et rançon du succès, Stephen Strange se retrouve de nouveau avec une série régulière. Cependant cette cadence plus soutenue fait que le passage du dessinateur est de courte durée, nécessitant la réimpression d’un épisode de Ditko.
Le fait est que Brunner avait également l’impression d’avoir fait le tour du sujet, ce qui l’a poussé à se reporter sur le lancement du titre Howard the Duck de Gerber, alors en passe de devenir un des titres majeurs de la période (un projet confié au départ à Neal Adams le mentor de Brunner).
Il en sera quitte pour ne faire finalement que les deux premiers numéros, mettant fin à son contrat dans la foulée car il estimait son salaire insuffisant et dans le cadre des deux séries, ce n’est autre que le très talentueux Gene Colan qui a pris la suite. Malgré l’écart de tonalité entre des titres aussi différents que Dr. Strange et Howard the Duck, le style multi-facettes de ce regretté dessinateur d’exception se révèle adapté dans les deux cas, visiblement à l’aise dans les différents registres, allant de la quête initiatique nimbé de psychédélisme à la chronique sociale féroce à forte tendance satirique.
Dès le second arc impliquant Dormammu et sa soeur Umar, Colan ne démérite pas dans son habileté de narrateur hors-pair, rendant des planches immersives, conjuguant son usage de la vitesse et des ombres, ainsi que son usage caractéristique des aplats de noir, qui participe à l’atmosphère inimitable de ses planches.
Englehart continue dans une veine ambitieuse et à grande échelle, multipliant les événements d’ampleur cataclysmique, boostant la dramaturgie, le gravitas, nécessaire dès lors qu’il s’agit d’utiliser Eternité, l’entité qui incarne l’univers, devenu une figure indissociable de la série depuis la fameuse saga (Strange Tales 130-146) de Lee et Ditko, souvent considérée comme l’apothéose ou l’acmé du titre (voir même pour certains le tout premier graphic novel de l’histoire du genre).
Bien évidemment en raison de l’aspect « deus ex machina » inhérent à son statut, ce personnage a été utilisé depuis de manière plus ponctuelle que ce soit dans le crossover Infinity Gauntlet et Marvel Universe: The End de Starlin, dans le run de DeMatteis sur les Defenders et dans celui de Englehart sur le Silver Surfer, ou encore lorsque il est utilisé de manière astucieuse par Dan Slott lors de son run mal-aimé sur le titre Mighty Avengers, sans oublier son rôle décisif lors du procès de Reed Richards.
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Avec cet arc, connu également en vf sous le titre « L’agonie de la Terre » via les publications Arédit/Artima, le scénariste reste fidèle à ses habitudes thématiques, et se place dans la droite lignée de ce qu’il a construit précédemment, visible tout d’abord avec le mystère entourant le Baron Mordo, devenu l’ombre de lui-même suite aux événements relatés dans la saga de Sise-Neg. Comme si cela ne suffisait pas Eternité débarque en annonçant à Strange que la fin de son monde est proche. Débute alors pour le sorcier suprême une quête désespérée pour empêcher cela à tout prix.
L’ampleur du danger permet de mesurer le fardeau de la fonction du héros, lui qui sauve régulièrement la réalité, mais aussi plus spécifiquement l’humanité à de nombreuses reprises, sans que celle-ci ne soit au courant, et c’est particulièrement le cas dans ce récit haletant et intense où il fait figure pas seulement de témoin clé comme chez Ditko, mais aussi de dernier représentant de ce qui fut. Les proportions atteintes sont telles qu’elles nécessitent l’implication de l’Ancien (à ne pas confondre avec Genghis qui fonctionne sur le même poncif du vieux sage venu d’Orient).
Le trip psychédélique de Brunner laisse alors la place à un cauchemar métaphysique, confrontant notamment Strange a plusieurs avatars de son passé qui reflètent les différentes étapes de son existence, et qui sont menés par un leader portant un masque à l’effigie de Nixon (depuis la saga de L’Empire Secret Englehart ne s’est pas géné pour critiquer le président d’une manière ou d’une autre). Comme souvent dans ce cas de figure, le sorcier suprême va alors devoir percer le voile des apparences et découvrir le but de ce rite initiatique annonciateur d’une augure funeste.
