FALLOUT (Saisons 1-2)

Ah bah, je ne sais pas ce qu il te faut.

Le goût des uns c’est le dégoût du goût des autres ;-).

Sourire

Bon, à force de vous lire, je regarde le premier épisode.
Je trouve la séquence d’ouverture percutante. Prévisible, mais percutante. Du style et du bon jeu.

La suite est intriguante. N’ayant pas de culture vidéoludique, je ne connais ce jeu que de nom (et encore, avant la série, je ne crois pas que j’avais associé ce nom à un jeu, c’est dire…). Et je me demandais : ce côté rétrofuturiste, avec le spectre de ces années 1950 alternatives, c’était dans le jeu ?

Quant à l’actrice, elle me fait plutôt penser à Marion Cotillard. Et à quelqu’un d’autre, mais je n’ai pas encore trouvé…

Jim

Ah si !
Jenna Coleman.
Avec de grands yeux.

Jim

Pas con

Oui, voici un lien sur le contexte.

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Oui, on se doute dès leur arrivée que quelque chose cloche avec cette communauté mais la scène appuie justement sur le fait que les habitants de l’abri de Lucy ont gardé une naïveté entretenue par le père de l’héroïne pour les protéger du monde extérieur en quelque sorte. Ils savent qu’il est dangereux mais en même temps, ils continuent de perpétuer le souvenir d’une Amérique qui n’existe plus, un fantasme qui n’est plus qu’une projection. On le voit encore par la suite avec la façon dont les responsables gèrent les prisonniers, leurs réponses ne sont pas vraiment appropriées et encore une fois très naïves…Lucy aussi l’est lors de son voyage, avec sa « règle d’or » par exemple…

Mais pourquoi casser cela avec une musique hors de propos ?

La série joue constamment sur les décalages, dans les visuels, dans la musique. Pour moi, ça fait aussi partie du rétrofuturisme…si le mode vie fifties s’est perpétué, la musique garde un côté « vintage »…

soit c’est destiné à faire cool pour les jeunes.

Y’a des jeunes, ici ? ^^

mais cette entame me donne une sacrée impression de déjà vu.

Oui, il y a des éléments qui peuvent paraître « déjà-vu » surtout quand on a déjà vu plein de séries/films post-apo, mais je trouve cependant que la série a une véritable identité…

Et je ne parle pas de l’actrice, « beauté atypique » façon Anna Taylor Joy, à la mode…

Kiléronchon…

Et d’ailleurs, la pellicule qui brûle et dont l’image est projetée, c’est une belle idée graphique, susceptible de porter la même signification que le champignon nucléaire.

Merci.
J’ai lu ça, effectivement, mais j’aurais aimé plutôt l’avis de joueurs, qu’une explication pas limpide de la wikipedia. Les joueurs parlent souvent mieux des univers vidéoludiques.

Jim

Carrément : y a un côté nawak assez drôle. La « négociation » pour que Lucy se charge de l’estropié, jouant sur les coïncidences trop faciles, est assez indicative de ces décalages, de la volonté de surprendre.
Pareil pour l’entassement de clichés : des morceaux de Mad Max et du folklore post-apo, des miettes de western, un zest de zombie, plein de petits clins d’œil ici et là, les deux épisodes que je viens de voir composent une sorte de mosaïque dont on reconnaît les pièces mais qui forme néanmoins une nouvelle image.
Et puis, je trouve ça assez généreux, pour l’instant : il se passe plein de choses, la caractérisation est un peu forcée (la visiteuse naïve, le guerrier incompétent, le tueur qui aime les animaux…), les péripéties s’enchaînent.
Et il y a un mauvais esprit général assez réjouissant.

Jim

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La curiosité m’a poussé à aller au bout de la saison, sinon j’aurais probablement arrêté avant.
Il y a plein d’idées, les abris, la vie avant / après, les « typologies » de personnages, l’univers est plutôt bien rendu mais les jeux des comédiens, eux, ne sont pas dingues. Ou alors c’est voulu. Et ça c’est pas cool.
Que ce soit le héros cuirassé avec son air de chien perdu qui a parfois de bonnes idées mais est plus globalement peu intéressant, l’héroïne qui aurait du y passer au moins 10 fois vu ce qu’il y a à la surface et qui s’en sort toujours avec des réparties d’une candeur qui énerve au plus haut point, même son cousin qui respire pas la joie est limite plus intéressant.
Bref, je ne connaissais pas la suite vidéoludique, les bandes annonces proposaient des extraits sympas, mais au final c’est pas à la hauteur, tellement de personnages qui auraient pu avoir tellement plus de personnalité pour tellement plus de scènes qui valent le coup, tout cela est trop mou pour ce que ça annonçait.

