FANTASTIC FOUR #1-48 (Dan Slott / collectif)

En soi, un tel défi ouvre de nombreuses pistes. Déjà, expliquer pourquoi et comment les personnages « perdent » cette omnipotence est nécessaire afin de justifier un retour à la normale, mais peut aussi nourrir le moteur à histoires. Ensuite, si eux l’ont fait, cela peut exciter les convoitises, des vilains pouvant imaginer refaire le coup, et là encore, moteur à histoires.
Mais là où je suis entièrement d’accord avec mon estimé collègue et néanmoins camarade, c’est que, dans un univers partagé et sur une licence à ce point importante (en dépit des ventes et ouatéveur), la véritable difficulté, pour le scénariste, réside dans le fait que l’éditeur, en tant que juge de paix, ne semble pas avoir prévu la suite. La gestion des Fantastiques (mais aussi d’autres pans de l’univers, les Avengers notamment) ressemble bigrement à de l’exploration à tâtons, sans grand plan.
Je ne dis pas qu’il faille tout le temps un grand plan : je suis le premier à me plaindre, justement, que la direction de Marvel aborde son planning d’une manière globale, sans laisser aux auteurs la possibilité d’avancer leurs propres pions. Et dans une certaine mesure, je suis assez content de la période actuelle, parce que justement je trouve que l’ombre du grand plan est moins pesante, et que ce que je lis me donne l’impression que les auteurs font « leur » truc. Mais dans le cas des Fantastiques et des conséquences de Secret Wars en particulier, là, pour le coup, j’estime que ça aurait pu être mieux pensé. Voire : pensé tout court. Pour l’instant, ça sent un peu l’improvisation. Ou l’avancée en terrain miné.

Jim