Tout va aller de mal en pis, entraînant un désastre aux proportions énormes et aux implications dantesques, peut-être même trop ambitieux dans le cadre d’un univers partagé pour pouvoir perdurer durablement (sans retour au statu quo).
Or c’est justement de ce côté-là que les limites ont été vite atteintes.
En effet cet arc, ainsi que le dernier d’Englehart, qu’il n’a pas eu l’occasion de terminer, a été retconné de manière abrupte par Marv Wolfman, reliant ainsi les divers sub-plots à la menace que constituent les Créateurs, qui oeuvrent dans l’ombre contre Strange, une intrigue au long cours aboutissant à terme à l’excellente saga « Creators Chronicles » malgré son chassé-croisé d’auteurs, et qui n’en reste pas moins une période charnière de la série, qu’il s’agisse du tri que fait Wolfman des apports d’Englehart, de la courte participation de Jim Starlin, et bien sûr des débuts de Roger Stern, l’auteur d’un run d’anthologie considéré depuis comme un des trois grands classiques de la série.
Il est particulièrement regrettable que Englehart ait claqué la porte avant d’avoir pu achever son dernier arc, qui constitue la dernière saga de grande envergure de son run, le titre du dernier épisode étant d’ailleurs assez équivoque (« the dream is dead »). Cet arc se démarque par son exploration de l’histoire occulte de l’Amérique, par le biais d’un voyage dans le temps concordant avec le bicentenaire. D’après le scénariste, la fin de l’histoire aurait impliqué le magicien Stygyro, tout en révélant qu’il tirait son pouvoir de l’énergie psychique provenant du patriotisme américain, une idée bien barrée digne des meilleures séries Vertigo des années 90 (qui rappelle en un sens le concept de l’American Scream provenant de la reprise mémorable de Shade the chaging man par Peter Milligan).
Le moment où Gerry Conway a accédé brièvement au poste d’éditeur en chef a marqué la fin de la récré, préfigurant la politique de Shooter à propos des auteurs qui ratent leurs deadlines (McGregor en a fait les frais).
Il est fort probable que certains éléments de l’intrigue, en particulier le fait que Cléa puisse cocufier Strange avec nul autre que Benjamin Franklin, n’ont pas dû beaucoup plaire aux éditeurs, et il ne fallut pas plus qu’un conflit à propos de cette histoire pour que Englehart se décide à aller voir ailleurs, un mal pour un bien puisque son contrat d’un an chez DC a donné lieu à une des sagas les plus plébiscitées du chevalier noir.
Durant cette période, la série regagne en popularité, et l’on retrouve d’ailleurs dans le courrier des lecteurs Ralph Macchio, le futur éditeur du titre Daredevil, qui se montre élogieux envers le style de Colan, tout comme Peter B. Gillis à propos du scénario de l’arc sur la famille de Cléa.
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Malgré le départ de Brunner, on ne perd pas au change, vu que le scénariste a eu la chance de bénéficier de la participation de Gene Colan, très inspiré sur la partie graphique, se démarquant par sa gestion sans pareil des ombres, ainsi que sa manière de figurer la vitesse et le mouvement (ce qui le rendait généralement délicat à encrer). Sa narration se fait toujours au plus près des événements, au coeur de l’action, aboutissant à un effet d’immersion maximale, accentuant le suspense et le caractère anxiogène par le biais de cadrages serrés sur les visages expressifs. Alors quand en plus c’est Tom Palmer qui le seconde, aka l’encreur qui avait sa préférence, on a droit à un feu d’artifice visuel, qui démontre bien l’efficacité du duo qui officiait également à ce moment-là sur Tomb of Dracula. Histoire de tenir la cadence des deadlines, Colan ira même jusqu’à consommer des amphétamines durant cette période.
Signe de la santé du titre, il est redevenu mensuel à l’issue de cette saga, une situation néanmoins de courte durée, la série n’étant de toute façon pas connue pour avoir souvent figuré dans le hit de ventes, à quelques exceptions près, en particulier en ce qui concerne les épisodes de Frank Brunner.
