Horreur
Long métrage britannique
Réalisé par Peter Sasdy
Scénarisé par Stanley Price d’après une histoire de Nato de Angeles
Avec Joan Collins, Eileen Atkins, Ralph Bates, Donald Pleasence, Caroline Munro, Hilary Mason…
Titre original : I don’t want to be born
Année de production : 1975
Dans la catégorie « enfants démoniaques », celui de I don’t want to be born (Evil Baby en V.F. et plein d’autres titres alternatifs pour les différentes sorties et ressorties en Angleterre et aux U.S.A.) est particulièrement précoce. La preuve, le chiard est à peine dans les bras de sa mère qu’il lui griffe le visage. Il mord le bout du doigt de la femme de ménage, tire les cheveux de l’infirmière qui lui donne son bain et file un pain à l’ancien petit ami de sa mère. La pauvre femme, une ancienne danseuse qui a laissé tomber le spectacle pour se marier avec un homme d’affaires italien, n’en peut plus et elle se met à imaginer que son bambin pourrait souffrir de tares génétiques (faut dire qu’elle n’était pas contre les coups d’un soir avant de se ranger)…ou alors il pourrait être possédé par le diable…ou est-ce que cela a quelque chose à voir avec la malédiction lancée par le nain Hercule à qui elle s’est refusée des années plus tôt (parce qu’elle ne disait pas oui à tout le monde, faut pas déconner)…
Auteur des scénarios de Arabesque de Stanley Donen et de Gold avec Roger Moore, Stanley Price n’a pas fait d’étincelles pour sa seule incursion dans l’horreur. Son histoire bouffe à tous les râteliers (il y a du Rosemary’s Baby, de L’Exorciste dans les différents développements) tout en empruntant une direction totalement inepte. Le réalisateur Peter Sasdy, venu de la télévision (il y retournera vite) avant de signer quelques Hammer mineurs comme Une Messe pour Dracula et La Fille de Jack L’Eventreur, peine à installer un suspense qui se tienne et à faire de ce bambin une véritable menace.
À part une ou deux scènes chocs (dont une bien saignante), quasiment tout se déroule hors-champ et si le script ne cesse d’insister sur le fait que le bébé est plutôt grand pour son âge, rien n’y fait : le boutchou regarde ce qui se passe autour de lui avec l’air de celui qui attend qu’on lui change sa couche ou qu’on lui donne son prochain biberon. Pour insister sur sa soi-disant nature « démoniaque », le réalisateur insère des plans courts qui achèvent de plonger la chose dans le ridicule absolu avant un final encore plus idiot…
Avec une idée aussi grotesque, il aurait peut-être fallu un peu plus de second degré afin d’en faire une série B délirante mais le tout est traité avec un tel sérieux que tous les effets tombent à plat. Evil Baby est juste un naveton ennuyeux et ce n’est pas la distribution qui remonte le niveau (et en plus, tous les acteurs sont mal doublés dans une V.F. catastrophique). Dans le rôle de la mère, Joan Collins était dans sa période bis et elle retrouve son partenaire de Sueur Froide dans la Nuit, Ralph Bates, ici totalement transparent.
En meilleure amie de l’héroïne qui se perd en conversations banales, Caroline Munro est sous-employée. Il y a bien Hilary Mason (Ne vous retournez pas) qui a quelques répliques amusantes et ce bon vieux Donald Pleasence a toujours une bonne présence à l’écran même si son personnage de docteur joue les utilités…mais c’est bien peu…
