Ça fait longtemps que je n’ai plus subi un film de l’un ou de l’autre, mais j’aurais tendance à placer Emmerich en-dessous de Bay (dans la mesure des hiérarchies qu’on peut faire entre des cercles de l’Enfer, hein).
Bay a une maîtrise technique indéniable. Entendons-nous bien, il s’en sert pour faire au mieux du chromo, au pire du garmonbozia. Mais c’est aussi sophistiqué sur la forme que c’est con sur le fond.
Je renvoie à ce classique de l’analyse en ligne (six ans déjà !), si vous ne l’avez pas déjà vu :
Emmerich, pour moi, c’est du sous-Bay : sur le fond c’est pareil, sur la forme c’est une tentative d’imitation mais qui, en plus, tombe à plat. (Dans la vidéo au-dessus Tony Zhou prend l’exemple de Battleship de Peter Berg mais à mon avis ça aurait aussi bien marché avec Emmerich.)
En fait, je sais pas lequel m’ennuie le plus. Tous deux ont fait des films que j’aime bien, et plein de bouses qui me fatiguent rien que d’y penser. Michael Bay pose des enjeux et engrange des péripéties, mais il noie ses intrigues sous des tas de conneries qui le font perdre de vue ce qu’il raconte. Roland Emmerich construit des intrigues sans surprise, annonce ce qu’il va raconter et flingue tout squelette de suspense.
Après, je ne sais pas lequel je supporte le moins mal. J’apprécie la narration post-spielbergienne d’Emmerich, même si ses films m’endorment. Mais j’apprécie la générosité infantile de Bay, même si j’ai les yeux qui saignent et le crâne qui carillonne à la fin de ses films.
De deux maux…
En dehors du fait qu’ils concourent parfois (mais pas toujours) dans le même registre, j’ai rarement le déclic de rapprocher les deux bonhommes tant je trouve leur parcours différent. Grossièrement l’un décline quand l’autre prend son envol, l’un s’est fait « seul » tandis que l’autre fut d’abord le protégé de Bruckheimer avant de s’en affranchir. Surtout l’un a eu des succès mais trace son sillon seul tandis que l’autre a redéfini les standards du cinéma d’action pendant presque 20 ans. Pour le meilleur et le pire.
Personnellement j’hésite pas une seconde. Emmerich me diverti un peu mais m’ennuie le plus souvent oo me met franchement en colère (cette merdasse d’ID4 et l’insultant Godzilla). Chez Bay il y des choses affreuses (Pearl Bourbour mon dieu) mais dès qu’il s’affranchi de Jerry, il y a une « fuck you » attitude qui me fascine. Surtout c’est un des rare réal qui a su maitriser la 3D et s’est senti libre avec cet instrument.
L’exemple c’est de voir la différence d’approche formel dans l’action entre le débilos et chiant Transformer 2 et le grandiosement bandant Transformer 3 (duquel tout les films d’action avec climax en ville peuvent dire merci).
En fait s’il y a un autre réal que je rapprocherais plus de Bay au lieu de Emmerich-les-charentaises, c’est Snyder. Ce dernier est gavé de la même besoin d’en foutre plein la vue mais là où les films de Snyder se révèle pour la plupart assez neuneu, je crois qu’il a chez Bay une conscience total confinant à une auto-dérision salutaire de ce qu’il balance à l’écran. C’est pour cela que je trouve Pain&Gain assez incroyable. Et c’est aussi pour cela que les meilleurs copieurs de Bay c’est ceux qui ont abordés leur film sous l’angle de la parodie à savoir d’un coté Edgard Wright avec Hott Fuzz et Parker et Stone avec Team America. Je crois qu’ils savent très bien que Bay à la conscience de son cinéma et de l’équilibre ténu sur lequel il est (et duquel il tombe aussi)
M Bobine avait fait une chouette analyse (et drolatique) du cinéma de Bay en répondant à la question la plus importante : Bay est-il un auteur ?
Pacific Rim est un bon film ? J’apprécie beaucoup Del Toro, mais pas au point d’apprécié ce film.
Perso, j’apprécie Emmerich pour le film Stargate. Que je prends plaisir à revoir. Et de ce film découle SG1 qui reste une de mes séries favorites, avec X-Files, Angel…mais là n’est pas le sujet. Et il a aussi signé Moon 44, un bon pitit film et The Patriot avec un Mel Gibson au top.
En même temps, au départ, Rodan est apparu dans son propre film et n’avait rien à voir avec Godzilla… Bon, et comme, en plus, je n’ai pas vu ce Godzilla 2…