Les successeurs d’Englehart n’ont pas toujours été à l’aise à propos de la grande puissance du personnage, une problématique qui a débuté dès lors que Strange a acquis le titre de sorcier suprême, accentuant ses pouvoirs et sa longévité (Bendis n’a pas su éviter cet écueil du « deus ex machina » en usant de cela comme d’une facilité narrative).
À partir du moment où il devient tout puissant, que son cheminement est terminé, il ne lui reste plus guère qu’à attendre de pouvoir passer le flambeau à la manière de l’Ancien avant lui. Comme le dit l’ami Nikolavitch dans Mythe et super-héros, à partir de là il n’y a pas 36 solutions pour renouveler la série en entamant un nouveau cycle, qui passe par la surenchère de puissance qu’implique l’affrontement entre les diverses entités ou le remplacement pur et simple. Les occasions n’ont pourtant pas manquées avec divers disciples, pupilles et autres alliés (Cléa, Rintrah) et cela a bien fini par se concrétiser, avec Brother Voodoo, devenu brièvement le nouveau détenteur de l’oeil d’Agamotto dans l’intervalle de deux arcs peu inspirés des New Avengers de Bendis, ayant droit également dans la foulée à sa propre mini-série signée Rick Remender.
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Rétrospectivement l’intérêt principal du premier arc des New Avengers sur le sujet est surtout de retrouver Stephen Strange croqué par Chris Bachalo, qui en profite pour canaliser l’influence fondamentale de Michael Golden sur son style. Ce n’est pas étonnant dès lors d’apprendre qu’il adule le stand-alone remarquable (« To Have Loved…and Lost ! ») signé Stern et Golden, et resté depuis dans les annales du titre.
En ce qui concerne le Dr. Voodoo, la greffe n’a pas l’air d’avoir prise sur la durée, vu qu’il est redevenu un simple magicien, un signe peut-être des préférences d’une partie du lectorat actuel, plus enclin à accepter une nouvelle figure héroïque si elle emprunte son nom à un prédécesseur célèbre (Kamala Khan, Miles Morales, Sam Alexander) qui peut, si besoin est, valider cette évolution et mettre en place le passage de témoin en parrainant cette nouvelle génération. Une logique de variation en somme, pour rester en terrain connu et ne pas trop prendre de risques avec une nouvelle franchise sortie de nulle part.
À propos de Stephen Strange, l’idée qu’il puisse chuter de son piédestal et devienne nettement moins puissant, constitue une solution plutôt favorisée par les auteurs actuels (Pak, Waid). Le personnage peut aussi être affaibli ou diminué, en tant qu’adepte de la Magie Noire et borgne sous Gillis, ou blessé par une balle dans la mini-série The Oath de Vaughan.
Toutes les occasions sont bonnes pour qu’il reste au niveau du commun des mortels, P. Craig Russell n’a pas joué cette carte par exemple durant les dernières décennies, peut-être aussi parce qu’il a fait avec son graphic novel une sorte de remake/relecture de son annual des années 70.
Cela peut virer parfois aussi à une approche plus terre-à-terre et ancré dans le réel, parfois au point de se rapprocher d’une logique à la Vertigo/Constantine sous l’égide de Tonny Harris et Warren Ellis, sans oublier ceux qui se sont trompés d’auberge et qui font du hors sujet (JMS) à trop vouloir moderniser le personnage. À mon sens son intégration au groupe des Illuminati n’a pas non plus participé à redorer son blason, depuis la période Bendis/Hickman le personnage a clairement besoin de repartir sur de bonnes bases. Sur ce point, en ce qui concerne la relance d’Aaron il y a de quoi être enthousiaste.
Ah putain !
Ah putain ah putain ah putain !
Ah la vache !
Jim
Je sais pas si c est vraiment compliqué qu un personnage soit « puissant »: j ai un gros faible pour Doc Strange et je l aime nettement moins quand justement il est à un niveau faible… il n est plus Strange…
Et les trucs qui limitent les pouvoirs sont souvent un souci narratif… combien de personnages avaient des pouvoirs qui devaient les rapprocher de la mort ou autre… et cet aspect a vité été oublié… (Spawn par exemple)
Chouette billet, très intéressant.
Merci
Si mes souvenirs sont bons, Neal Adams devait dessiner l’épisode avec Hell-Cow, pas la série Howard the Duck.
Qu’est-ce que c’est le « gravitas » ?
