FAIS GAFFE À LA GAFFE ! (Paul Boujenah)

jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx

REALISATEUR

Paul Boujenah

SCENARISTES

Paul Boujenah et Francis Lax, d’après la bande dessinée de André Franquin et Yvan Delporte

DISTRIBUTION

Roger Mirmont, Marie-Anne Chazel, Daniel Prevost, Marco Perrin, Lorraine Bracco…

INFOS

Long métrage français
Genre : comédie
Année de production : 1981

Le scénariste et dessinateur Morris n’était pas convaincu qu’un film en prises de vue réelles puisse être le support idéal pour adapter au cinéma les aventures de Lucky Luke. Il donna tout de même son accord à des producteurs français et italiens pour la transposition d’un album sur grand écran…mais sans le poor lonesome cow-boy. Le résultat fut le western comique Le Juge, avec Pierre Perret et Robert Hossein dans les rôles principaux.
Une situation qui s’est répétée dix ans plus tard, avec le héros gaffeur et bricoleur de André Franquin et Yvan Delporte.

Grand fan de la bande dessinée, Paul Boujenah (le frère de Michel), réalisateur débutant alors âgé d’une vingtaine d’années, rêvait de faire ses débuts derrière la caméra par une adaptation de Gaston Lagaffe. Mais il ne put obtenir les droits. Devant l’enthousiasme du jeune homme, Franquin, malgré ses doutes, lui proposa un compromis : reprendre les gags…mais pas les personnages ! Boujenah et son co-scénariste Francis Lax ont donc décidé de tous les renommer…mais les visuels étaient tellement proches que les journaux de l’époque ont tout de même présenté Fais gaffe à la gaffe comme une déclinaison cinématographique officielle de Gaston.

lag1

Gaston est donc devenu G , Mademoiselle Jeanne est Pénélope, Prunelle est Prunus, Monsieur de Mesmaeker est Mercantilos (et il est devenu grec par la même occasion) et Monsieur Dupuis est Monsieur Dumoulin. Physiquement, Roger Mirmont est un Gaston assez bluffant et il est plutôt convaincant en « pierrot lunaire » aussi maladroit et inventif que timide avec sa Mademoiselle Jeanne…hum, Pénélope qui est interprétée par Marie-Anne Chazel.
Dans le rôle de Prunus, Daniel Prevost cabotine comme un sagouin et en secrétaire de la maison d’édition, on retrouve l’américaine Lorraine Bracco. Celle qui fut mannequin pour Jean-Paul Gaultier dans les années 70 débuta en effet sa carrière d’actrice en France avant de retourner aux Etats-Unis où elle tourna notamment sous la direction de Martin Scorsese (Les Affranchis) avant de devenir la psychiatre de Tony Soprano.

Francis Lax apparaît aussi en agent de police (l’équivalent de Longtarin), qui tente vainement tout au long du film de verbaliser Gaston. De nombreux gags sont repris directement des pages de la bande dessinée (comme la machine à cirer les chaussures et les contrats que personne n’arrive à signer), la voiture est une réplique fidèle et il y a même le gaffophone, appelé ici la gaffinette. Mais ce qui fonctionne sur papier n’a pas toujours le même effet à l’écran et cela se vérifie dans le cas présent : Fais gaffe à la gaffe ! est ainsi plus affligeant que vraiment désopilant.

lag3

C’est dommage car l’amour de la B.D. est bien là…un véritable soin a par exemple été apporté à l’élaboration des inventions de G, mais la réalisation de Paul Boujenah manque de relief, de ce grain de folie nécessaire, et l’humour cartoonesque tombe le plus souvent à plat (deux ou trois situations m’ont fait sourire…et c’est bien peu pour une comédie). Le scénario ne propose qu’une suite de saynètes sans liant…une dynamique comique pas très dynamique qui fait de Fais gaffe à la gaffe ! une curiosité ratée malgré une distribution sympathique.

M’enfin !

Un article paru à l’époque dans la revue TéléJunior :

laga1

laga2