GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FORÊT (William Girdler)

REALISATEUR

William Girdler

SCENARISTES

Harvey Flaxman et David Sheldon

DISTRIBUTION

Christopher George, Andrew Prine, Richard Jaeckel, Joan McCall…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Grizzly
Année de production : 1976

C’est bien connu, chaque grand succès de l’Histoire du cinéma a créé un filon dans lequel se sont engouffrés les producteurs les plus opportunistes, avec des résultats plus ou moins heureux selon les talents concernés. Ainsi, on ne compte plus les sous-Star Wars, les sous-Alien, les sous-Mad Max, les sous-Conan le Barbare, ect…et j’en ai d’ailleurs déjà passé certains en revue dans ces colonnes.

Parmi les longs métrages qui ont traumatisé les spectateurs du monde entier dans la première moitié des années 70, il y a bien sûr Les Dents de la Mer de Steven Spielberg. Les copies plus ou moins avouées ont ensuite afflué sur petit et grand écran…il y a eu des requins bien entendu, bien avant la vague actuelle qui fait les beaux jours de la chaîne SyFy (Mako : The Jaws of death pour les U.S., Tintorera pour le Mexique, La Mort au Large et Cruel Jaws pour l’Italie) mais aussi des piranhas (Piranha de Joe Dante et sa fausse suite en partie réalisée par un débutant nommé James Cameron), un orque (Orca), une grosse pieuvre (Tentacules), un bigfoot (Snowbeast)…et quand il n’y a pas de bébête de service, c’est la plage elle-même qui s’en prend aux infortunés vacanciers (Blood Beach).

L’une des toutes premières pelloches ayant capitalisé sur le succès de l’excellent long métrage de Steven Spielberg fut Grizzly, le Monstre de la Forêt de William Girdler (qui ne réalisa qu’une poignée de films, dont Le Faiseur d’Epouvantes d’après un roman de Graham Masterson, avant sa mort tragique à 30 ans dans un accident d’hélicoptère). L’idée du projet vint à l’esprit du producteur et co-scénariste Harvey Flaxman après qu’un camping familial ait été interrompu par un ours. Et bien entendu, son collègue d’écriture David Sheldon s’est dit que ce serait un bon sujet de film (et comme les attaques d’animaux meurtriers étaient LE sujet du moment…).

Grizzly ne s’éloigne pas vraiment de la structure scénaristique de Jaws : des attaques régulières et sanglantes d’un plantigrade qu’on ne verra pas dans un premier temps (vue subjective), un officier des forêts doué dans son travail mais qui manque d’expérience face à un cas pareil (on a notre Chef Brody), un spécialiste de la nature qui veut à tout prix étudier le grizzly tueur (on a notre Matt Hopper), un superviseur qui ne veut pas fermer le Parc National pour des raisons politiques (on a notre Maire Vaughn), un ancien du Vietnam et guide forestier qui va aider le héros à tuer la bête (on a notre Quint).
Et bien entendu, le trépas du grizzly (oui je spoile, mais vous avez vraiment cru que le monstre de la forêt allait s’en sortir ?) se fait dans une grande explosion.

Si le film, qui a dans l’ensemble un chouïa mal vieilli, ne réserve aucune surprise, il n’en reste pas moins assez efficace dans son genre. Les attaques sont brutales (et plutôt gores), le suspense est bien dosé, il n’y a pas trop de sous-intrigues inutiles qui parasitent le récit et l’interprétation est solide.
La réalisation et le montage sont par contre un peu plus chaotiques lors des assauts du grizzly, avec des coupes mal assurées entre le véritable ursidé et les artifices utilisés par les responsables des effets spéciaux (fausses pattes un peu mitées, bonhomme en costume…).

Tourné pour un budget modique de 750.000 dollars, Grizzly, le Monstre de la Forêt engrangea un peu plus de 39 millions de dollars de recettes, ce qui en fit le film indépendant le plus rentable de 1976.

Et pour terminer, si l’affiche ci-dessus évoque quelque chose aux lecteurs de comics, c’est parce qu’elle a été réalisée par un certain Neal Adams !

Ah oui bravo !
C’est la force du capitalisme, cette plasticité qui le rend capable de siphonner tout le potentiel de n’importe quelle idée, et de créer des « outils » sans cesse réajustés à un but qui lui, reste inchangé. :wink:

Justement, je me disais qu’elle était pas mal du tout cette affiche.
Ceci explique cela, donc.

J’en profite pour partager ci-dessous une petite sélection d’affiches de cinéma signées Neal Adams :

*avec Dick Giordano

La vache, celle de Westworld, j’avais jamais tilté sur l’identité du peintre de l’affiche !!!

Jim

En matière d’ours tueurs, je crois que je préfère Prophecy, sans doute à cause de son commentaire social.