Concernant Gerry Conway je me permets un petit aparté, si vous voulez lire une nouvelle de S-F écrite par ce pillier de la BD U.S. c’est possible (Pour en savoir +).
Bon je le relis tant la richesse de cet article demande au moins une relecture.
Ouh là, c’est copieux !!!
Je vais lire ça ce soir tranquillement…
Merci, Marko !
En soi non effectivement, tout dépend du scénariste s’il aborde cela comme quelque chose qui permet d’augmenter les potentialités du récit (les voyages dans le temps de Strange selon Stern ou Englehart, construits sur de véritables enjeux forts) ou à l’inverse comme un aspect délicat à gérer dans la capacité à proposer de nouveaux challenges intéressants.
Ces derniers temps je relisais le Spectre d’Ostrander, un de mes runs favoris des 90’s, et je trouve que l’auteur se débrouille remarquablement bien avec cette notion de puissance justement, tant dans la compréhension progressive de Corrigan envers sa mission, que de l’évolution de sa mentalité au contact des autres, avec tout ce que ça implique comme doutes et questionnements (un personnage avec un but absolu à atteindre et les moyens pour y arriver, mais sans le mode d’emploi).
Le Cheminement importe plus que la puissance à disposition finalement, c’est très character-driven en ce sens. L’ apprentissage se fait dans la douleur, finissant par entraîner un dilemme, et surtout une situation dramatique que le personnage n’a pas pu empêcher justement malgré son grand pouvoir. La force dramatique poignante qui s’en dégage est le signe d’une grande réussite, de même que l’utilisation maligne des éléments disparates de l’univers DC, le tiraillement du protagoniste principal entre son devoir et ses sentiments, ou encore l’équilibre de l’alternance entre la partie intimiste et le côté plus spectaculaire, par le biais des combats propres aux conventions du genre et des sujets plus sociaux.
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Pour moi cela montre bien que cette puissance n’est pas un problème, ce n’est qu’un outil après tout, une spécificité à prendre en compte, il suffit juste de trouver un axe intéressant et viable pour l’aborder.
Ce n’est peut-être pas en accord avec la définition telle quelle, mais dans la conception que j’en ai c’est selon moi cette impression de gravité, de pesanteur, de poids dramaturgique perceptible, qui arrive à mettre en avant le danger, la source de tension qui plane sur les personnages, que ce soit par le biais des dialogues, des actes, où tout simplement de l’atmosphère qui se dégage du récit.
Hickman utilise souvent ça avec ses personnages je trouve, lorsque ils déclament leurs répliques criptyques sur un ton très solennel, tout en arborant un air toujours grave et sérieux (à la longue avec lui ça vire au syndrome du balais dans le fondement généralisé ).
Pour moi Eternité fait typiquement parti de ce genre de personnages.
C’est qui est intéressant c’est lorsque cette dramaturgie n’est pas présente continuellement, et qu’elle transparaît graduellement, par petites touches. Je prend pour exemple cette scène forte provenant du très bon run de Aaron sur Wolverine.
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Le reste de l’épisode est plus dans une optique fun, mais derrière la surface, l’emploi du temps surchargé du canadien, se cache la raison pour laquelle il fait cela, à savoir son lien conflictuel avec son fils qui le mine, cherchant du coup à s’occuper l’esprit constamment pour ne pas y penser.
C’est une manière intéressante je trouve de brosser le portrait de ce personnage, lui qui essaye d’éviter de reproduire les erreurs du passé et d’accéder à une certaine forme de rédemption, et qui est en plus rôdé dans son rôle de figure paternelle (Kitty, Jubilée) mais qui pourtant se révèle incapable d’aider durablement sa propre progéniture.
On retrouve cela dans Wolverine & the X-Men, le personnage essaye de faire un trait sur son passé douloureux (le schisme avec Cyclope, sa confrontation avec la Main Droite Rouge) et se construit une nouvel havre de paix (en théorie du moins) où il est accompagné de ceux qu’il considère comme sa famille, et d’une nouvelle génération, signe d’un espoir renouvelé.
Dans ce cadre-là, le fait d’en faire un directeur d’école fonctionne, une approche assez logique qui s’ajoute à la réflexion sur la violence comme un cercle vicieux dans le run de Remender sur Uncanny X-Force, avec là encore le sort des nouvelles générations via Daken et Kid Apocalypse.