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Ah, moi j’y vois de l’exagération, sur un ton un peu déconne. Un peu parodie. La réunion du comité dans le troisième épisode est plutôt marrante à ce titre.
Et je trouve que les acteurs en font des caisses. Ella Purnell, en ingénue qui ne comprend rien (et qui rend donc son « parcours initiatique » plutôt intéressant), elle me fait rire.
Walton Goggins, c’est différent. Déjà, on est habitué à le voir en faire des tonnes (genre : The Shield). Et là, il compose deux personnages, la version post qui surjoue le tueur froid et la version passée qui est tout en retenue (et finalement, c’est là qu’il surprend).

Après, je trouve que ça démarre fort et que ça baisse en qualité visuelle à partir du 2 et en densité narrative à partir du 3. Mais ça reste suffisamment agréable pour que je tente le 4 sans m’inquiéter.

Jim

Je suis comme Freaks, et je trouve que Walton joue très très bien. Tout en finesse.

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Pareil.
Il mène de surcroît une très belle carrière.
Qui aurait parié sur lui au sortir de The Shield ?

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^^ j’ai un rapport ambivalent avec la violence dans ce genre de série. Je sais que j’arrive à la prendre pour ce que c’est : une blague. Mais je suis très conscient de son impact sur la jeune population.

On a tous vu des films trop tôt mais l’effet accélérateur sur les ados me terrifie parfois. Sûrement parce que mes enfants s’approchent de cet âge…

Ne leur accorde pas la télé avant vingt-quatre ans. Au plus tôt.

Jim

Burlesque.

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Je ne sais pas, mais je suis sa carrière depuis The Shield et je le trouve incroyable, certes il est le plus à l’aise dans des rôles de bouseux, méchants ou de cowboy, mais ses prestations en tant que prostitué trav dans Sons of anarchy, ou de precheur redneck loser dans Gemmstone ou dans Vice Principale. Pfiew. J’aime vraiment beaucoup.

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On est d’accord.

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J’avance tranquillement dans la série (j’en suis au septième épisode…), et deux choses me frappent.

D’une part, la construction du récit, qui suit trois (bon, disons quatre) personnages en quête d’un objet dont l’utilité devient petit à petit secondaire, n’est pas sans rappeler celle des films de Sergio Leone, Le Bon, la Brute et le Truand étant l’exemple emblématique qui me vient en tête : trois chemins parallèles rythmés d’alliances temporaires et de trahisons opportunistes. La quête passe bientôt au second plan, ce qui compte c’est le parcours.

D’autre part, à mesure que la série avance, la satire politique monte en gamme. Le début nous permet d’explorer une communauté qui s’encroûte dans une vision idéalisée de l’Amérique, mais une Amérique bien-pensante incapable d’identifier le mal et d’établir des règles sociales efficaces. Cela conduit donc à une satire de la démocratie. En parallèle, on a droit à la description de Confrérie de l’Acier, société vaguement paramilitaire à connotation religieuse, tout aussi incapable de proposer une solution aux maux du monde, à part entretenir des rêves faisandés.
Cette amorce s’accompagne d’une pique violente à l’égard du virilisme, par le biais d’un portrait de la virilité qui est soit brutale, soit impuissante, soit contrariée (mais pas obligatoirement effrayante, voir le « okey dokey » de Lucy).
Ce faisant, les scénaristes renvoient dos à dos les habitants de l’abri, les membres de la confrérie et les pillards, comme tous deux incapables de créer un modèle pérenne et viable. Nihiliste, certes, mais pas seulement.
Cette approche se confirme dans les dialogues : Maximus ou la Goule formulent l’idée que tous les sauveurs finissent par détruire ce qu’ils veulent sauver, et valident l’idée que rien n’est meilleur que le reste. Dos à dos.
Au fil des épisodes, cette satire politique monte en puissance, au gré notamment des scènes dans le passé. Et là, je trouve que ça devient percutant, dans le sens où tout s’articule autour d’une version idéalisée (par tous les partis…) de l’Amérique (mais des années 1950 sublimées, et quand même un peu moins pourries que les vraies : les Noirs peuvent y être ingénieurs, les couples mixtes y sont acceptés…), et dont le feuilleton nous explique qu’elle est porteuse de tous les maux à venir.
S’ajoute tout un discours sur les structures politiques, les traditions, la religion, les rites, les liens sociaux, qui jouent à fond la carte du morcellement de la société, chacun des groupes ayant ses failles et des hypocrisies, ses luttes de pouvoir et ses tricheries. Avec son lot de blagues et de surjeu. Impossible, quand on est lecteur de comics, de ne pas songer au cycle de Martha Washington de Miller et Gibbons, qui joue sur des ressorts voisins : comparer l’incomparable, dénoncer par l’absurde le communautarisme.

Et dans le même temps, la série parvient à mener son lot d’intrigues inquiétantes, à grands renforts de mécanismes d’espionnage. Le petit jeu de la paranoïa fonctionne bien, avec une société en vase clos qui officie comme métaphore des sociétés contemporaines : le politiquement correct et ses dérives, l’instrumentalisation du mensonge et du passé, le propos est très actuel (je serais curieux de connaître la réception chez nos amis Américains : les conservateurs n’ont pas dû apprécier, je dirais) et assez percutant.

Jim

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