DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS (Sam Raimi)

Quand j’ai vu le premier Iron Man (en salles : je crois que l’univers Marvel par Marvel - donc pas les trucs Sony ou Fox - est sans doute la seule où je n’ai pas loupé un rendez-vous), une chose m’a frappé : il y avait beaucoup de papas qui venaient avec leurs enfants. Ça m’a davantage frappé que pour les X-Men ou les Spider-Man de Raimi. C’est peut-être tout bêtement une affaire de timing (cette génération n’avait pas encore fait d’enfants, ou alors trop petits, autour de l’an 2000), mais toujours est-il qu’il y avait dans la salle un effet transgénérationel. Vu que ça m’avait frappé, j’y avais prêté un peu plus d’attention aux films suivants, et je trouve que ça se confirme : jusqu’à Endgame, par exemple, ou même Far from home, je trouve que les familles, avec les parents qui « montrent » à leurs enfants, constituent une part non négligeable du public.
Là encore, je peux me tromper dans mon analyse, et je pense que de toute façon elle n’est pas exclusive à cet univers (les mêmes papas ont connu la première trilogie Star Wars et peuvent aussi s’avérer prescripteurs sur les films récents, par exemple), mais je crois que cela constitue une assise, un socle qui permet de faire passer plein d’idées et de concepts. Il me semble que c’est l’un des trucs que Marvel a compris, et pas DC : qu’on peut amener des idées progressivement et faire confiance aux spectateurs pour les assimiler, surtout quand les spectateurs en question sont déjà familiers grâce à leur expérience de lecteur.
L’idée de l’univers partagé, elle a été plantée dès la première scène post-générique dans Iron Man. Elle a permis de donner un rendez-vous sur le ton de la plaisanterie et du clin d’œil, mais également d’asseoir l’idée du groupe de héros, de la menace qui passe d’un film à l’autre, etc etc. Faire les choses progressivement. Là, sur le Multivers, ça sera sans doute la même chose, et comme en plus Endgame a déjà proposé la pirouette du flash-back inter-films, ils sont totalement en mesure de revenir sur les lignes temporelles parallèles dessinées dans Endgame ou la Terre 616 évoquée dans Far from home.
Ils sont dans une dynamique de réussite et de séduction qui ne donne pour l’heure aucun signe de fatigue.

Jim