Excellent papier, Marko. Voilà qui donne furieusement envie ; je crois que je vais reprendre la lecture des épisodes d’Englehart pour finir son cycle…
Je te remercie d’avoir eu la gentillesse de mettre un lien vers ma modeste bafouille sur « A Separate Reality ». Pour la peine, je colle le post en question ici, vu qu’on compile là les infos sur les meilleurs runs de ce bon Docteur…
Doctor Strange - "A Separate Reality"
J’adore le personnage du Docteur Strange, qui me semble un des concepts les plus originaux et les plus porteurs de toute l’histoire de MarveL Le ressort de la série dès les origines est de déplacer le cadre narratif des héros Marvel des 60’s : pas de pseudo-science comme dans les FF, Hulk, les X-Men ou Spider-Man, mais un pseudo-ésotérisme qui ne s’appuie de plus sur aucun panthéon préexistant (comme « Thor » par exemple). C’est un concept monstrueux et fun, que Lee et Ditko s’empresse de transformer en chef-d’oeuvre.
Voilà, c’est à peu près tout pour ma connaissance de ce perso…les boules !!
Comme tout lecteur majoritairement VF, j’ai été particulièrement mal servi en Doc Strange. Bien sûr, il y a les team-up et les titres associés (genre « Défenseurs »). Bien sûr il y avait les édition Arédit / Artima, mais dans le bordel le plus complet (je me souviens quand même d’une poignée d’épisodes mémorables signés Starlin). Et bien sûr, il y a eu quelques numéros spéciaux et autre minis qui ont donné lieu à de chouettes albums chez Lug puis Semic, comme le sublime « Triumph and Torment » avec Doc Fatalis, ou encore le « Gambit de Faust » (j’y reviendrais sur celui-là).
Bref, c’est pas la joie pour les fans francophones du Maître des Arts Mystiques. Il manque des pans entiers de la biographie fictive du Doc, et pas des moindres : il suffit de lire le travail ahurissant de Steve Englehart et Frank Brunner sur le titre pour se dire qu’on tient là le menu idéal d’un futur « Marvel Classic ». C’est de l’ordre de la sur-tuerie totale !!
Le tandem arrive sur le perso à un drôle de moment de sa vie éditoriale : « Strange Tales » est devenu « Docteur Strange volume I » quelque part aux alentours du numéro 170, puis la série est purement et simplement annulée (après diverses tentatives pour booster le titre, comme ce Doc masqué…). Le perso réapparaît dans « Marvel Premiere 3 » et s’installe jusqu’au numéro 14 pour une série d’épisodes anthologiques, surtout à compter du 9 où Brunner s’installe sur la durée. Marvel accouche naturellement devant la qualité du matos d’un nouveau titre « Docteur Strange vol. II » avec Englehart et Brunner aux manettes, qui entament d’ailleurs la série avec un arc absolument incroyable et séminal.
Le présent TPB reprend les numéros 9 à 14 de « Marvel Première » et les 5 premiers de « Doctor Strange vol. 2 ».
J’étais très curieux de lire ces épisodes : a priori j’avais la sensation qu’ils étaient à leur façon totalement « historiques », à plus d’un titre. D’abord, ces épisodes constituent un magnifique fleuron de ce qu’a pu donner de meilleur la tendance des « cosmic comics ». Dans la lignée de quelques expérimentations plus ou moins isolées des années 60 (les histoires bizarres de Arnold Drake ou John Broome et Gardner Fox chez DC, et le travail de Ditko évidemment sur Doc Strange), et surtout totalement infusés de l’ambiance contre-culturelle de l’époque, ces épisodes aux côtés des travaux de Starlin sur « Captain Marvel » et « Adam Warlock » constituent le sommet de ces comics « psychédéliques » où les héros sont messianiques, les rencontre avec diverses entités abstraites des « trips », et où l’on acquiert des niveaux supérieurs de conscience après de véritables rites initiatiques : le versant « Jodorowsky » des comics, en somme. D’autre part, ce titre s’inscrit dans la veine « proto-Age de Bronze », d’une manière différente des « Green Lantern / Green Arrow ». On exige plus du lecteur, le cadre des références a de plus été décalé (plutôt que les références « classiques » chez Lee ou Kirby à la Frankenstein ou au mythe du Golem, on va plutôt chercher des concepts chez Robert Howard et H.P. Lovecraft). Enfin, graphiquement, le titre s’inscrit à la pointe de ce qui constitue le renouveau du genre dans les années 60 / 70…
J’ai pas été déçu du voyage. Les premiers épisodes (bizarrement tronqués du crescendo qui les précèdent, allez comprendre) relatent le premier affrontement entre le Doc et le terrifiant Shuma-Gorath (un concept typique des seventies naissantes, ça), un tournant historique dans la série car les répercussions de cet affrontement sont énormes. On trouve aussi ici le fameux épisode avec Sise-Neg, où Strange rencontre Dieu en personne en assistant à la création (qui dit mieux ??), ce qui vaudra à Englehart des réprimandes de Lee qui exige unje clarification…puis se rétracte à la lecture d’une fausse lettre de fan, rédigée par Englehart en douce !
