REALISATEURS & SCENARISTES
Peter Jackson & Costa Botes
DISTRIBUTION
Thomas Robins, Beatrice Ashton, Peter Jackson, Costa Botes, Sam Neill…
INFOS
Téléfilm néo-zélandais
Genre : documenteur
Année de production : 1995
En 1995, la chaîne néo-zélandaise TV One a diffusé Forgotten Silver, un documentaire de Peter Jackson et Costa Botes sur Colin McKenzie, pionnier oublié du cinéma. Ce réalisateur néo-zélandais né en 1888 aurait été un précurseur dans tous les domaines de la technique cinématographique : il aurait inventé presque par accident des choses comme le gros plan, le travelling et la caméra embarquée et ce serait à lui que l’on doit les premiers essais de films sonores et en couleurs ainsi que le premier long métrage de l’Histoire du cinéma.
Un peu gros hein, cette « industrie d’un seul homme » ? En fait oui…mais selon les témoignages, beaucoup y ont cru…et certains n’ont pas du tout apprécié la révélation de Peter Jackson un ou deux jours plus tard : Forgotten Silver n’était pas un documentaire…mais un « documenteur », un canular très bien fait…
On peut trouver un petit côté « sale gosse » à cette entreprise, ce qui n’est pas étonnant de la part du réalisateur de Bad Taste, des Feebles et de Braindead…mais aussi et surtout un véritable amour du cinéma et de ses pionniers. Le ton n’est pas moqueur et il est facile de comprendre comment une partie des spectateurs a pu se faire avoir lors de cette première diffusion tant le métrage est de qualité.
Cette parodie de documentaire a tout : la voix-off très « journalistique », les experts face caméra (le critique Leonard Maltin, l’acteur Sam Neill, Harvey Weinstein…), l’enquête des auteurs du faux documentaire qui prend la forme d’une expédition dans la forêt néo-zélandaise, les images d’archives. Certaines parties sont tout de même très exagérées, mais l’ensemble fonctionne grâce à la narration maîtrisée.
Peter Jackson et Costa Botes se connaissent depuis longtemps (le second a même joué un alien dans Bad Taste). Botes s’est occupé des interviews et Jackson de toutes les archives et faux films, dont Salomé, le « chef d’oeuvre biblique perdu » de Colin McKenzie. Il est amusant de voir comment Peter Jackson a recréé du métrage qui date soi-disant du début du siècle avec les techniques actuelles…et c’est plutôt bluffant. Ces scènes auraient d’ailleurs englouti presque la totalité du budget de ce « documenteur » de 53 minutes…et ont permis au réalisateur de diriger ses premières batailles épiques quelques années avant Le Seigneur des Anneaux !