GLASS ONION : UNE HISTOIRE À COUTEAUX TIRÉS (Rian Johnson)

Dans la suite de À couteaux tirés de Rian Johnson, le détective Benoît Blanc se rend en Grèce pour tenter de résoudre une énigme impliquant une galerie de suspects hauts en couleurs…

Policier
Ecrit et réalisé par Rian Johnson
Avec Daniel Craig, Jessica Henwick, Edward Norton, Kathryn Hahn, Dave Bautista, Kate Hudson, Janelle Monae…
Titre original : Glass Onion: A Knives Out Mystery
Année de production : 2022
Diffusion sur Netlix le 23 décembre 2022

Nous avions regardé le 1er une semaine avant la sortie de cette suite, totalement par hasard. Bon film donc ravis de voir que Glass Onion arrivait sur Netflix.

Et la suite est bien, mieux même je dirai, car Daniel Craig et Edward Norton se renvoient fort bien la balle dans plusieurs scènes. Mention spéciale à la chanteuse Janelle Monae que j’ai trouvé assez bonne actrice.

C’est très drôle, certains passages sont savoureux (quasi tous ceux avec Benoit Blanc), je reprocherai juste un peu long, 2h20, attention si vous commencez le film tard comme nous (on est des chochottes passé minuit).

Vivement le 3 !

Tiens si, une remarque entre nous qui interroge quand même : on notait qu’« avant », ce film serait sorti au ciné, et peut-être que nous n’aurions pas eu le temps d’aller le voir. Là, cela sort sur Netflix, et je suppose que le potentiel en spectateurs sera bien plus important.

Plateforme VS ciné, on y revient mais je peux comprendre que les gérants de salles de ciné s’inquiètent parfois de l’avenir…

Comme Newton, je l’ai préféré au premier, surement parce qu’il y a beaucoup plus d’enjeu au niveau des personnages secondaires. et plus de twist à l’intérieur même de l’intrigue.

J’ai passé un excellent moment, j’ai hâte d’en avoir un troisième.

Je l’ai également préféré au premier.
Meilleure gestion du casting, même si on peut préférer celui plus « spectaculaire » du premier volet, meilleure gestion du personnage de Benoît Blanc (c’était certainement voulu dans le premier volet, mais il était étonnamment en retrait ; c’est moins le cas ici), et mise en scène toujours aussi impressionnante (presque trop, j’y reviens) et une veine politique toujours bien présente, quoique toujours aussi « évidente », un peu trop pour son propre bien…
A propos de la mise en scène, je recommande la lecture de l’interview de Johnson dans le dernier Mad Movies : il détaille certains de ses ruses, comme cette façon très astucieuse de jouer sur la règle des 180 degrés pour marquer des changements de perspective dans l’histoire. Virtuose, et passionnant à observer.
La structure globale de l’histoire (« revisitée » deux fois, pour ainsi dire) est intéressante aussi, dans le sens où elle permet précisément de poser de vraies et belles questions de mise en scène, qui demeure l’intérêt principal du réal’, au-delà des vannes (le film me semble bien plus drôle que le premier volet) et du whodunit.

A ce sujet, on pourra pointer un défaut qui m’avait semblé également problématique sur le premier volet : Johnson se repose trop (puisque c’est lui qui écrit aussi) sur la révélation de certains infos impossibles à anticiper, qui ruine un tantinet le plaisir de l’enquête menée par le spectateur lui-même. Mais bon, Agatha Christie elle-même a plus d’une fois usée du procédé dans certains de ses oeuvres…
De toute façon, Johnson désamorce en un sens le potentiel côté déceptif de son intrigue en en faisant le moteur même de son sous-texte (et si les criminels considérés par défaut comme des génies étaient en fait de fieffés crétins… trop pour le meilleur détective du monde ?), donc difficile de lui jeter la pierre.

Par contre, Johnson cherche à ménager la chèvre et le choux dans son final, en conférant de manière assez spectaculaire (et étonnamment raccord avec l’actualité quant au traitement des oeuvres d’art comme « moyen d’action ») un côté feu d’artifice à son climax, un peu en porte-à-faux avec le principe du huis-clos « intimiste ». Ce n’est pas la première fois (y compris dans « The Last Jedi ») que Johnson fait trop pétaradant en la matière, et trop long aussi (le film aurait pu faire 20 mn de moins, malgré son côté dense et plein).

Malgré ces réserves, un film intéressant, brillamment pensé et mis en scène, supérieur sur presque tous les plans au premier volet.

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Tu le vends bien mieux que moi Photonik ^^!

Le plus drôle c’est que pendant le film, ma femme me dit « mais c’est quoi ce mot ? Çà n’existe pas cela ! » ^^ !

Elon Musk en prend clairement prend la tronche. Je ne sais pas si c’est le sentiment de Johnson mais ça colle quand même bien à la carrière de Musk et au fait de faire le coucou dans les entreprises pour s’« approprier » des trucs qu’il n’a pas inventé.

Du même avis que vous trois.

Il était aussi quelques semaines en salles avant la sortie netflix.

Pas en France

Ah oui effectivement

Donc le premier film est sur Netflix. Vais aller voir …

J avais fait cette critique exactement lors du premier. Passé le premier tier, pourquoi continuer à regarder ?

La structure est bien mieux.

Mais sur un point ma préférence va au premier : les décors. Pour classique qu il soit, le manoir est plus sympa à regarder que l île.

L’île étant peu utilisée au final (piscine, jardin, villa et c’est tout).

Aussi beaux que soient les décors du premier volet (Johnson travaille à coup sûr avec des équipes fort compétentes en la matière), je les trouvais trop cantonnés à l’imagerie archétypale du « murder mystery » à l’ancienne, le côté Cluedo que le perso de Daniel Craig brocarde justement dans ce volet-ci.
Dans « Glass Onion », il y a un élément du décor qui structure un peu tous les autres (notamment les statues de verre dans le salon), c’est le « glass onion » lui-même, et ça je trouve que c’est très intéressant tant il condense les thématiques du film… Johnson commet d’ailleurs « l’erreur » (à relativiser) de le faire souligner par Benoît Blanc un peu trop clairement ; il aurait peut-être été plus élégant de laisser le spectateur phosphorer lui-même là-dessus.

EDIT : il est vrai ceci dit que le choix de l’île comme cadre renvoie aussi aux archétypes du genre, notamment évidemment à « Dix Petits Nègres »… voire à « L’île du Dr Mayhew », puisque Batman est cité à la faveur d’un dialogue.

En gérant un point du scénar de manière différente on pouvait même avoir une histoire de meurtre

sans meurtre

Très drôle moment où

Résumé

Le detective gagne du temps avec le discours classique d explication finale.

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Elon Musk, Thomas Edison du XXIème siècle ?
L’ironie voulant que la société qu’il a rachetée s’appelle Tesla…

Tori.