Plus fort encore, la saga qui introduit la deuxième série consacrée au perso est pour moi, au coude-à-coude avec les Ditko, LE classique absolue du Docteur.
Silver Dagger, un prêtre catholique fanatique qui assassine les mystiques à travers le monde, parvient à attenter à la vie du Doc au sein même de son Sanctuaire. Et voilà le Doc parti à travers l’Irréalité (où il croisera une chenille géante façon « Alice au Pays des Merveilles ») pour un voyage visant à fuir la Mort elle-même (qui fait ici si je ne m’abuse sa première apparition dans le Marvelverse).
Incroyablement rythmé, tendu et inventif, l’arc est de plus une merveille au niveau graphique, Frank Brunner (que j’avoue ne pas connaître mais qui m’a séché sur le coup) assurant un espèce de mélange de rêve antre les pattes respectives de Steve Ditko et de Neal Adams. Hallucinant, au sens propre.
Je ne résiste pas à la tentation…
A noter que l’album RCM que j’évoquais plus haut, « Le Gambit de Faust », signé par Roy et Dann Thomas (et dessiné par…Guice ?), et qui est un formidable récit loufoque qui réussit l’exploit d’être fidèle à l’univers du Doc et d’être totalement hilarant (ceux d’Englehart sont bien plus sinistres), puise allègrement dans cette saga, et révèle même un secret étonnant sur la chenille croisée par le Doc ici…
Un must absolu, auquel on aura bientôt droit en VF si tout va bien.
En effet cet arc, ainsi que le dernier d’Englehart, qu’il n’a pas eu l’occasion de terminer, a été retconné de manière abrupte par Marv Wolfman, reliant ainsi les divers sub-plots à la menace que constituent les Créateurs, qui oeuvrent dans l’ombre contre Strange, une intrigue au long cours aboutissant à terme à l’excellente saga « Creators Chronicles » malgré son chassé-croisé d’auteurs, et qui n’en reste pas moins une période charnière de la série, qu’il s’agisse du tri que fait Wolfman des apports d’Englehart, de la courte participation de Jim Starlin, et bien sûr des débuts de Roger Stern, l’auteur d’un run d’anthologie considéré depuis comme un des trois grands classiques de la série.
J’ai relu cette saga hier soir.
Signe de la grande santé de la série (bien écrite, bien dessinée…) c’est qu’elle supporte très bien la valse des auteurs. Trois scénaristes (Wolfman, Starlin, Stern) dont le dernier parvient à tisser des liens entre les idées apportées par tout le monde (un peu comme ce qu’il avait fait sur la fin des Guardians of the Galaxy de Gerber), cinq dessinateurs (Alcala, Nebres, Starlin, Milgrom et Sutton) bien noyés sur l’encrage généreux de Nebres (c’est très beau, quoique un peu dense), tout cela fait un peu trop de cuistots dans la cuisine. Pourtant, ça fonctionne pas mal. On sent bien qu’il y a des raccords un peu foireux (les étoiles redevenues humaines, qui apparaissent en première page d’un épisode, et il faut attendre un bon tiers de l’épisode pour savoir qui sont ces gens qui flottent dans le vide…), que les choses sont patchées un peu à la va-vite, et que la série manque d’une direction précise et de la capacité à mettre une équipe stable aux commandes. Et pourtant, ça reste hautement lisible, très ambitieux, et surtout rapide.
