Dr WHO CONTRE LES DALEKS (Gordon Flemyng)

REALISATEUR

Gordon Flemyng

SCENARISTES

Milton Subotsky et David Whitaker, d’après Les Daleks de Terry Nation

DISTRIBUTION

Peter Cushing, Roy Castle, Jenny Linden, Roberta Tovey…

INFOS

Long métrage britannique
Titre original : Dr Who and the Daleks
Genre : aventures/science-fiction
Année de production : 1965

Comme je l’ai déjà souligné à l’occasion de mon billet sur The Trollenberg Terror, il n’était pas rare que des mini-séries de science-fiction et d’horreur ayant connu un certain succès sur le petit écran britannique fassent l’objet d’un remake cinématographique peu de temps après leur diffusion. Ce fut par exemple le cas pour la trilogie mettant en scène le professeur Bernard Quatermass, scientifique créé par l’écrivain Nigel Kneale pour la BBC, qui a également été déclinée en 3 longs métrages au cinéma (Le Monstre, La Marque, Les Monstres de l’Espace).
Et la plus illustre série de S.F. anglaise n’y échappa pas : deux ans après la diffusion de son premier épisode sur la BBC, le Dr Who et son T.A.R.D.I.S. prirent leur envol sur grand écran…mais pas dans les versions auxquelles les téléspectateurs étaient habitués.

C’est la firme AMICUS, l’un des studios concurrents de la Hammer, qui acheta les droits des histoires écrites par Terry Nation, le créateur des Daleks, afin de développer une trilogie…choix évident puisque les ennemis mortels du Docteur connurent le succès dès leur première apparition. Dr Who contre les Daleks est le remake du second serial de la série Dr Who, qui correspond aux épisodes 5 à 11 de la saison 1. Dans cette aventure, le Seigneur du temps, sa petite-fille Susan et les professeurs Ian Chesterton et Barbara Wright se retrouvent sur la planète Skaro, pris dans le conflit entre les pacifiques Thals et les belliqueux Daleks (une histoire visiblement inspirée par La Machine à explorer le temps de H.G. Wells).

Le scénario du film, que l’on doit à Milton Subotsky (Tales from the Crypt), le grand patron de la Amicus, et David Whitaker (qui faisait alors partie de l’équipe de scénaristes de la série de la BBC), reprend les grandes lignes ainsi que plusieurs péripéties du serial télévisé. Les plus gros changements sont ailleurs : dans le film, le Docteur a deux petites-filles, Susan et Barbara (alors que dans la série, seule Susan est de sa famille…et elle est plus âgée); Ian Chesterton est le petit ami de Barbara et il est présenté comme un jeune homme gaffeur, l’élément comique (un peu lourdingue) du récit; les Daleks aux couleurs flamboyantes ont été repensés afin de les faire apparaître plus imposants et donc plus menaçants que ceux de la série (l’affiche ci-dessus montre qu’ils ont failli être armés de lance-flammes, mais l’idée a été abandonnée pour ne pas choquer les jeunes enfants).

Dans le rôle-titre, on retrouve le légendaire Peter Cushing (Frankenstein, Van Helsing, le Grand Moff Tarkin…), choisi parce que la production voulait un acteur connu afin de mieux vendre le film à l’étranger…mais le Docteur qu’il interprète n’a absolument rien à voir avec le Seigneur du Temps alors campé par William Hartnell : il s’agit ici d’un humain, un scientifique excentrique et papy gâteau aux faux airs d’Albert Einstein, qui a construit le T.A.R.D.I.S. dans son jardin avec l’aide de ses petites-filles ! Et Who est son nom de famille puisque Ian l’appelle « Docteur Who » lors de leur première rencontre.
Bien qu’il ne soit pas le produit de la technologie avancée des Seigneurs du temps, le T.A.R.D.I.S. est toujours plus grand à l’intérieur…un intérieur chaotique, véritable bric-à-brac de fils et autres équipements électroniques.

Malgré ces ajustements pas toujours convaincants et une réalisation assez mollassonne (l’ensemble manque cruellement de rythme), Dr Who contre les Daleks demeure un sympathique divertissement…une vision alternative de l’univers du Docteur qui a conservé le charme propre aux petites productions S.F. un peu cheap de cette époque…et Peter Cushing est toujours amusant en savant « tête en l’air », même si on est ici très, très loin des caractéristiques du plus célèbre des Seigneurs du Temps.

Dr Who contre les Daleks fut un succès modeste (enfin, surtout en Angleterre) et Amicus put ainsi produire rapidement la suite, Les Daleks envahissent la Terre (le remake de The Dalek Invasion of Earth, le second serial écrit par Terry Nation). Mais ce deuxième long métrage sorti en 1966 ne connut pas le même engouement de la part de la critique et du public et les plans pour un troisième volet furent abandonnés.

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Voici deux cases extraites de l’adaptation en bande dessinée dessinée par Dick Giordano pour l’éditeur Dell Comics :

Notons qu’un coffret regroupant ce film, sa suite Les Daleks envahissent la Terre, ainsi que le documentaire Dalekmania est sorti il y a quelques mois…

Tori.

Quelle étrange curiosité !
Est-ce que cela a été évoqué dans la série ou les produits dérivés, comme monde parallèle ?

Dans la bande dessinée « A visit to the cinema » (publiée dans Doctor Who Magazine 190), le troisième Docteur semble beaucoup s’amuser en regardant les deux films avec Peter Cushing…on pourrait donc penser que les longs métrages existent dans l’univers du Docteur en tant qu’oeuvres de fiction, mais cette histoire courte serait, paraît-il (puisque je ne l’ai pas lue), parodique et ne ferait donc pas partie de la continuité officielle de la série.

Les personnages des films sont réapparus dans une bande dessinée et une nouvelle, sans être rattachés là aussi à l’univers officiel.

Merci !

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