FISHER KING - LE ROI PÊCHEUR (Terry Gilliam)

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REALISATEUR

Terry Gilliam

SCENARISTE

Richard LaGravenese

DISTRIBUTION

Jeff Bridges, Robin Williams, Mercedes Ruehl, Amanda Plummer…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie dramatique
Titre original : The Fisher King
Année de production : 1991

Fatigué par le tournage épique et difficile des Aventures du Baron de Munchausen, Terry Gilliam a choisi un projet en apparence plus « simple », sans grosses séquences à effets spéciaux pour son film suivant. Fisher King était le premier long métrage pour lequel il n’avait pas participé à l’écriture (le scénario est de Richard LaGravenese, qui a ensuite signé ceux de Sur la route de Madison et L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux) et le premier sans une apparition de ses compères Monty Python. « Simple » en apparence donc, car c’est la richesse des personnages et leur caractérisation qui font toute la force de Fisher King.

Jack Lucas (excellent Jeff Bridges) est une superstar de la radio, caricature évidente d’Howard Stern, un être égoïste qui vit dans une « tour de verre ». Un jour, la vie de Jack bascule quand un de ses auditeurs mentalement instable tue sept personnes dans un restaurant avant de se donner la mort. Pour Jack, ce sont ses mots qui ont déclenché ce massacre et il ne peut se le pardonner. Il quitte alors son boulot et sombre dans l’alcool. Trois ans plus tard, son train de vie est très différent. Il vit dans un immeuble miteux avec une gérante de vidéo-club et il est toujours hanté par la tragédie qui a bouleversé sa vie.

Un soir où il se retrouve vraiment au fond du trou, il est sauvé par un clochard excentrique qui répond au nom de Parry (émouvant Robin Williams). Il va vite découvrir que son destin et celui de Parry sont liés : dans son ancienne vie, Parry était professeur avant de perdre la raison en voyant sa compagne mourir dans la tuerie du restaurant. Cherchant à se faire pardonner, Jack va tenter d’aider Parry d’abord de manière maladroite alors que pour Parry, Jack est l’« Elu » qui lui a été envoyé pour retrouver le Graal, qui se trouve dans la tour d’un milliardaire dans la 5ème Avenue.

Fisher King est une histoire de rédemption qui ressemble à une quête chevaleresque symbolique, dans un New-York qui prend la nuit un aspect quasi onirique. Jack doit retrouver l’humanité qu’il a perdue, en cherchant au fond de lui des sentiments qu’il n’avait jusque là jamais vraiment exprimé. C’est aussi une histoire d’amitié, la rencontre entre Jack et un homme qui a vécu un drame tel qu’il s’est détaché de la société et de la réalité. De prime abord, Parry (un Parsifal moderne) est un être naïf, un doux-dingue au sourire béat qui s’émerveille des petites choses et qui n’ose pas déclarer sa flamme à Lydia (Amanda Plummer), la femme dont il est tombé amoureux au premier regard. Mais Parry est aussi assailli par des hallucinations, ses angoisses prenant la forme d’un gigantesque chevalier rouge qui le poursuit dans les rues de New-York. Là encore, le symbole est fort et les visuels impressionnants.

Fisher King est aussi une double histoire d’amour…de ces histoires d’amour qui peuvent sauver des vies. Celle de Jack et Anne (superbe personnage joué par Mercedes Ruehl) et celle de Parry et Lydia, magnifiquement amené par Terry Gilliam qui sait apporter à l’écran la déformation du réel pour mettre en scène les sentiments qui habitent ses héros. Dans l’esprit de Parry, un hall de gare se transforme en piste de danse alors qu’il suit la femme à qui il n’ose pas adresser la parole. Un moment d’une grande poésie dans un long métrage qui sait apporter de la fantaisie dans une triste réalité grâce à de belles idées de mise en scène.

Avec son histoire tour à tour drôle, touchante, poignante, dure mais pas sans espoir, Fisher King touche en plein coeur. Un très beau film, traversé de moments vraiment magiques, et porté par une magnifique distribution.

Assurément un des meilleurs films de Terry Gilliam, avec une distribution irréprochable. Un de mes films préférés également, que je revisionne régulièrement, avec autant d’intensité que la première fois au cinéma !

Vu sur Canal Plus mais il m’a laissé peu de souvenir (les voyous qui veulent incendier les clochards ou le chevalier rouge…) Probablement parce que j’étais trop habitué aux dingueries visuelles de Terry Guilliam.

Fredlobo Lopez :