Il y a une petite touche de mauvais esprit qui est assez bienvenue : l’Ancien revient le temps de trois épisodes, mais afin de ne pas sombrer dans la folie générée sur Terre, il picole comme un trou dans l’espoir de préserver sa santé mentale. Sacré Starlin. L’ensemble est teinté d’une ironie évidente (Strange infecté par une sale bestiole au regard fourbe). Avec peut-être ce sentiment d’histoire sans conséquence (l’Ancien repart communier avec l’univers et rien n’a réellement changé) aux fils narratifs résolus par un tour de passe-passe (que sont devenus les Créateurs, puisque le monde est redevenu comme avant ? et la bestiole qui infestait Strange ? et Apalla l’étoile incarnée ?).
Mais dans l’ensemble, c’est super joli et très distrayant. Même dans ses moments de flottement, la série offrait un divertissement d’excellente qualité.
Jim
Tiens, j’ai passé le week-end à la plage au Verdon sur Mer (33) et on est allé à Montalivet et Soulac qui ont des bonnes bouquineries.
J avais trouvé déjà un TP pocket couleur de Doc Strange avec les 1ers Ditko pour 3€.
Là je suis tombé sur 3 Marvel Fanfare les 31, 41 et 44.
Je ne parlerai pas du 44 ici avec du Iron Man par Steacy.
J ai surtout halluciné avec le #41 qui contient une histoire de Doc Strange écrite par Walt Simonson et dessinée par Dave Gibbons dont je n’avais (je pense) jamais entendu parler.
L’histoire est assez simple avec notre bon vieux Doctor qui se réveille avec un mauvais pressentiment. Il est alors attaqué par un assaillant inconnu puis pris dans une autre dimension où il est attaqué par Nightmare puis Eternity qui s’avère des « rêves ». Son ennemi est beaucoup plus puissant et il lui faudra ruser pour échapper à la mort dans un style qui pourrait faire penser à du DC.
L’histoire reste sans prétention mais le graphisme tend un peu à du Ditko (autant que le peut Gibbons tout en restant lui même).
La page d’ouverture et la dernière se répondant comme un miroir tel les grands moments du dessinateur sur Watchmen. (le numéro est complété de Pin-Ups de Machlan, plutôt encreur sur les WCA et de Reinhold (punisher).
Le 31 contient surtout une histoire de Cap traduite dans Spidey mais en complément un court de Doc Strange où il rencontre Owl, jeune enfant magicien surdoué qui a du mal à vouloir faire des efforts. Strange lui fait vivre sa vie de « paresseux » sur de lui et convainc le jeune de changer.
Courte histoire de Mark Wheatley. (il y a aussi 3 pages de DD par Breyfogle assez sympa).
Dans le genre petite pépite provenant de Marvel Fanfare, il y aussi l’épisode avec Angel/Warren par Nocenti et Mazzucchelli (période post Born Again).
img15.hostingpics.net/pics/399661272073143301841marvelfanfare.jpg
[quote=« Fred le Mallrat »]http://clzcomics.r.sizr.io/core/covers/lg/82/82_68717_0_MarvelFanfareVol141.jpg
J ai surtout halluciné avec le #41 qui contient une histoire de Doc Strange écrite par Walt Simonson et dessinée par Dave Gibbons dont je n’avais (je pense) jamais entendu parler.[/quote]
Chouette trouvaille.
Chris Bachalo, qui en profite pour canaliser l’influence fondamentale de Michael Golden sur son style. Ce n’est pas étonnant dès lors d’apprendre qu’il adule le stand-alone remarquable (« To Have Loved…and Lost ! ») signé Stern et Golden, et resté depuis dans les annales du titre.
À propos du dessinateur de Bucky O’Hare, Micronauts ou encore Jackie Chan’s Spartan X, voici le contenu du portfolio qu’il a consacré au sorcier suprême, dont il avait illustré les aventures à deux reprises, le temps d’un épisode et d’un back-up, tous deux parus en VF dans la collection Super Héros de Comics USA.
Très classes ces visuels.