FRANK MILLER : URBAINE TRAGÉDIE / FRANK MILLER : UNE BIOGRAPHIE (Jean-Marc Lainé)

Pour un truc qui s’appelle « bulle de pensée », ça ne réfléchit pas beaucoup.

Jim

Y a de l’air dans une bulle. Beaucoup d’air.

L aporie dont on ne cesse pas de s étonner qu ils ne la constatent pas eux même.

C est pourtant aussi simple que ça.

Exclure pour lutter contre l’exclusion.
Un sacré délire intellectuel.

Et moi qui venais de finir à l’instant la bande dessinée de Jean-Marc Lainé : Fredric, William et l’Amazone. J’y vois comme une raisonnance…

Excellente lecture.
Hâte de lire ton avis là-bas.

Jim

Alors, j ai commencé.

Première développement auquel je n avais pas pensé, celui sur le grim and gritty.

  1. ses racines sont pré miller

  2. il consiste à faire vivre au super héros dans sa chaire les maux dont il protégeait les quidam. Bien vu.

Du coup deux questions.

Spiderman comme d essence grim and gritty et le grim and gritty comme spidermanisation des super héros ?

Quid de aquaman et du décès de son enfant ? Un ovni éditorial ?

Je dirais que Spider-Man (ou les Fantastiques avant lui) incarne le « héros à problème », qui a les mêmes problèmes que le lecteur normal, à savoir des soucis d’argent, de santé, d’étude, de cœur. Le « héros à problème », c’est le tremplin pour la tendance « grim & gritty », et la nuance serait que le héros passe des problèmes des gens aux problèmes de la société. Le tournant, pour moi, c’est les années 1970 : Green Lantern / Green Arrow d’O’Neil et Adams, ou Captain America d’Englehart (qui parle aussi de drogue, de corruption policière puis politique, de maccarthisme, de dérive du rêve américain).
Mais la transition était déjà en route : les T.H.U.N.D.E.R. Agents de Wood sont des super-héros à problème au sens marvélien du terme, mais ce sont aussi des agents du gouvernement donc il y a un pont, chez eux, entre le problème personnel et le problème social (sans compter que les T.H.U.N.D.E.R. Agents, c’est le prototype de StormWatch, d’Authority, des Ultimates, d’une certaine manière).

Je pense que ça peut se voir comme une des jointures dans ce passage des problèmes personnels aux problèmes sociaux, à cause du statut royal du protagoniste. Et ça rentre dans la logique de surenchère du problème personnel, lié en partie aux successives réécritures (et adoucissements) des règles du Comics Code. On ne peut pas arriver au grim & gritty (parler d’alcoolisme, parler du danger des armes…) sans surenchère, et par conséquent sans rapport aux limites imposées par la censure.

Jim

1 « J'aime »

Précisément, spiderman se distingue là des FF, ses problèmes personnels étant indissociable des problèmes de la société, notamment du fait que peter et sa tante sont pauvres !

Peter fréquente les campus où s exprime la génération hippie. La violence des super villains touchent ses proches.

En établissant spiderman comme quidam de la classe moyenne pauvre, le grim et gritty est un élément virtuel mais essentiel de spiderman.

Après superman et batman, spiderman est la grande invention du genre.

1 « J'aime »

FF démarrent avec des difficultés pour payer leur loyer !

Un élément renforcé par l’aspect « polar » (la tradition des guerres de gangs depuis Ditko), notamment chez Conway (avec une tonalité plus sombre et un héros plus morose, moins d’humeur à blaguer après les événements de 73).

RCO009_1466822272

Un autre moment représentatif de la période Conway :

J ai failli le mentionner.

Mais bon, c est chercher la petite bête, cela reste anecdotique chez les FF.

Oui, bien vu.

C est dd avec miller qui finira par quasi fusionner avec le genre polar, mais c était, en effet, présent dès les débuts de spidey

Elle était locataire May?
Ils habitent un charmant pavillon dans le queen…

Après je trouve que Rogers vivait pas mieux de la période lee à mckenzie

Queens, pas Queen.

Classe moyenne, oui, confrontée au risque de déclassement social du fait de la mort de ben.

Peter doit trouver un boulot immédiatement pour aider à boucler les fins de mois.

Oui classe moyenne,la je vois mieux

J avais condensé.

La période Conway est souvent considérée comme la date servant de repère pour la fin de l’Âge d’Argent et le début de l’Âge de Bronze (l’autre date, c’est le premier comic Marvel consacré à Conan, qui matérialise la baisse d’engouement pour les super-héros et le début de l’élargissement du spectre des genres).
C’est d’ailleurs marrant parce que la mort de Gwen, ce n’est pas le premier deuil qui frappe les héros Marvel. Plutôt le troisième, après la mort de Pamela Hawley dans Sgt Fury and his Howling Commandos et la mort de Janice Cord dans Iron Man. Mais l’impact de la mort de Gwen est naturellement plus grand à cause de la popularité de Spidey.

C’est toute la difficulté d’un découpage historique : il faut des dates charnières pour savoir de quoi on parle, mais les choses ne tombent pas du ciel comme ça, souvent le terrain est préparé bien en amont, par une évolution en sourdine.

(Et dans le cas qui nous occupe, s’ajoute aussi la difficulté de définition : la tendance « grim & gritty » se manifeste par des récits plus sombres et plus violents à laquelle fait écho la popularité de personnages plus extrêmes - dont le Punisher est l’ambassadeur le plus connu - mais au départ, l’expression couvre un spectre plus large et évoque surtout une tendance qu’ont les super-héros à aborder des sujets plus durs, plus « réalistes », et à changer le statut des héros à cet égard : ils ne sont plus simples spectateurs, ils sont acteurs, voire victimes des problèmes abordés. Daredevil - Born Again me semble la synthèse la plus évidente, avec la clochardisation de Murdock associé à l’expression graphique de la violence, mais bon, avant ça, on avait l’alcoolisme de Tony Stark par Michelinie et Layton ou le cancer de Mar-Vell par Starlin.)

Jim

Plus Una chez Mar-Vell (Starlin & Englehart remuent le couteau dans la plaie, tel Conway avec le clone de Gwen, en la ramenant brièvement, enfin son enveloppe tout du moins).