FRENCH CONNECTION (William Friedkin)

Policier
Long métrage américain
Réalisé par William Friedkin
Scénarisé par Ernest Tidyman, d’après le livre de Robin Moore
Avec Gene Hackman, Roy Scheider, Fernando Rey, Tony Lo Bianco, Marcel Bozzuffi…
Titre original : The French Connection
Année de production : 1971

La French Connection est un terme qui désigne l’ensemble des participants à l’exportation d’héroïne aux Etats-Unis depuis la France pendant près de quatre décennies, jusqu’aux années 70. Les réseaux étaient pour la plupart implantés à Paris et Marseille et c’est d’ailleurs dans les rues marseillaises que débute le long métrage du regretté William Friedkin. L’écrivain Robin Moore a consacré un livre à la French Connection (sorti aux U.S.A. en 1969) en recueillant les témoignages de deux flics new-yorkais qui ont tenté de faire tomber les responsables de cette tentaculaire organisation dans les sixties, Eddie Egan et Sonny Grosso.

Pour le scénario de French Connection, William Friedkin et son scénariste Ernest Tidyman (Shaft) se sont inspirés du bouquin de Moore et ont basé la plupart de leurs personnages fictionnels sur des équivalents réels. Ainsi Eddie Egan et Sonny Grosso sont les modèles de Jimmy « Popeye » Doyle et Buddy Russo, respectivement campés par Gene Hackman et Roy Scheider. Egan et Grosso ont aussi servi de consultants et Friedkin leur a donné les rôles du capitaine Walt Simonson (!) et de l’agent du F.B.I. Clyde Klein.

William Friedkin n’était pas un débutant lorsque la FOX lui a confié le projet mais ces deux coups d’éclat successifs que furent French Connection (1971) et L’Exorciste (1973) ont éclipsé les premières entrées de sa filmographie. Friedkin a souvent évoqué l’influence du Z de Costa Gavras dans son approche quasi-documentaire de la mise en scène de French Connection, la caméra décrivant au plus près la réalité du terrain façon cinéma guérilla (décision également dictée par le budget modeste alloué à la production, moins de deux millions de dollars).

Friedkin filme avec une redoutable efficacité le quotidien des flics, fait de planques, d’attentes interminables, de compromis, de filatures dans les rues de la Grosse Pomme, de danger. Les scènes sont longues sans désamorcer la tension et si le réalisateur s’autorise une pointe de légèreté dans le jeu du chat et de la souris entre Popeye et le français (campé par l’espagnol Fernando Rey) dans le métro, c’est pour mieux surprendre à nouveau par la violence sèche par laquelle débute la célèbre poursuite en voiture, un palpitant modèle du genre qui n’a rien perdu de sa puissance, ébouriffant morceau d’action et de suspense.

Gene Hackman (qui n’était pas le premier choix de Friedkin) compose un Popeye Doyle bouillonnant et colérique, toujours au bord d’un gouffre dans lequel il finit par plonger complètement au cours d’un final très sombre. Roy Scheider est comme souvent impeccable dans le rôle de son co-équipier et les membres de la French Connection ne manquent pas de présences solides, comme Fernando Rey, Tony Lo Bianco (Meurtres sous contrôle) et le français Marcel Bozzuffi en tueur impitoyable dont le sort a été divulgâché par plusieurs affiches promotionnelles.

Succès de l’année 1971, French Connection a été suivi en 1975 par un N°2 réalisé par John Frankenheimer qui a été nettement moins bien accueilli. Ed O’Neill (Mariés, deux enfants) a ensuite repris le rôle de Jimmy « Popeye » Doyle en 1986 dans un téléfilm qui devait servir de pilote pour une potentielle série qui n’a finalement pas été retenue par la chaîne NBC.

2 « J'aime »

Qui pouvait se targuer d’avoir eu une filmographie solide pendant une bonne quinzaine d’années (Portrait d’une enfant déchue, French Connection, Klute, The Seven-Ups, Jaws, Marathon Man, Sorcerer, All That Jazz, Blue Thunder, 2010).

Oui, qui peut s’en targuer ?

Jim

Adam Simpson :

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Diffusé en France sous le titre Manhattan Connexion.

Film méconnu et mésestimé qui contient une poursuite de bagnoles vraiment remarquable, qui respire la teigne et la vitesse, qui montre un New York loin des lieux habituels et qui se conclut d’une manière étonnante. Dix minutes de rage et de moteur qui gronde pour l’une des séquences de car chase les plus impressionnantes qui soient (je la rangerais bien à la hauteur de celle de Bullitt et de French Connection).

Jim

1 « J'aime »

Marcel Bozzuffi que j’avais reconnu dans « TINTIN et le mystère de la Toison d’or »

Dominic Bugatto :

Yvan Quinet :

1 « J'aime »

Une affiche polonaise :

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